+ Partie 1

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ALLONGÉE nue sur le ventre entre ses draps et ses coussins blancs souillés de sueur par leurs ébats de la nuit, Juvia tenait une coupe de champagne entre ses doigts fins et délicats.

-Je ne pensais pas que le champagne avait ce goût là, avoua-t-elle tout en regardant les bulles remonter à la surface de ce liquide dorée.

-Et moi, je ne pensais pas que tu étais capable de me faire autant de bien avec cette langue, dit-il en se rhabillant devant le miroir.

Juvia tourna la tête vers son client qui nouait sa cravate autour de son cou. Elle n'avait pas pour habitude de reprendre le même client plusieurs nuits d'affilées mais celui-ci avait été particulièrement convainquant. Il lui avait proposé le double de son forfait habituel pour passer une nouvelle nuit entière avec elle alors qu'ils s'étaient vus la veille.

-Tout le plaisir était pour moi, monsieur Bastia, dit-elle en levant son verre à la santé du jeune homme.

Il passa son manteau noir sur ses épaules avant de prendre son chapeau haut de forme dans ses mains. Il se tourna vers Juvia qui battait des pieds dans l'air tout en profitant de son breuvage. Ce n'était pas la première fois qu'il passait la nuit avec elle et malgré ça, il n'arrivait toujours pas à s'habituer à la beauté et à la grâce de cette femme de joie.

-Que va dire madame Bastia ? demanda-t-elle.

-Juvia, je suis un médecin. Il m'arrive très souvent de rentrer tard du travail, voire de ne pas rentrer du tout chez moi. Comme par exemple, l'autre soir, un homme est venu me chercher en toute hâte dans mon bureau car sa femme était en plein travail. Ma femme comprend cela, elle sait que mon travail est important pour moi. Alors ne t'inquiète pas.

"Sauf qu'hier soir vous avez fait bien plus que m'ausculter." pensa-t-elle.

Mais Juvia ne s'inquiétait pas. Il n'y avait aucune chance qu'un jour madame Meldy Bastia apprenne l'existence de la prostituée que son mari venait baiser jusqu'au petit matin.

Elles n'appartenaient pas à la même classe sociale : Madame Bastia était mariée au plus célèbre docteur de Londres, passait ses journées à attendre son mari, s'occupait de leurs enfants et vivait dans le quartier le plus riche de la capitale. Juvia, elle, n'était qu'une simple prostituée, qui passait ses journées à dormir afin de rattraper ses heures de sommeil perdues dans la petite chambre du quartier pauvre, qu'elle partageait avec ses deux amies. Cependant, elles restaient toutes les deux des femmes et même si Lyon payait très bien Juvia, cette dernière ne pouvait pas s'empêcher de ressentir un pincement au cœur dès que son client la pénétrait en grognant de bonheur.

Mais elle n'avait pas d'autre choix. Si elle voulait manger, boire, acheter des vêtements, payer sa chambre, tout simplement survivre, elle devait travailler.

Lyon s'approcha d'elle avant de laisser ses doigts traîner le long du dos de Juvia pour passer par-dessus ses épaules puis descendre vers ses seins compressés contre le matelas. Juvia posa sa coupe pour ne pas renverser son précieux contenu avant de repousser la main de Lyon.

-Le forfait est fini et vous le savez.

Elle tendit la main ouverte devant lui et attendit. Elle commençait à le connaître et cela allait lui être fatal. Il glissa sa main gauche, non gantée, dans la poche de son pantalon coupé sur mesure avant de sortir un billet de cinquante livres et de le poser dans la paume de la jeune femme.

Elle se redressa sur ses bras pour le déposer à côté de son verre avant de s'asseoir au bord du lit. Elle écarta les jambes et Lyon s'y glissa rapidement avant de poser sa main sur la pointe de son sein. Elle déboutonna son pantalon une nouvelle fois avant de prendre son sexe déjà gonflé entre ses mains.

Les démons de minuitWhere stories live. Discover now