32 - ... ça dépend

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(23 septembre 2020) J'avoue ... j'avance à l'aveuglette avec cette suite. Et ça me fait flipper x) J'espère que vous aimerez quand même et que ça ne part pas trop en délire !!


En se réveillant le lendemain matin, Sali resta un moment les yeux grands ouverts. Son sommeil n'avait pas été très bon ; son bras l'avait tiraillée toute la nuit. Et puis, elle avait peine à croire qu'elle ne verrait plus Adama. Son coeur se serra à cette pensée. Elle n'avait jamais vraiment fait confiance au démon, alors qu'en définitive il était mort pour la sauver. 

La poitrine étrangement serrée la jeune fille se redressa et fut surprise de découvrir Jordan, dormant au pied de son lit. Elle n'avait pas tiré les rideaux et, dans la lumière du matin, elle put le contempler un moment ; ses cheveux caramel tombaient sur son beau visage endormi. Il avait l'air en paix et pour une fois ne semblait pas sur le point de dire des bêtises. 

La scène de la veille lui revint en mémoire et elle se sentit toute drôle en repensant à la manière appliquée dont le vampire avait léché son sang. 

Elle se secoua. Admirer Jordan Parc n'était pas une bonne idée. 

Réprimant un grognement, Sali se leva donc. Elle avait l'estomac qui criait de nouveau famine, aussi se rendit-elle directement à la cuisine. Elle y trouva sa mère, assise sur une chaise, le regard dans le vide. L'ignorant, elle se servit un bol de céréales dans lequel elle versa du lait. Mais comme après un moment la mégère n'avait toujours pas bougé ni parlé, Sali commença à s'inquiéter. 

Or, elle eut beau faire, tirer, pousser, secouer, elle ne parvint pas à sortir sa mère de la transe dans laquelle elle était plongée. 

Affolée, elle se précipita dans la chambre et secoua Jordan. 

« Mmmgnh ? » grommela celui-ci en gardant les yeux clos. 

« Jordan. Oh, Jordan ! tu lui as fait quoi à ma vieille ? » 

Ce satané Parc daigna enfin soulever une paupière. 

« Saliii », bailla-t-il en l'attrapant par la taille et l'attirant contre lui. 

« Aïe, mais oh ! Tu fais quoi là ? Arrête », protesta-t-elle alors que Parc resserrait son étreinte. 

« Chuuuuut. »

Au lieu de se taire, elle se débattit de plus belle, mais Jordan ne la relâcha pas pour autant. Au contraire, il nicha son visage dans le cou de la jeune fille. 

« Je n'ai pas eu l'occasion de te le dire, mais je suis heureux que tu sois en vie », souffla-t-il. 

Sali figea en entendant ces mots empreints de douceur.. 

« Ah euh, ben », marmonna-t-elle, très gênée d'un coup. « Moi aussi je suis contente. De ne pas être morte. » Elle lui tapota la tête puis s'arracha à son étreinte. « Et maintenant dis-moi ce que tu as fait à ma mère espèce de crétin. »

*

Parc avait fini par se lever et se trouvait à présent dans la cuisine avec Sali. Il examinait la mère de cette dernière avec un air embarrassé. 

Il se racla la gorge. « Hum. Je crois qu'elle est en phase d'hypnose. C'est un état secondaire qui peut se produire quand on abuse de l'Influx sur un humain. »

« Mais ? Ça va durer longtemps ? »

« Et biiiien ... ça dépend. » La voix du vampire tira dans les aigus, ce qui n'annonçait rien de bon. 

« Bon, Jordan, soit clair là ! »

Il passa une main dans ses cheveux ambrés. 

« A vrai dire, elle pourrait reste comme ça. » 

Sali le regarda bouche bée. « Tu veux dire, pour toujours ? »

Il se mordilla la lèvre et, s'abstenant de répondre, il claqua des doigts devant le visage de la mère. Rien ne se passa. Evitant toujours le regard assassin de Sali, Parc recommença. Il tenta même de recourir de nouveau à l'Influx pour la pousser à ressentir quelque chose, n'importe quoi, mais la mère resta immobile et silencieuse. 

Sali leva une main en l'air. « C'est bon, arrête », s'emporta-t-elle. « Tu en as assez fait. » 

« Désolé », marmonna Jordan tout piteux. « Et au fait, tant qu'on en est à évoquer les problèmes ... Il y a des démons qui guettent l'entrée de l'immeuble. »

« Quoi ? Mais Pourquoi ? » 

Paniquée Sali se rendit à la fenêtre. Et en effet, deux gus faisaient le pied de grue sur le trottoir en face de l'entrée. 

Mærochem ?  Un avis, peut-être ? 

* Il faut bien que quelqu'un vous surveille pendant que je sommeil * avoua le démon. * Je ne sais pas si tu te souviens mais vous avez rouvert les Enfers. D'ici peu, ça  va devenir chaud comme la braise dehors * 

« Mærochem dit que c'est lui », annonça Sali à demi soulagée. 

Jordan grogna. Il détestait ne pas entendre ce que disait le démon. Et d'ailleurs, cette histoire de possession ne lui disait rien qui vaille même si la présence Mærochem leur avait sauvé la vie. 

Ne sachant comment occuper la matinée après le petit déjeuner, Sali se rendit dans le salon où elle alluma la télé. L'appareil était resté sur une chaîne d'information et la jeune fille se laissa lourdement tomber dans le canapé tâché de sang en voyant le sujet abordé par le reporter. 

Elle eut beau changer de chaîne, partout on parlait de la même chose : des démons qui avaient envahit la ville et se répandaient comme la peste. Des images assez brutale d'attaques furent diffusées et Sali se sentit prise de nausées. 

Qu'avait-elle fait ? 

 Si ça continuait, si les Vampires ne parvenaient pas à refermer la Porte des Enfers, le monde humain qu'elle avait toujours connu serait plongé dans le chaos. 

* à l'aube des temps, humains, vampires et démons cohabitaient * fit remarquer Mærochem. 

« Je n'appelle pas ça  cohabiter », fit remarquer la jeune fille en voyant un démon gargouille se jeter sur un couple de personnes âgées dans un parc. 

Jordan vint se poser à côté d'elle et lui prit la main, mais Sali retira sèchement ses doigts. 

« C'est ce que tu voulais ? Vraiment ? » lui reprocha-t-elle. 

« Ils sont juste ... contents  d'être sortis. Quand ils auront repris leurs esprits ils se focaliseront sur les vampires », se défendit Jordan. 

« Tu veux plutôt dire, une fois qu'ils auront fini d'abattre les humains à vue ! » 

Le vampire fit la moue. A dire vrai, il ne s'était guère soucier de l'avenir des humains quand Tiraa lui avait parlé de son souhait d'ouvrir la Porte. Pourtant, à voir Sali si bouleversée, il était presque pris de remords. 

« Jordan, il faut faire quelque chose », gémit Sali tandis que la télé affichait des images d'une maison de retraite en flammes. Elle avait les larmes aux yeux à présent. 


Il y avait bien quelque chose à tenter pour endiguer le flot grandissant de démons, mais Parc n'était pas sûr de pouvoir, ni de vouloir tenter. 

C'était dangereux, c'était incertain, mais cela pourrait conforter la  vengeance pour laquelle s'était sacrifiée Tiraa. 

Sang perduWhere stories live. Discover now