к ε v ι η (2/2)

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La porte s'ouvre enfin. Adrien laisse sa place. C'est Julian qui est là, Presnel sent son parfum si reconnaissable quand ce dernier le prend dans ses bras.

— Chut. Je suis désolé, Babe. Je suis désolé, j'avais oublié. Je n'aurais jamais dû te laisser seul. Pardonne-moi. Tout va bien maintenant, tout va bien. Respire.

Ces mots chuchotés à son oreille lui font un bien fou. Ce n'est pas comme ça. Tout finit par se calmer encore une fois. Leur coéquipier les laisse. Une soirée de plus à dormir dans les bras de son colocataire.

Et le lendemain tout semble être revenu à la normale. Comme si la nuit précédente n'a pas eu lieu. Ça lui donne un goût amer dans la bouche. D'autant plus quand il voit que Kevin a rejoint son meilleur ami.

Proches, serrés l'un contre l'autre, à rire ensemble encore une fois. Ils regardent une série quelconque sur la télé et semblent plus concentrés sur ce qu'ils disent tous les deux plutôt que dessus.

C'est bien. Ju a l'air d'être heureux avec lui. C'est tout ce qu'il souhaite. Alors ça y est. Il admet sa défaite. Il se fait à l'idée que son colocataire ne s'intéressera jamais à lui. Donc, il enveloppe soigneusement ses sentiments et sa déception à l'intérieur de lui et se dépêche d'aller se changer pour pouvoir sortir.

Il a besoin de se changer les idées totalement. Et un verre peut être bien aussi. Autant dire qu'Alphonse n'est pas surpris quand il le voit débarquer. Exaspéré, plutôt triste, mais pas surpris.

— Nouveau petit-ami ?

— Kevin.

— Trapp ? demande une voix qui provient du couloir.

Presnel jette un regard curieux à son coéquipier qui hausse les épaules en rougissant légèrement. Quelques minutes plus tard, c'est Leandro qui arrive, une serviette autour du cou pour ses cheveux mouillés.

— Salut Presko !

— Salut, Leandro.

— Continuez votre conversation, vous occupez pas de moi.

Il acquiesce rapidement, fatigué.

— Je ne peux pas les critiquer. Julian a ... Julian a un si grand sourire à ses côtés alors évidemment Kevin semble parfait.

— Il sourit aussi beaucoup avec toi.

— Oui mais ce n'est clairement pas avec moi qu'il est sorti à chaque fois.

— Alors il est peut-être temps ?

La question du gardien atterrit durement à ses oreilles parce qu'il a raison. Il est temps. Temps d'abandonner. Temps d'arrêter d'espérer, de s'acharner. Temps de passer à d'autre chose.

Le plus âgé lui offre une étreinte réconfortante. Les larmes lui montent aux yeux devant cette part de lui qu'il est contrait de laisser derrière. Peut-être d'enfin guérir de toutes ces blessures mortelles qui lui ont été infligées.

— Tu trouveras quelqu'un. Quelqu'un de mieux. Ou en tout cas, quelqu'un qui t'aimera comme tu l'as aimé. Quelqu'un qui saura t'aider et te guérir. Ça ira.

Ce sont des belles paroles. Presnel a envie d'y croire. Mais cela n'empêche pas que le soir, il finit en boîte, boit à outrance et couche avec un gars. Pas de soucis. Il recommence pour tout oublier. Ne plus s'y attarder.

La journée, il évite Julian au maximum sauf aux entraînements ou il se comporte relativement normalement. Relativement parce qu'il ne le touche plus, ne lui donne plus de surnom, garde toujours une certaine distance entre eux.

Mais il est bien en quelque sorte. Il est toujours aussi blessé mais il pense à autre chose.

Week-end. Il se lève avec un mal de tête léger. Avec tout ce qu'il a bu hier, c'est étonnant. Dans le salon, son colocataire semble l'attendre vu qu'il lui tend un verre où flotte de l'aspirine. Il l'avale cul sec.

— Tu es rentré à quelle heure ?

