Chapitre 7

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La lune venait de terminer sa ronde. Il était temps pour le soleil de prendre la carotte. Je me réveillai de bonne heure. J’étais vraiment en pleine forme. Me rapprocher de Monsieur Olivier me permettait d’oublier mon passé avec Damiel. Si j’étais amoureuse Monsieur Olivier ? Non je ne pense pas. Je voulais juste devenir son amie.
Ma mère en avait assez de mes humeurs changeantes ces derniers temps. Elle me regardait sans m’interpeler. Je chantais et dansais pour un rien. Moi qui en rentrant dans ma chambre était au bord de la dépression, à ma sortie j’étais comme restaurée. Papa était encore sorti très tôt. Au fil du temps je commençais à me poser des questions à son sujet. Je pris donc la liberté de poser cette question à ma mère : « Maman dis-moi si les sorties de ton mari ne te dérangent pas ? Ne connais-tu aucun de ses collègues de service ? Sont-ils aussi absent chez eux ? ». Elle esquiva ma question en faisant mine de n’avoir rien entendu. Je compris donc qu’elle ne voulait pas en parler, je respectai donc son silence. Après tout, ne dit-on pas que : « le mariage c’est pour le meilleur et pour le pire » ? Elle n’avait pas le choix que de supporter. Je crois que comme moi elle se doutait que Papa nous cache quelque chose. Ce qui est sûr, c’est que : «  la vérité fini toujours par triompher ».
Je n’arrivais pas à m’ôter Monsieur Olivier de la tête. J’avais trouvé en lui la complicité que j’aurais aimé avoir avec mes parents ou une copine. En un jour il avait su me donner ce que je recherchais depuis longtemps déjà. Il représentait mon père, ma mère, le frère et la sœur que j’aurais voulu avoir. Il ne fallait pas que je lui mette la pression, sa femme ne le supporterait pas. Je ne voudrais pas qu’elle me prenne pour sa rivale. Je devais respecter leur intimité. Une fois le ménage et la cuisine faites, je pris ma journée pour faire tous mes exercices et réviser mes cours. Vers dix-sept heures j’avais déjà tout terminé. J’étais irréprochable. Il fallait que j’aille me dégourdir un peu les jambes. A peine sortie de la concession, je tombai sur une de mes copines. Ça m’aurait étonné qu’elle me dise qu’elle venait chez moi et sans me prévenir en plus.
Hola la belle Wendy. Comment vas-tu ? Ne me dis pas que tu venais me faire une surprise !
Non pas du tout. Je passais juste par là et on s’est croisé. Je suis entrain d’allé à une fête non loin d’ici. Le taxi m’a déposé devant ta ruelle.
Ah ! D’accord. Dieu sait faire ses choses. Moi je suis entrain de faire les cent pas.
Ça te dirait de venir avec moi à la fête ? Il y aura des jeunes comme nous.
Non merci Wendy. Je ne suis pas très fan de ce genre de choses.
D’accord mais tu devrais y faire un tour un de ces jours. Moi aussi je pensais comme toi avant.
Puisse que nous allions tous deux dans la même direction, nous continuâmes à parler. Je ne sais pas comment j’avais fait pour toucher  sa sensibilité en aussi peu de temps. Elle me dit alors qu’elle n’est non plus fan de ces fêtes entre mais qu’elle y allait pour trouver des enfants de riches qui ne pensent qu’à dépenser. Doublement orpheline, c’était le seul moyen qu’elle trouva pour subvenir à ses besoins et solder sa scolarité. On échangea un peu, mais moi à qui la pauvreté n’avait jamais sourit, étais-je vraiment la mieux indiquée pour le faire ? Comme on le dit communément : « Il n’y a que celui qui a connu la misère qui saura bien apprécier la richesse ». Elle me faisait vraiment de la peine. Je me rendais donc compte de la grâce que j’avais d’avoir mes parents à mes côtés bien qu’ils soient très occupés. Je n’avais pas encore à me soucier des factures et autres. Je voulais vraiment l’aider mais je n’avais pas ce pouvoir. Moi aussi je dépendais de quelqu’un. Son histoire me toucha vraiment. D’apparence, on ne pourrait jamais penser qu’elle passe des moments difficiles. Elle est toujours poncée, tellement poncée que les garçons de notre génération avaient peur de l’approcher. Elle faisait plus grande que son âge. De tout ce qui sorti de sa bouche, une phrase prit  mon cœur : « il ne faut jamais se fier aux apparences ». Nous venions de sortir de ma ruelle. Le temps pour nous de nous séparer venait d’arriver. Sa destination était de l’autre côté de la route alors que moi je devais longer vers la gauche. 
Il y avait des visages que je n’avais pas vu depuis un moment et d’autres qui me semblaient étrangers. Pendant que la marche battait son plein, mes formes et rondeurs étaient dans la bouche de tous les hommes. Ils chantaient à voix haute que j’étais surement la fille que Dieu avait oublié de déclarer à la mairie céleste. J’étais bien la digne fille de ma mère. J’avais hérité de sa beauté. La seule chose que le Grand architecte avait omis de me donner était ses hanches. Je ne m’ennuyais vraiment pas sur la route. Sérieusement, qui ne voudrait pas qu’on fasse ses éloges partout ? Je marchais sans destination fixe. Seul le vent était ma boussole. J’avais tellement marché que je ne me rendis pas compte que depuis un moment j’étais en terre étrangère. C’était la première fois que je m’éloignais autant de la maison. Je n’étais surtout pas pressé de rentrer. De loin j’aperçue la voiture de Papa. Comme une folle, je me mis à gesticuler dans tous les sens pour qu’il me remarque. J’avais réussi mon coup. Il semblait aussi heureux que moi que l’on se soit croisé. Au lieu d’aller directement à la maison, il m’emmena dans un restaurant non loin de nous. Vraiment je fus convaincu que mon père avait bon goût pour tout. Bon goût dans le choix de sa femme, bon goût pour sa voiture, bon goût pour les restaurants et autres… Je me sentais mal habillé devant les personnes qui y étaient. Nous avions choisi une table un peu isolée. Je me sentais un peu gênée. J’avais l’impression que les gens parlaient de nous. Comme si j’avais pensé à haute voix, Papa me dit de ne pas me préoccuper de notre entourage. Tout le monde pensait que Papa était mon petit ami. Je trouvais cela très drôle. Comment une jeune fille comme moi pouvait être en relation avec un aussi vielle homme ? Je n’avais pas reçu cette éducation. De toute façon je voulais déjà rentrer.  Nonobstant la nourriture était très bonne. Je remerciai Papa pour ce moment passé avec moi. Ça m’avait manqué. Une fois à la maison, je pris une douche et direction dodoland…

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