I : MISE AU POINT

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J'avais passé une bonne demi-heure à discuter avec Gally. Je n'avais pas spécialement apprécié cet échange mais il était nettement plus agréable que les précédents :

-Finament, ce n'est pas si terrible que ça, me moquai je.

-Je dois avouer que je m'attendais à pire, approuva le blond.

Je remarquai que Thomas avançait à pas vifs dans notre direction et une fois arrivé à notre niveau il reluqua Gally et demanda :

-Depuis quand vous êtes amis tous les deux ?

-Qu'est ce que ça peut te faire ? Tu dragues bien la nouvelle, répondit t'il sur le même ton.

-Eh, ça va... Laisses le, intervint-je.

Je lançai un regard à Thomas mais lorsque je fûs sur le point de m'en aller, il m'attrapa le bras :

-Enora... Il faut qu'on parle, tu ne crois pas ?

-C'est pas vraiment le moment... Et puis je n'ai pas envie de recevoir une leçon de morale.

-Écoutes moi ! C'est important, insista t'il en me bloquant le passage.

-Thomas... Je viens de te dire que ce n'était pas le moment !

Je me libérai de son emprise mais il me rattrapa :

-Je suis désolé pour tout à l'heure... Je n'aurais jamais dû te parler sur ce ton. Maintenant, il faut absolument que je te confie quelque chose...

Je restai silencieuse et le fixai droit dans les yeux en attendant qu'il ne se lance dans ses explications :

-On apparaît dans les rêves de Teresa.

-J'aimerais n'avoir aucun rapport avec elle, râlai je.

-Pourtant je crains que nous n'ayons pas vraiment le choix...

Je fronçai les sourcils et l'interrogeai :

-Comment ça ?

-Selon elle, nous avons un rapport avec les gens qui nous ont envoyés ici. Elle pense qu'on a quelque chose à accomplir.

-C'est tout ? Je veux dire... On le savait déjà ça.

-Pas vraiment... Elle a aussi dit que nous étions liés.

-Liés ? Dans quel sens ?

Il se gratta la nuque et avoua :

-D'après elle, nous étions ensemble.

Mes joues devinrent légèrement rose et je marmonai :

-Je vois...

Je comprenais à présent mieux la proximité que nous avions dans mes souvenirs. En y réfléchissant davantage, je devinai que Teresa devait sans aucun doute être jalouse de notre relation... C'était sans doute pour ça que les choses avaient mal commencé entre nous. Je soupirai et plongeai mon regard dans celui de mon ami :

-Il y a autre chose n'est ce pas ?

En effet, il tordait nerveusement ses doigts et haussa les épaules :

-À vrai dire... J'aurais préféré en parler devant les autres mais après réflexion, c'est mieux d'avoir un avis extérieur avant d'aller affoler les troupes.

Il me tendis alors deux fioles métalliques remplies d'une étrange solution bleutée. Je fronçai les sourcils et demandai :

-Tu penses que c'est un médicament ?

-Je n'en ai malheureusement aucune idée...

-C'est peut-être un piège, déclarai je froidement. Pour nous empoisonner !

-Enora... Elle ne nous veut aucun mal, je te le promet. Et puis si elle avait eut la volonté de nous éliminer, elle ne m'en aurait jamais parlé.

-Tu ne comprends pas Thomas ! Ce n'est pas par peur ou par jalousie que je te dis ça ! Je ne la sens pas ! Et saches que je ne suis pas la seule...

Il semblait sur le point de perdre patience et ne voulant pas aggraver la situation, je capitulai :

-Mais je veux bien faire un effort, pour toi.

Il esquiva un sourire et me conseilla d'aller m'expliquer avec elle. Je me levais à contre cœur et il lança :

-Ce ne sera pas si terrible, tu verras !

-Si seulement tu avais raison, marmonai je en me dirigeant vers la jeune fille.

Lorsque j'arrivai à sa hauteur, je toussotai et demandai :

-Tu peux me suivre ?

Elle hocha timidement la tête, reposa sa pioche et nous nous dirigeâmes vers la forêt. Là bas, nous pourrions avoir une conversation sans être espionnés :

-Je voulais m'excuser pour tout à l'heure... Je n'ai pas été super cool et comme te l'a sans doute dit Thomas, ce n'est pas dans mes habitudes.

-Je t'en pris, ce n'est rien, sourit elle.

-Mais je préfères te prévenir : tu nous la fait à l'envers, tu dégages.

Elle baissa la tête et acquiesça :

-Je tenais d'ailleurs à te rassurer sur un point : je ne suis pas ici pour t'enlever Thomas...

-Il n'y a rien entre nous, répondis-je. Je ne veux simplement pas que tu lui retournes le cerveau, ni que tu lui fasses du mal.

-Je comprend.

Voyant que notre conversation prenait une tournure étrange je décidai de changer de sujet :

-Autrement, tu as trouvé ton job de rêve ?

-Je pense que je vais faire Medjack ! Mais reste t'il encore que Gally soit d'accord...

-Ne t'inquiète pas pour ça, la rassurai je. Il est très à cheval sur le règlement et c'est pour cette raison qu'il ne remettra pas en cause ta décision.

-Ça n'enlève rien au fait qu'il me haïsse.

-Je peux te garantir que ce petit détail passera inaperçu à ses yeux du moment que t'évites de trop te faire remarquer.

Je me relevai et lui adressai un signe de tête avant de me diriger vers l'infirmerie. Minho devait être en train de s'occuper d' Alby et un petit coup de main ne lui serait sans doute pas de refus. Après avoir donné à boire au pauvre garçon fiévreux, je demandai :

-Tu penses qu'il va s'en remettre ?

-J'en sais trop rien, mais je trouve qu'il s'en est pas trop mal tiré jusqu'à maintenant.

-Tant mieux, soufflai je soulagée.

Il s'essuya le front et se laissa tomber sur un tabouret avant de me charrier :

-Alors, avec la nouvelle ?

-Je pense que ça aurait pu être pire... Thomas avait raison, elle est plutôt sympa finalement.

Il s'esclaffa et répondit :

-Sacré Thomas ! Il sait parler aux filles le veinard !

Cette remarque lui coûta un coup de coude dans les côtes. Après cette petite escale au prêt du maton des coureurs, je décidai d'aller me reposer afin d'être en forme pour le lendemain.  Thomas et moi avions proposé d'aller dans le labyrinthe afin que Minho puisse veiller sur Alby. Les deux garçons étaient comme des frères et je trouvais normal qu'il ait le droit de rester à son chevet. On ne savait pas ce qu'il pouvait arriver et le pire dans tout ça, c'était que le temps lui était à présent compté...

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Le Labyrinthe •Enora•Where stories live. Discover now