♣ La Marche des Morts ♣

Twenty-one • Retour

Après l'accident dans la forêt, nous avons pris la journée pour chercher des solutions et se reposer, mentalement comme physiquement.

Même si la nuit est à son apogée, le sommeil ne me vient pas. Tout un tas de questions me traverse l'esprit et une tonne d'émotions me passe sur tout le corps. C'est une sensation étrange que je ne saurais décrire.

Je finis par me lever en essayant de ne pas réveiller Elliot qui dormait à mes cotés. J'essaye de m'apaiser quelques secondes en regardant son visage endormi. J'enfile une veste et pars dehors.

Jason est toujours là, montant la garde pour le reste du groupe endormi.

Je le rejoins.

-Tu devrais aller dormir, je ne te vois pas beaucoup te reposer en ce moment.

Il se rend finalement compte de ma présence. Il se contente de me regarder silencieusement en guise de réponse.

Ce n'est pas parce que nous avons une importante différence d'âge que je ne peux pas lui parler comme avec Ethan ou Elliot.

Jason : C'est toi qui devrait aller te coucher, on ne va pas tarder à reprendre la route, même si cela risque d'être compliqué avec la blessure d'Elliot.

-On a pas vraiment le choix, si on veut enfin être libéré des griffes de Jefferson.

Il soupire bruyamment avant de se passer la main dans les cheveux, pensif.

Jason : Parfois je me demande si la seule solution pour se sortir de ce merdier, n'est pas juste de tous les buter, un par un.

La froideur de son regard me laisse perplexe.

-Mais ... on n'est même pas sûr de combien ils sont.

Jason : Je sais.

J'expire à mon tour puis fixe les étoiles dans le ciel.

-On te suivra tous de toute manière. T'es le chef.

Je lui adresse un dernier sourire avant de retourner me coucher.

Jason : Que ce soit bien clair, personne ne bouge d'ici tant que je ne suis pas revenu, compris ?

Tout le monde acquiesce aux paroles de Jason.

Celui-ci nous a promis que nous quitterons cet endroit à l'instant où il reviendra du supermarché.

Manquant de vivres, Jason se voit dans l'obligation de retenter l'expédition au magasin non loin d'ici, qu'il était sensé effectuer en compagnie d'Elliot. Il y va donc cette fois-ci seul.

Nous le regardons s'engouffrer dans la forêt.

Cet homme n'a vraiment peur de rien, j'aimerai par moment lui ressembler pour son sang froid incroyable.

Je m'appuie contre une barrière à l'extérieur. Elliot me rejoint rapidement, même si il boite encore.

Arrivé à ma hauteur, il s'installe à mes cotés.

Il presse sa main contre ma hanche afin de me presser contre lui. Instinctivement, je laisse tomber ma tête sur son épaule.

Quelque chose me pèse sur le cœur, j'ai besoin d'en parler à quelqu'un. Qui de mieux qu'Elliot ?

Je vérifie les positions des autres avant de me confier ; nous sommes de l'autre coté du bâtiment, personne ne peut donc nous entendre ou nous voir.

-J'ai peur Elliot.

Il prend quelques secondes avant de réagir. Il relève ma tête dans sa direction en passant son index sous mon menton.

Elliot : La grande Sarah aurait peur ?

Je souris bêtement face à sa façon de tourner les choses au ridicule. Je compte pourtant parler sans rigoler cette fois.

-Je parle sérieusement là.

Un voile d'inquiétude passe sur son visage. Il reprend ses esprits et passe une main sur ma joue.

Elliot : Je t'écoute.

J'apprécie sa bonne volonté à me laisser parler et lui expliquer le fond de ma pensée.

-C'est simple pourtant. J'ai peur.

J'esquive son regard quelques instants. J'ai l'impression d'être extrêmement faible lorsque je joue carte sur table comme ça. Je me sens vulnérable, je déteste parler de mes craintes.

-J'ai peur qu'on s'en sorte pas. Il a fallut qu'en plus des morts, les vivants nous veulent la peau.

Même dans ma voix, ma peur peut se faire ressentir. J'aimerai me cacher dans un trou de souris ...

Mais Elliot en décide autrement et encadre mon visage de ses mains pour que son regard puisse me transpercer de toutes parts.

Elliot : Je sais que c'est compliqué en ce moment, ces connards ne nous lâchent pas, mais on n'a pas le choix on doit avancer. Je t'ai déjà dis qu'on était là, tous pour toi, pour te soutenir. C'est impossible que je te promette une sécurité à cent pour cent toute ta vie, mais je te jure que je resterai à tes cotés pour tout endurer ensemble.

Comme si ses paroles n'étaient pas assez fortes pour me montrer ce qu'il ressent, Elliot dépose un baiser rempli de sentiment sur mes lèvres.

Il réussit petit à petit à chasser mes frayeurs et à gonfler mon cœur. Nous restons plusieurs minutes comme ceci, dans les bras l'un de l'autre.

Elliot se relève soudainement et regarde quelque chose derrière moi. Son expression me donne des frissons, on dirait qu'il a vu le diable.

? : Salut les potes, j'vous ai manqué, j'en suis sûr.

Je déglutis avec difficulté. Pas besoin de me retourner pour savoir à qui appartient cette voix. Alors que je venais tout juste de livrer mes craintes à propos de lui à Elliot, le voilà venu nous pourrir notre vie, ce foutu Jefferson.

À suivre ...