MARDI

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-Damien! Lève-toi, tu vas être en retard pour aller en cours! 

-ta gueule...

-Mais, Damien...

Le soleil se levait. Léo était toujours là, et l'étudiant aux prunelles bleues était fatigué. De longues et profondes cernes accompagnaient ses yeux. La veille, Thomas était rentré chez lui, relativement tôt, le laissant seul, avec ses pensées. Hugo l'avait lâché pour une meuf, encore. Il se demandait s'il n'allait pas devoir finir leur projet seul. S'il n'allait pas devoir se lancer sans personne. Il était anxieux, Hugo et lui étaient amis depuis le lycée, jamais il ne s'était aussi peu vu. Et se voir dans un bar, en soirée, est ce que ça comptait vraiment? Pas sûr. Tous ses potes finissaient inlassablement par le délaisser, au profit d'une carrière, d'une copine, ou même d'une vie de famille. Alors que lui, était encore un étudiant qui avait parfois besoin de l'aide de ses parents. Il se retourna dans son canapé, et observa le plafond. Il avait dormi dans l'entrepôt, sur le vieux canapé qu'il avait mis dans un coin, histoire de pouvoir se poser de temps en temps. Il se sentait vidé, seul. Il finit éventuellement par se lever, pour aller à la fac. Il remarqua sur la table basse, un morceau de tissu, qu'il glissa dans son sac à dos.

L'amphi était presque vide, et il n'y avait pas la moindre trace d'Hugo. Il devait être avec Camille, encore. Il soupira, et posa ses fesses au dernier rang. Il n'avait aucune envie de discuter, ou de s'impliquer dans le cours. Certains de ses potes l'avaient remarqué, mais ne dirent rien pour autant. Il saisit son téléphone, et traîna sur twitter. Rien de neuf. Il soupira de plus belle, et s'étala le plus possible, il était seul sur sa rangée.

-Tu devrais écouter le cours, Damien, c'est passionnant.

-Tu bosses pour qui?

Léo lui jeta un regard noir. Damien s'en fichait, il s'ennuyait tellement, que parler à qui que ce soit, même une hallucination, lui ferait plus plaisir que d'assister au cours.

-Pour quelqu'un d'important.

-T'as des collègues et tout?

-Oui, en quelque sorte.

-Cool, t'es genre, un ange?

-non, ça n'existe pas, les anges.

-Ah, et du coup, y a des démons?

-Dans le sens où tu l'imagine, oui, mais les démons c'est comme les anges, ça n'existe pas.

-ok.

Pas si intéressant, finalement. Il se surprit alors, à penser à son banquier, à ses yeux noirs, sa petite taille, et son sourire crispé. Il l'aimait bien, et il avait bien envie de le revoir. Il avait été plus présent pour lui qu'Hugo, ces derniers temps. Et comme si Hugo avait les oreilles qui sifflaient, il arriva pile à cet instant, et s'assit à côté de lui.

-putain, ma voiture est en panne, j'ai du choper un bus.

-elle a quoi?

-Je sais pas, mais en tout cas elle démarrait pas ce matin, cette pute.

Damien sourit, et son téléphone vibra.

-Euh, salut? J'ai oublié ma cravate chez toi hier soir, y a moyen que je la récupère?

Hugo avait regardé le téléphone de Damien, et lu le message.

-bah alors Dam, on se tape des étudiantes en droit maintenant?

-J'aimerais bien, mais c'est juste mon conseiller à la banque, tu sais, celui qui paie notre projet.

Il appuya sur le "notre".

7 joursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant