Le temps d'un Soupir

Epilogue

Qu'est-ce que le temps ? Cette question m'a toujours taraudée. Comment est-ce que le temps peut sembler parfois si long, alors que d'autres fois il ne semble n'avoir que trop peu duré ? Pourquoi les dix premières années de ma vie ont-elles été si courtes comparées aux neufs autres qui ont suivies ? Malheureusement, je ne connais la réponse qu'a cette dernière question. 

Mes parents. 

A mes dix ans, ils sont morts dans un accident de voiture. Depuis, le temps ne s'est plus jamais écoulé de la même façon. Les secondes passent, les minutes s'écoulent et les heures défilent. Pendant que le temps continue sa course inextricable, je ne peux m'empêcher de me demander s'il en va de même pour moi. Suis-je différente de celle que j'étais il y a minute ? Suis-je différente des personnes qui vivaient il y a plusieurs siècles ? Leurs histoires, leurs peurs, leurs désirs étaient-ce les mêmes que ceux que j'ai aujourd'hui ? 

Des questions, toujours des questions. Je veux savoir. Je veux comprendre. Je veux connaitre ces gens. C'est d'ailleurs pour ça que mon rêve est de devenir archéologue. Je veux pouvoir observer, analyser la vie des personnes et des civilisations qui m'ont précédées. L'histoire est racontée depuis la nuit des temps pour éviter au monde de refaire les mêmes erreurs. Il me faut connaitre ces erreurs, il me faut me jeter à cœur perdu dans l'Histoire. C'est le seul moyen d'obtenir une réponse. D'obtenir LA réponse. C'est un sacré paradoxe tout de même, prisonnière de mon passé, j'essaie de trouver mon salut dans un autre passé.

Cependant, mon rêve n'est pas encore accessible. Depuis la mort de mes parents, ce sont mes grands-parents maternels qui m'ont recueilli. Je ne peux rien leur reprocher. Ils m'ont aimé avec tout l'amour qu'ils ont à offrir. Ils m'ont sauvé de la solitude. Toutefois, ils ne roulent pas sur l'or. Mon université d'archéologie est bien trop chère, je ne peux pas leur demander de me la payer. C'est d'ailleurs pour cela qu'il va me falloir trouver un petit boulot.

Enfin, ça c'est plus facile à dire qu'à faire.