Epilogue

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Il n'y avait rien de plus satisfaisant que de le premier jour réellement frais après un été qui avait parfois semblé pouvoir s'étirer jusqu'à la fin du mois d'octobre. Au milieu du mois, les feuilles avaient commencé à se faner en des couleurs vives qui rendirent les trajets en vélo quotidiens de Louis pittoresques et cinématographiques. Les feuilles craquantes et le chocolat chaud furent comme une nouveauté qui devrait être un peu défraîchie, année après année, mais tout le monde dépensait des petites fortunes pour des boissons chaudes fantaisies et postait des photos d'eux dans des tas de feuilles. La fanfare autour de quelque chose d'aussi simple que la météo rendit difficile le fait de ne pas tomber amoureux de la saison.

Ça ne fit pas de mal que Louis ait quelques raisons de plus d'être heureux cette année que les précédentes. Une partie avait à voir avec l'augmentation qu'il avait eue. Mais la majeure partie était due à son meilleur ami, qui se trouvait également être son colocataire, qui se trouvait également être son petit-ami.

Après le succès de leur fête du quatre juillet, en faire une pour Halloween fut la seule décision logique. La jardinerie vendait toutes les décorations kitchs connus sur Terre, et Harry en acheta une de chaque, à la grande joie de Louis et au probable dégoût de certains de leurs voisins les plus conservateurs.

« J'dis juste que si on fait une fête, notre maison doit être, genre. La maison la plus halloweenesque du quartier, » expliqua Harry alors qu'il étendait une fausse toile d'araignée sur les escaliers. « Hé, t'as besoin d'aide avec ça ? »

« Non, » grogna Louis. Il s'en sortait très bien avec les guirlandes lumineuses à mettre sur le toit, merci beaucoup. Il pourrait bien se casser les jambes dans le processus, ouais, mais il était déterminé à finir. Seul. Sauf qu'il pleura presque lorsque l'échelle vacilla ; elle était juste un peu trop petite pour qu'il l'utilise confortablement.

« Ton cul est superbe vu sous cet angle, » lui cria Harry. Louis put le sentir se tenir en bas de l'échelle à présent, avec ses mains sur chacun de ses mollets, ses pouces se faufilant jusqu'à l'arrière de ses genoux et appuyant légèrement dessus. Ce fut distrayant et probablement un peu dangereux.

« Il va être magnifique quand je tomberai et qu'il atterrira sur ta tête si tu n'arrêtes pas d'appuyer sur – »

« Hé, » dit Harry d'une voix traînante, « il se trouve que j'adore quand tu t'assois sur mon visage. »

« T'es chiant, » souffla Louis sans conviction, mais il dut cacher son sourire quand il commença à redescendre.

« T'as une feuille dans tes cheveux, » dit Harry une fois que les pieds de Louis furent sur le sol. Il la retira et la laissa tomber par terre, sa tête se penchant sur le côté. « Hé, j'ai une question pour toi. »

« Hm ? »

« Est-ce que les gens décorent pour Thanksgiving ? »

Louis fronça ses sourcils. « Pas vraiment. Pourquoi, tu veux mettre une dinde géante sur la pelouse, ou quoi ? »

« Non, j'pensais juste rentrer chez moi entre Thanksgiving et Noël. J'voulais pas laisser une dinde sur la pelouse alors qu'on devrait avoir le Père Noël, tu vois ? »

Dinde et Père Noël de côté, l'intérêt principal de Louis dans cette phrase fut que c'était la première fois qu'il entendait parler de Harry allant quelque part en décembre. L'idée déclencha quelque chose en lui, un sentiment d'inquiétude qui n'aima pas, parce qu'il était également mélangé à de la peur, aussi infondé que ça pouvait l'être. « Tu rentres chez toi ? »

« Juste pendant une semaine. » Harry s'arrêta quand Louis ne dit rien, puis il sourit un peu, enfonça un doigt dans la joue de Louis. « Hé, pourquoi tu tires la gueule ? »

Agacé que sa soi-disant « gueule » soit assez reconnaissable pour être mentionné, Louis regarda autour de lui. Il secoua sa tête et fit de son mieux pour avoir l'air nonchalant et un peu moins soucieux qu'il avait l'impression de l'être, face à Harry retournant en Angleterre, chez lui. Il en parlait tout le temps en disant que ça lui manquait et c'était probablement encore plus charmant pendant la période des fêtes, qu'à n'importe quel autre moment de l'année. « Rien. Je ne tire pas la gueule, j'étais juste—juste en train de m'assurer que ce n'était pas pour de bon. »