Il hausse les épaules, se détourne pour aller dans la cuisine. Non, il ne fuit pas du tout cette conversation dont il était sûr qu'elle allait arriver un jour ou un autre.

— T'étais où toutes ces nuits ? Réponds-moi, Pres !

Comme Julian lui prend le poignet pour le forcer à le regarder, il se dégage brusquement et immédiatement, comme si le contact l'a brûlé.

— Quoi ? Tu as le droit d'avoir un petit-ami sans que je te fasse chier ! Tu peux pas me laisser tranquille, Draxler ?

Draxler. Pas Drax, pas Ju, Jule, Juju, Babe ou même juste Julian. Draxler. Si froid. L'allemand recule presque giflé par cette appellation avant de se reprendre pour empêcher le français de quitter la salle.

— Non, je ne peux pas. Je n'aime pas que tu t'en ailles. Je n'aime pas que tu sois à qui que ce soit d'autre que moi.

— Ironique quand on sait que tu appartiens à quelqu'un d'autre.

— Plus maintenant, je ...

Quand son meilleur ami se penche pour l'embrasser, il ne résiste même pas et l'entraîne avec lui dans la chambre. Le peu de vêtements qu'ils portent vole. Toutes ces nuits avec d'autres à ne rêver que de lui.

De sa bouche, de ses mains, de ses yeux, de son corps et à se demander quels bruits il fait. Le découvrir a un goût d'interdit délicieux.

Il parcoure son corps, le découvre. Mordille ses tétons, s'attarde en descendant sur ses abdos tandis que Julian parcoure les tatouages de son bras et a gardé une main contre sa joue. Plus bas, toujours plus bas.

Il prend l'érection de son allemand en bouche. Suce à la pointe avant de prendre plus loin, de le caresser avec sa langue.

— Arrête ... de me taquiner ... Liebe.

Le surnom le fait s'accélérer. Il se saisit du lubrifiant et en empreigne ses doigts. Il les entre rapidement mais sans brutalité dans son coéquipier qui a un gémissement plus doux encore. Il a envie de le faire sien mais se garde de le blesser.

Il enfonce et le sent enfin. Il l'effleure le point sensible du footballeur qui crie son nom si fort que sa voix déraille. Un sourire apparaît sur son visage sans qu'il ne s'en rende compte. 

Il vient embrasser son amant avec langueur et passion et en profite pour remplacer ses doigts par son sexe. Il garde un rythme calmé et attend les coups de bassin de son partenaire avant de continuer.

Ce dernier frémit, à la recherche de plus de contact, qu'il est ravi de lui donner. Le premier coup de rein est délicieux; le début qui annonce plus encore. Ils sont à l'unisson et il trouve de nouveau la prostate de son compagnon.

Durant les courts moments où ils ne s'embrassent pas, Presnel en profite pour observer toujours plus Julian sous tous les angles. Sous lui, soumis au plaisir, éclairé par la faible lueur de la lune par la fenêtre, est un de ses tableaux préférés.

— À qui est-ce que tu appartiens, Draxler ?

Sa voix est rauque et presque sévère. Son allemand le regarde, brûlant.

— À toi, seulement à toi, Presnel.

Il revient l'embrasser, prenant soin d'appuyer leurs fronts l'un contre l'autre alors qu'il offre ses coups finaux et que son amant jouit entre eux et qu'il le fait à son tour. 

Simple. Intense. Sensationnel.

Il est épuisé lorsqu'il se retire et se laisse tomber juste à côté de son partenaire. Celui-ci se blottit contre lui et c'est si naturel que son bras vient l'entourer d'un geste protecteur.

Dans le noir, il sourit, satisfait. 

Enfin comblé.

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Note :

Ouais, ouais, vous avez pas rêvé. Ils ont enfin craqué. Et couché ensemble accessoirement. C'est ainsi que le dernier petit-ami de Julian a disparu et que Presnel est apparu. Reste deux chapitres mes petits !

Five Times plus OneWhere stories live. Discover now