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Pdv James:

Je me réveille en sursaut et je mets un moment avant de me rappeler qu'est-ce qu'il s'est passé et où je suis. Je suis couché sur un lit. Je reconnais aussitôt le matelas dur et le sommier grinçant des lits de l'infirmerie. Je m'assois et sens ma tête me tourner. Je ferme les yeux en jurant, irrité, le front appuyé contre ma paume ouverte. J'ai le sentiment qu'un marteau piqueur me martèle les tempes et qu'une douleur brûlante chauffe mes pommettes.

-James, tu es réveillé!

Je rouvre les yeux et lève la tête vers l'infirmier du lycée, un homme de la trentaine, au sourire rassurant et à la carrure imposante.

-Alors? Comment tu te sens?

Je n'ai même pas la force de hausser les épaules, l'esprit trop obnubilé par Alex. Malgré la douleur que je ressens au visage, le séjour dans le bureau du proviseur, la baston avec Jules, l'idée que monsieur Chereau va appeler mes parents, je suis incapable de penser à autre chose qu'au suicide d'Alex.

-Vu les blessures, c'est une sacrée baston que t'as affronté là...reprend l'infirmier.

-Ah ouais? je marmonne.

Il hoche la tête.

-Deux hématomes sur les pomettes, un oeil au beurre noir et une lèvre fendue. Je t'ai mis plusieurs crèmes anti-douleur sur les pommettes mais dés que tu rentres chez toi, je te conseille de mettre de la glace.

Je soupire, me foutant pas mal de ce que je dois faire pour soigner mes coups. J'ai qu'une envie: sortir de là.

-Super...je grommelle. Est-ce je peux sortir?

Il grimace.

-Je crois que le directeur t'attends...et tes parents également.

Sérieusement ? Mes parents sont venus?

-Oh putain, je marmonne.

Puis je me souviens que je suis face à un adulte.
-Ah merde, pardon, je marmonne faiblement, en sentant ma tête me tourner de plus en plus fort. Enfin non pas merde, désolé. Je voulais pas dire merde, excusez-moi. Ni putain.

Je m'enfonce encore plus à répéter ces gros mots.

-Oh fais chier, je suis déso..enfin non! je me rattrape. Excusez-mo...
-C'est bon James ça va! il sourit. Tu peux y aller. Et bon courage surtout.

J'ai un hochement de tête en guise de remerciement puis je sors de l'infirmerie.

Je marche jusqu'au bureau, la boule au ventre. Dieu merci, en chemin, je ne croise personne, tout le monde est en cours. Quand j'arrive devant la porte du bureau de monsieur Chereau, je sais que j'ai complètement cédé au stresse quand je vois mes mains trembler furieusement. Je prends une grande inspiration, toque et entre.

Honnêtement, je n'ai jamais autant eu envie de me téléporter qu'à ce moment précis. Dans le bureau, mes deux parents, Annette, Jules, Monsieur Chereau et celle que je suppose être la mère d'Annette. Je me mords la langue et referme doucement la porte derrière moi en essayant de me persuader que tout allait bien se passer. Quand Maman me voit, elle a un hoquet de surprise et accourt vers moi pour prendre mon visage dans ses mains. Je grimace et Maman se tourne vers le directeur, l'air furax.

-Attendez mais vous vous fichez de moi là!? elle s'exclame, outrée. Vous m'avez dit que mon fils s'était bagarré, pas qu'il s'était fait défigurer!

-C'est bon, ça va Maman, je proteste faiblement.

-Ce sont des bêtes sauvages vos élèves ou quoi!? elle continue en m'ignorant. Vous êtes incapables de les contrôler?

le jeu du secret [terminé]Where stories live. Discover now