Le Brigand & Le Prince Perverti

La... Princesse ?

" - Il nous reste combien de temps encore avant d'arriver à la fin de la forêt ?

- Je dirais deux semaines. " Lâche timidement le nain dans le col de ma veste.

Je l'attrape d'une main et le fixe. Il tient dans ma main.

" - Tu me mens.

- P-pourquoi tu dis ça...?

- Ça fait trois fois qu'on passe ici, je suis pas con. Crache le morceau. "

Il baisse les yeux, sans doute honteux.

" - Je suis désolé... Mais... Je ne veux pas que tu partes !

- Pourquoi ça~ ?

- Tu vas mourir si tu y vas !

- Tu t'en fous non~ ? Ça fait même pas trois jours qu'on se connaît.

- Non... Moi... Je t'aime bien tu sais... "

Il rougit et je soupire.

" - Tu sais, j'aime être libre et ça veut dire dépendre de personne. Mais ça veut aussi dire ne laisser personne dépendre de moi.

- Ban... Je ne veux pas être un poids pour toi... Je veux juste que tu ne meurs pas...

- Je ne mourrais pas~, alors montre-moi le vrai chemin. "

Le petit fini par acquiescer tristement. Je baille quand je me retrouve soudainement au sol, une masse humaine est soudainement apparue au-dessus de moi.

" - T'as retrouvé ta taille normale~ ?

- Euh... O-oui... "

Il est à quatre pattes sur moi et me regarde les joues rouges.

" - Bon, tu dégages ?

- Oh euh oui ! "

Il se pousse et enfin je respire.

" - Ban...? Tu peux me rendre mes vêtements...? "

Ah oui il est tout nu du coup. En train de gesticuler comme un asticot pour pas que je vois son semblant de bite. Je soupire à nouveau et lui balance ses vêtements et son cousin à la figure. Il se rhabille vite fait et nous reprenons la route.

Rapidement nous nous approchons de la lisière de la forêt. Il y a de moins en moins d'arbres. Au loin, se dresse fièrement une immense tour de pierre, sans doute la plus haute que j'ai jamais vu. Je frémis d'impatience.

Le petit baisse la tête.

" - Tu vas vraiment y aller... ?

- Allez fais pas cette tête~, je vais revenir tu sais.

- Vraiment ?!

- Bah ouais~ ! Je compte bien profiter de la vie après avoir eu l'immortalité ! "

La fée saute dans mes bras joyeusement.

" - C'est une promesse ?

- Euh... Ouais~ ?

- Tu as intérêt à la tenir ! "

Je lui caresse doucement la tête et il lève vers moi un visage au sourire étincelant. Ça brille les fées ? Sûrement.

Je m'en vais donc, mon sac toujours sur mon épaule, le petit me regardant partir depuis la forêt. Ça doit être triste n'empêche de pas sortir de là-bas.

Bref, à moi la princesse ! J'avance pendant plusieurs kilomètres et au fur et à mesure que je me rapproche elle me semble de plus en plus imposante.

Je suis incapable de dire si je suis loin ou près. Les jours passent et la tour devient de plus en plus grande, jusqu'à finalement prendre la place de l'horizon.

J'y suis. Mais premier problème, je ne vois aucune entrée. Je ne vais pas m'amuser à en faire le tour, ça serait beaucoup trop long. On va le faire à la méthode Ban, une longue série de coup de poing plus fort les uns que les autres.

Un trou se crée mais les pierres reviennent presque immédiatement à leur place. Ce n'est décidément pas une tour normale. Je suis de plus en plus excité. C'est sûr, elle est là-dedans.

Reste plus qu'à péter assez ce mur pour qu'il se reconstruire pas tout de suite. Chose dite, chose faite. Bon j'ai peut-être un peu exagéré... Le trou recouvre la moitié de la tour. Mais c'est pas chez moi je m'en tape.

Je rentre en évitant habilement les gravats au sol et regarde autour de moi. Des meubles renversés, des armures au sol et quelques squelettes. Aucune trace de princesse.

" - J'avais un petit espoir qu'il ait une fille mais vu la méthode de bourrin utilisée pour rentrer..."

Je lève la tête vers l'endroit d'où vient cette douce voix mais je ne discerne qu'une ombre, jusqu'à ce qu'un rayon de soleil l'atteigne.

" - Sate, sate, saate... Qu'est-ce-que je vais faire de toi ? "

De grands yeux verts, un visage fin encadré de cheveux d'or en bataille. Un petit sourire en coin des lèvres, accroupi sur une poutre en bois du plafond, il me regarde.

Oui, "il" car je ne vois pas une once de féminité dans ce corps aux muscles saillants ni dans cette posture clairement provoquante.

Pourtant, il n'est pas sensé n'y avoir que la princesse dans la tour ?

" - T'es la princesse ? " Je demande.

En moins d'une milliseconde il me saute dessus et j'ai à peine le temps d'esquiver son coup de poing dont l'onde de choc fait exploser le mur. Sa chemise c'est déchiré et j'aperçois une marque sur son bras gauche. C'est un dragon.

J'ai trouvé ma princesse.