CHAPITRE 1

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Jour 3657. Un autre jour de gouvernement comme les autres. Noyé sous ces papiers d'impôts et ces déclarations, je n'ai eu d'autres choix que de m'y soustraire et de poser les yeux sur mon royaume, languissant de choses nouvelles.

Pour ma part, je déteste faire les papiers. Toutes ces lignes de chiffres émaillées entre elles me donnent des vertiges de hautes volée. Mais face à mes obligations, je n'ai d'autres choix que d'obtempérer. Et de subir sous le regard froid de Nurarihyon, mon cher conseillé.

Je ne peux détacher mon regard de ses yeux. Plus les jours passaient, plus je m'intéressais à lui. Je sais que c'est idiot de ma part de dire ça mais cette capacité qu'il a de rester impassible dans toute les situations me fascinent. Je n'ai jamais rencontré une personne avec autant de sang- froid. Il a énormément pression diplomatique à porter sur ses épaules mais je ne l'ai jamais vu craquer une seule fois. Il a également cette aptitude à être un diplomate né et un fin mathématicien, ce qui lui doit un profond respect lors des réunions.

J'aime bien Nurarihyon. Non pas comme un conseiller mais comme un ami cher. Peut- être même plus. Malheureusement, mon sang royal m'interdit de m'entretenir plus de temps avec lui. Je dois le consacrer à des réunions mondiales en laissant mon seul ami de côté. Pourtant, j'aimerais tellement savoir plus de choses à son sujet ! Ce qu'il aime, ce qu'il déteste, les raisons pour lesquelles il est devenu mon conseillé, et surtout, comment me considère- il ? Pourtant je sens que ces réponses s'évanouissent au fil des années, qu'il ne voudra jamais se confesser à moi. Et cela m'attriste.

Quelques fois, je l'entends faire les cents pas dans le palais. Le son régulier de ses pas, tapant sur le carrelage en marbre de ses bottes parfaitement cirées a quelques chose d'envoûtant. C'est comme une musique légère, propice à la sérénité. Les jours de tourments, ce doux rythme m'apaise et me fait redevenir moi- même.

Je ne sais pas si ce sentiment fort que j'ai envers lui est réciproque. En réalité, il semble éviter tout contacts poussés avec moi, même quand nous somme seuls- à- seuls. Lors des déjeuners, nous n'avons inopportunément jamais eu la chance d'être côte à côte. Et au quotidien, ses obligations lui impose de se tenir à plus d'un mètre de ma personne pour des raisons de sécurité pour couvrir un périmètre plus large.

Je ne sais pas si mon conseiller agit de cette façon pour ne pas trop s'attacher à moi ou si ma simple présence l'écœure au point de m'éviter comme la peste. En tout les cas, je vie très mal ce manque de relation. J'ai peur que cette situation soit pareille pour ma réputation auprès de mes sujets.

Il doit sûrement me considérer comme une cible à protéger au péril de sa vie plutôt qu'un ami. Quel imbécile ! Moi qui croyais que Nurarihyon me considérait plus qu'un roi ! Ça me fait mal de le dire mais je crois que je vais devoir renoncer à passer du temps avec lui. Dés demain, je dois éviter tout contact avec lui. Je me dois d'optimiser mon gouvernement. Me détourner de son regard. Ne pas le voir. Je dois me faire à l'idée que...... c'est le devoir d'un bon monarque.

Addiction- 𝓘𝓻𝓸𝓷𝓲𝓮 𝓭𝓾 𝓼𝓸𝓻𝓽.Donde viven las historias. Descúbrelo ahora