Le jour d'après

Chapitre 1

Le ciel était magnifique aujourd'hui. Bleu sans nuages, comme d'habitude, mais on pouvait voir des reflets roses au loin. C'était surprenant pour un après-midi, mais il arrivait parfois que le dôme fassee ce genre de choses bizarres. Un dérèglement dans le ciel probablement.

Mickaël avait toujours aimé observer le ciel ainsi. C'était relaxant et ça lui permettait de faire le point sur ses pensées ou parfois même juste de se reposer en faisant une sieste. Il aimait aussi faire des siestes sur la petite colline juste derrière chez lui. Le soleil plombait particulièrement sur cette partie.

Juste de penser à dormir donnait à Mickael l'envie de retourner se coucher sur la colline et de dormir tout l'après-midi. Il n'y avait rien de meilleur que les siestes.

- Mickael, ça va faire cinq minutes que tu fixe le ciel complètement dans la lune. Bouge ton cul et vas chercher les courses!

Il sursauta en entendant la voix de sa mère. Elle avait toujours été aussi intense avec lui, mais Mickael savait bien que ce n'était pas réellement méchant, c'était juste pour le faire rire. Et puis ça l'avait aidé à développer un sens de la répartie, bien qu'il n'avait que très rarement l'occasion de s'en servir.

- Tu es assise toute la journée sans rien faire, t'es pas mieux!

Sa mère sortit de la maison avec le sourire et arriva à côté de lui dans sa chaise roulante. Elle lui tendit un portefeuille qui avait l'air assez vide.

- Tu as oublié l'argent, t'aurais pas acheté grand chose. Et achète toi des gâteaus si tu veux, je sais que tu en voulais avant.

- T'es sûre? Je peux attendre qu'on ait plus d'argent, c'est vraiment pas grave, répondit Mickaël.

- C'est pas dix dollars de cochonneries qui vont nous rendre pauvres quand-même...

Le jeune homme salua sa mère et s'en alla vers le centre-ville. Malgré les apparences, c'était une femme très gentille. Elle n'hésitait pas à aider les autres, même si pour ça elle devait se mettre elle-même dans la merde.

Sa mère n'avait pas d'emploi à cause de sa condition. leur seul revenu était l'aide sociale pour les inaptes au travail qui était juste assez pour vivre. C'était pourquoi ils n'avaient pas beaucoup d'argent, mais ça ne les empêchaient pas d'être heureux. Ils vivaient avec le nécessaire et se tenaient loin des désirs matériels.

Mickaël atteint son objectif après seulement cinq minutes de marche. Il vivait très proche du centre-ville, ce qui était plutôt agréable. Il pouvait ainsi faire les courses à pied sans trop se forcer. Certaines personnes avaient une bicyclette pour aller plus vite, mais le jeune homme détestait ce moyen de transport. La route de béton qui menait chez lui était remplie de nids de poules, une chose bien peu pratique pour les vélos.

Une fois dans le supermarché, Mickaël se fit aborder par un jeune homme qui avait à peu près son âge. Il avait des cheveux roux et des yeux bruns et son visage était recouvert de taches de rousseur de la même couleur que ses cheveux. Cela n'enlevait rien à son charme irrésistible. Il s'agissait de Joël, le fils de ses voisins. Joël était un homme doux et gentil, mais Mickaël détestait devoir socialiser avec les autres. Il préférait rester seul à écouter des films avec sa mère.

- Si ce n'est pas mon voisin Mickaël! Comment ça va mon gars?

- Ah... Joël. Bonjour.

- Ça faisait tellement longtemps que je ne t'avais pas vu que je croyais que tu étais mort.

- Très drôle, répliqua Mickaël.

Joël n'était pas vraiment discret, il était plus du genre extraverti et adorait recevoir de l'attention.