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Chapitre 4 - Désaccords

J O L E E N

Je ne me suis jamais autant ennuyée avec des gens qu'avec ces pseudos stars. Et pourtant, même si je trouve le temps bien long, je n'aurais voulu être à aucun autre endroit que celui là. Charlotte a des étoiles dans les yeux, on a l'impression qu'elle est en train de vivre son rêve.

Je ne l'ai jamais vue aussi heureuse, chaque sourire est d'une sincérité rare et chaque rire qui s'échappe de sa bouche me font sourire sans que je le veuille. Je sais qu'au fond je devrais être sur mes gardes, que l'attitude de dragueur de Zayn devrait mettre tous mes sens de chasseuses en alerte mais je ne peux m'empêcher de remarquer que ça plait à ma demi-sœur et c'est tout ce qui compte. Mon téléphone me sort de ma rêverie et je découvre, presque avec hâte, le message de Simon qui m'était sortie de la tête tout à l'heure.

A : Simon
>> Je suis rassurée. J'avais l'impression que tu nous voyais déjà mariés ahah ! Dit moi, tu bois beaucoup ? Ou c'était exceptionnel ? <<

En tant que pratiquante du tir à l'arc, j'ai proscrit l'alcool depuis bien longtemps. Je n'aime pas cette sensation de perdre ses moyens et la perte, même temporaire, de ses sens aiguisés. Je me mords la lèvre inférieure, signe que j'espère de tout cœur que la réponse du jeune homme soit négative.

« -Et sinon Joleen, tu fais quoi de tes journées ? Me demande Zayn.
-A part vous détester ? Je souris.
-Très drôle, mais sérieusement ?
-Je travaille, une notion que vous ne devez pas connaitre.
-Jo ! Râle Charlotte.
-Quoi que tu puisses penser, chanter est un métier et c'est notre travail, argumente Harry.
-Je ne suis pas d'accord. Tu... enfin vous ne savez pas ce que c'est de se lever tout les jours à six heures pour arriver à l'heure au travail, Charlotte pouffe suite à ces derniers mots, je souris, vous ne savez pas non plus ce que c'est de faire des heures supplémentaires, ce besoin de travail pour se payer ce qu'on veut, vous avez et vous aurez toujours tout sur un plateau d'argent, vous n'avez claquer des doigts pour qu'on vous apporte de quoi manger. Dans la vraie vie, ça ne marche pas comme ça ! »

Harry baisse la tête. Il sait parfaitement que j'ai raison, que même si leur « métier » a quelques désavantages tels que ne plus avoir de vie privée, enchainer concert sur concert, ils ne souffriront jamais de la peur de ne pas avoir assez d'argent à la fin du mois.

« -Tu te trompes Joleen, tout peut s'arrêter demain si on ne fait pas attention. Notre avenir n'est pas plus assuré que le tient. Et crois moi, ce qu'on fait est peut-être aussi épuisant que ton travail, me lance Zayn.
-La différence c'est que vous aurez toujours un peu d'argent pour vous relever.

-C'est pour ça que tu nous aimes pas ? Parce que t'as l'impression que tout nous est dû sans qu'on le mérite vraiment ? Me demande Harry, soudain, plus curieux. »

C'est à mon tour de baisser la tête. Peut-être que cela accentue le fait que je ne peux m'empêcher de les trouver prétentieux et faux. Je hausse les épaules en guise de réponse et observe Harry un instant. Si je ne ressentais pas toute cette haine pour eux, peut-être qu'on aurait pu être amis. Mais ce n'est pas le cas.

Au fond de moi, je sais bien que la principale raison de mon aversion pour eux n'est autre que ma mère mais je ne l'avouerais jamais. Parce que je tente depuis trois ans de me persuader que je comprends ses choix, même si ce n'est pas le cas.

« -Ce n'est pas que votre compagnie nous déplaise, sourit Zayn, mais on va devoir y aller, on a un enregistrement studio cet après-midi.
-Merci d'avoir accepté de passer du temps avec nous, malgré le caractère particulier de Jo, rigole Charlotte. »