🔸️ 15. Tromperie 🔸️

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Ivana Berlinski

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Ivana Berlinski

C'était assez surprenant que Nina m'appelle. Même ma mère avait arboré un air curieux après m'avoir tendu le téléphone que je m'étais empressée de prendre. Elle m'avait expliquée que Sasha lui avait envoyé une lettre dans laquelle il lui demandait de venir le rejoindre au parc.

Cette nouvelle m'avait réjoui, presque plus que Nina. J'avais espéré depuis longtemps une trêve entre eux et voilà que c'était enfin arrivé. Elle semblait hésitante à y aller, je lui donnais mes arguments les plus forts pour la convaincre de le retrouver.

Tout ce que Sasha désirait était de passer un moment avec elle. Un rapprochement évident s'était fait remarquer entre eux. Je l'avais constaté en apercevant la tête de Nina posée contre lui. Je n'avais rien dit, mais n'en pensais pas moins et d'un simple regard, Milan m'avait fait comprendre qu'il songeait à la même chose.

— Même si je le connais depuis peu, je sais que c'est un chic type. Il tient beaucoup à toi. Ça se voit, expliquai-je en sortant mes vêtements de l'armoire.

Je réalisai que des vieux pulls que je portais à mes douze ans étaient encore pliés. Il fallait vraiment que je fasse un tri. Nina se fit silencieuse avant d'annoncer :

— Tu as raison. Je vais y aller.

— Alors dépêche-toi. Il est déjà moins quart.

Je raccrochai avec un sourire amusé. Il était temps qu'elle et Sasha aient enfin fait une trêve. Faire le grand tri dans mon armoire me décourageait d'avance, n'ayant pas la motivation pour aller jusqu'au bout. Il fallait que je trouve comment occuper mon temps libre.

Ma mère était installée sur le canapé avec un verre de vin en main. Le programme de sa soirée allait se résumer à pleurer devant des films dramatique qu'elle avait vu plus d'une fois. C'était ce qu'elle faisait presque tous les soirs. Elle était tellement concentrée sur les scènes qu'elle connaissait par cœur à la longue, allant même réciter à l'avance la réplique foudroyante du personnage, que je savais qu'elle n'allait même pas remarquer mon absence.

Ayant enfilé à nouveau mes vêtements que j'avais portés en ce jour et après avoir mis mon manteau en fausse fourrure noire, je descendis à pas de loup les escaliers et ouvris délicatement la porte. L'air frais me parcourut de frissons, mon corps n'étant pas encore habitué à la température extérieure.

Le parc Zariadié étant à l'autre bout de ma rue, en quelques minutes, j'étais sur place.

Ceci n'était pas mes affaires, je n'avais rien à faire ici, mais je souhaitais tellement assister à ces retrouvailles tant attendues. Le parc était vide. Le soir, il n'était pas fréquenté par les habitants, ceux-ci préféraient celui de Kolomenkoïe qui offrait une ballade bien plus agréable et magnifique.

Et pour ajouter une touche finale à la scène adorable qui allait se dérouler devant mes yeux, le ciel était parsemé d'une multitude d'étoiles aussi étincelantes les unes que les autres. Même si je me réjouissais, ce parc m'inspirait légèrement une crainte. Toute seule dans cet endroit était effrayant.

▪︎ Ce soir où tout a commencé ▪︎TERMINÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant