Troisième cigarette.

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— Une cigarette et l'instant est parfait.

Il retient un gloussement puis, fouille dans sa poche de jean. Il me tend une Camel.

— Merci.

Je sors mon briquet, il s'en empare pour allumer ma cigarette. Je prend une grande bouffée. La fumée gagne mes poumons. Je récupère mon Zippo.

— On y va, déclare t'il d'un ton péremptoire.

Rido prend mes mains. Je fronce les sourcils. Il se détache de moi et saute sur ses jambes.

— Allez, suis-moi !

Je grogne. On était bien, ici.

  Rido est comme un fou. Il court à toute allure et se retourne de temps en temps pour vérifier si je suis encore derrière lui. J'ai du mal à le suivre. Mais, je me bats pour y arriver. J'ai décidé de baisser la garde et je m'efforce, pour lui, de ne pas revenir sur ma promesse : vivre, au moins pour cette nuit. Le "à quoi bon" qui m'assaillait s'est tapi dans un coin de ma tête. Et ce, depuis que je me suis confiée à Rido. Je dois reconnaître qu'il reste au fond de moi l'impression confuse que l'histoire n'est pas terminée. Que la vie a encore, peut-être, quelque chose à me donner.

— J'en peux plus ! Où tu m'emmènes ?!

Les lumières des lampadaires coulent sur ses joues.
Il s'arrête un instant pour que je le rattrape. Cigarette à la main, je me hâte.

— Tu vas voir, répond-il essoufflé, avec un ton mystérieux.

Que me réserve-t-il encore ?
Nous quittons la rue des Archives et quelques temps après, Rido et moi rejoignons les quais de Paris.

Jusqu'à nous consumer.Where stories live. Discover now