Harry fronça ses sourcils, ce pli entre eux fut le signe certain d'une légère frustration. « Ce n'est pas pour de bon, » dit-il doucement, commençant à sourire, presque amusé. « Comme si je pourrais repartir maintenant que je t'ai. » Harry secoua sa tête et glissa ses deux mains dans le cou de Louis, le serrant légèrement. « J'pensais avoir été assez clair. »

« Eh bien, je sais pas—je suppose—ouais, » bafouilla Louis, essayant de parler même lorsque Harry déposa un baiser sur sa tempe puis le haut de sa joue. Il travaillerait sur le fait d'être enthousiaste pour lui, alors, puisque c'était évidemment un voyage qu'il avait besoin de faire. Louis serait perdu s'il ne pouvait pas joindre facilement sa propre mère, même s'il ne la voyait pas aussi souvent qu'elle aimerait.

« Super, maintenant t'as l'air triste, » marmonna Harry. « Ce qui ruine un peu la surprise, mais... »

« Quelle surprise ? »

« Le billet—en fait, je t'ai pris un billet. » Harry sourit si largement et ce fut si contagieux que Louis commença à sourire, aussi, même s'il n'était pas entièrement sûr de ce qu'il disait pour le moment. « Pour venir avec moi. »

Quand les gens disaient à Louis qu'il allait être surpris, il l'était rarement, mais ça—il était réellement un peu sous le choc. Tout ce qu'il put faire fut de sourire et fixer avec incrédulité Harry, qui l'observait de près et souriait timidement. Il avait l'impression qu'il venait de gagner une genre de récompense. Ce billet pourrait tout aussi bien avoir je suis sérieux avec toi écrit partout dessus, en ce qui concernait Louis. Il y avait des choses sur quoi il pouvait être sceptique et des signes qu'il pouvait interpréter de la mauvaise façon, mais il n'y avait rien à questionner à propos de ce geste. C'était seulement génial.

« T'es heureux, hein ? C'est bien ? »

« Ouais, mon Dieu, bien sûr que je le suis, c'est incroyable, » dit Louis, toujours avec émerveillement. Il jeta ses bras autour des épaules de Harry et rigola dans son haut, s'accrochant lorsque Harry le serra si fermement qu'il le souleva du sol.

« Je les ai réservé hier soir. Je sais pas comment j'ai fait pour tenir aussi longtemps sans te le dire. » Harry rayonnait. « Ma mère est impatiente de te rencontrer. »

« J'arrive pas à y croire. » Louis posa ses deux mains sur son propre visage, tellement heureux qu'il ne savait même pas quoi faire.

« Crois-y, bébé. » Harry prit ses deux mains dans l'une des siennes et le tira à nouveau contre lui, mettant les bras de Louis sur ses épaules. « Tout le pays va t'aimer. »

« Si ça te ressemble, je vais l'aimer aussi. » Ça sortit tout seul, le premier indice flagrant que Louis ne retenait jamais une pensée qui traversait son esprit pas moins d'une centaine de fois par jour. Ça eut un effet sur Harry, qui le fixa simplement pendant un long moment, hochant juste de la tête en signe d'acquiescement à une déclaration qu'ils n'avaient toujours pas exprimée à haute voix. Cependant, le sentiment était là et ça envoya quelque chose d'électrique à travers le corps de Louis.

C'était toujours le début pour eux. Ce n'était que le premier voyage en Angleterre et c'était seulement la première fois qu'ils décoraient pour Halloween. Louis pensa, alors qu'il l'embrassait, qu'il voulait faire tout ça avec Harry, qu'il pourrait faire n'importe quoi avec lui parce qu'ils avaient déjà traversé les parties les plus difficiles. Il ne cesserait jamais, non plus, d'être reconnaissant et surpris par ça ; ces deux mois à faire semblant l'avaient mené à la chose la plus réelle qu'il n'avait jamais connu.

Fin.

Some Things Take Roots [Traduction - Larry Stylinson - Terminée] Where stories live. Discover now