épilogue

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               L'ange venait d'arriver. Il se tenait debout sur son tapis de feuilles griffonnées. JongIn l'observait d'un œil admirateur. Cet homme était sien.

-Alors euuh ... comment on fait ? commença-t-il timidement.

-Hmm ... on peut commencer habillé si tu veux.

-Mais ça n'a pas d'intérêt, non ?

-Disons que ça en a moins ...

KyungSoo rougissait. C'était pourtant son idée de poser nu pour JongIn, mais maintenant il était gêné. Et même s'ils connaissaient très bien le corps de l'autre ; là, là c'était différent. JongIn ne le regarderait pas amoureusement, il le transpercerait de son regard sombre. Il détaillerait chaque parcelle de sa peau dénudée, retracerait chaque courbe de son anatomie. Le regard fuyant, il retira son t-shirt. JongIn n'y prêta aucune attention, trop occupé à installer son matériel, alors KyungSoo retira ses jeans et se retrouva en sous-vêtement. Il caressa l'élastique de ce dernier tissu, se demandant s'il devait le retirer ou non. JongIn le sortit de sa réflexion lorsqu'il fit tomber son pot d'eau.

-Qu'est ce qu'il y a ? s'inquiéta le petit brun.

-Tu ... Tu es nu.

-Presque, répondit il en frôlant le tissu qui lui couvrait les hanches.

Kai avala sa salive. Cette séance serait difficile. Il avait pensé pouvoir dessiner son ange sans arrières pensées, mais il aurait fallu pour cela que l'ange resta habillé. Il s'installa derrière son chevalet, crayon en main. KyungSoo s'assit en tailleur, ne sachant quoi faire.

-Comment je fais ?

-Comme tu veux Kyung. Moi je veux te dessiner toi, au naturel, avec tes gestes et tes expressions ...

L'ange baissa les yeux, les ferma. Il avait des allures de bouda dans cette position, sauf que c'était un ange au corps parfait. Il releva la tête et entrouvrit les lèvres, dans une expression presque mélancolique. Kai l'observa un moment, s'en délecta, s'en imprégna. Le crayon dansa et le papier se teinta d'amour. Les poses s'enchaînèrent, debout, assis, en appuis, allongé ... plus le temps passait, plus KyungSoo prenait confiance. Le regard de son homme le comblait. Les caresses du crayon faisaient chanter le papier. Il n'avait jamais pensé prendre autant goût à cet exercice. Ses poses devenaient tentatrices, son expression provocatrice. JongIn mordait sa lèvre jusqu'au sang et retirait mentalement cette dernière barrière à la perfection.

Kai s'essoufflait, terminé les échauffements. Il sorti une toile vierge, prêt à y laisser déferler sa passion. L'ange s'allongea sur le tas de coussins qui accueillait leur amour un soir sur deux, face à lui, la tête en arrière dans une moue provocante.

De son crayon, il caressait chaque courbe de ce corps parfait. Son pinceau léchait les parcelles de peau dénudées, son esprit niait l'existence même du vêtement. Il connaissait ces formes par cœur, regarder KyungSoo ne servait à rien. Mais il ne pouvait le quitter des yeux.

La toile transpirait, les couleurs se fondaient sur le visage de l'ange. Le carmin embrassait ses lèvres avec sensualité. D'un infime touché, le sourire naissait ; d'un doux effleurement, il se fit aguicheur. Dans un souffle court, ses pupilles s'enflammaient.

La texture courait sur les bras fins du modèle, nuançant le nacré de sa peau. L'ange vibrait sous les doigts de Kai. La barrière de textile disparue en un mouvement habile, révélant de nouvelles teintes. D'une œillade séductrice l'artiste remonta le long des cuisses pastelles, laissant une trainé de frissons luisants. KyungSoo se mordit les lèvres lorsqu'il sentit ce regard intense le pénétrer.

JongIn commença des gestes amples, diffusant son amour sur tout le support. Des perles de sueurs scintillaient sur les corps contractés, les coups de pinceaux gagnaient en vitesse, marquant l'ange d'une myriade d'éclat de bonheur pur. D'un outil précis, JongIn créa l'exactitude à chaque touche de couleur. L'atmosphère se chargea, la pression augmenta, la raison les quitta ; la fin était proche.

Leurs respirations saccadées entremêlées de soupirs brûlants explosaient en pigments colorés sur ce corp laiteux et délicat. Reprenant son souffle, JongIn vint s'effondrer près l'ange, murmurant à son oreille dans un sourire satisfait.

«Je t'aime » 

CaféWhere stories live. Discover now