La Cinquième Reine | Fanfiction Narnia

xvi. Épilogue

cinq ans plus tard, à Narnia

   Je suis dans les jardins, assise sur un banc de pierre dans un petit coin tranquille près d'une fontaine. Étrangement, je me sens complètement apaisée, malgré la nouvelle que je viens d'apprendre. C'est fou comme vivre aux côtés de Caspian m'a rendu moins anxieuse au quotidien. Et depuis notre mariage, je vis le bonheur à l'état pur. Être Reine de Narnia n'est évidemment pas de tout repos, mais je me plais tellement à subvenir aux besoins de tous... Je crois que j'ai toujours été faite pour ça. Pouvoir vivre à Narnia, aux côtés de l'homme que j'aime, est sans doute la meilleure chose qui me soit arrivée. Et tout ça, je le dois surtout à Aslan. Je ne le vois pas souvent, à vrai dire, mais il réapparaît toujours au moment où on s'y attend le moins, et je suis heureuse de le voir à chaque fois.

   Ces cinq dernières années m'ont offert un état de sérénité absolue. Bien que Lucy et Edmund me manquent beaucoup, je me dis qu'Aslan veille sur eux comme j'aurais aimé le faire. Ça me rassure.

   Depuis peu, et à ma demande, nous avons pour projet de reconstruire Cair Paravel. Caspian aimerait également qu'on aille y vivre, une fois que tout sera terminé. Je ne serais pas contre. Nous y serions bien.

   Je n'ai jamais été aussi proche du peuple de Narnia. Surtout des animaux, je dois l'avouer. Leur compagnie est celle que j'apprécie le plus. Il m'arrive de partir en promenade avec les loups, ou les ours. Je vais souvent les retrouver dans la forêt. Cela me fait autant de bien qu'à eux.

   Caspian et moi passons énormément de temps ensemble, malgré nos obligations respectives. Notre amour est aussi fort qu'au premier jour. Et en parlant du loup, le voilà qui pointe le bout de son nez dans mon petit coin de paradis.

   — Je savais que je te trouverais là, me dit-il en arrivant devant moi. Nous devons partir, tu te rappelles ?

   — Je pense que notre sortie peut attendre, mon amour...

   — Comment ça, tu ne te sens pas bien ? s'inquiète-t-il. C'est pour ça que tu t'es isolée ?

   — Oh, non, non... Je vais très bien. Ou devrais-je dire, nous allons très bien, dis-je avec un sourire malicieux en posant une main sur mon ventre.

   Les yeux de Caspian font un aller-retour entre mon visage et mon ventre.

   — ... Qu'est-ce que tu veux dire ?

   — Eh bien... il se peut que d'ici neuf mois... nous serons parents.

   Caspian reste interdit. Je me retiens de pouffer de rire et agite mes mains devant son visage.

   — Hééé-ho ! Mon cœur, je suis enceinte !

   — ... Enceinte ? Vraiment ?? Mais comment...

   — Je ne pense pas que j'aie besoin de t'expliquer comment on fait un bébé, Caspian, dis-je, amusée.

   — Un bébé...

   — Oui.

   — Nous allons être parents...

   — Oui, nous allons être parents, je répète en roulant des yeux, amusée.

   — Nous allons être parents ! s'écrie-t-il. Je vais être papa !

   Je souris. Caspian vient s'asseoir à côté de moi et pose une main sur mon ventre.

   — Je n'arrive pas à y croire... Tu es enceinte, mon amour... Nous allons avoir un bébé... C'est... C'est merveilleux...

   Je pose une main sur sa joue et l'embrasse tendrement.

   — Je t'aime, murmuré-je, les yeux plongés dans les siens.

   — Je t'aime aussi.

L'arrivée de notre fille a été assez stressante, je dois l'avouer. Je me doutais que Caspian ne serait pas totalement détendu, l'idée d'être père l'inquiétait beaucoup. Mais il a géré ça à la perfection.

Quelques années plus tard, nous avons eu un deuxième enfant. Un garçon.

Et il y a un mois, j'ai accouché pour la troisième fois. Un dernier petit frère pour Grace et Eustache. Il s'appelle Benjamin.

Edmund, Lucy, je peux vous assurer que nous sommes heureux. La seule chose que j'espère, c'est que vous l'êtes aussi.

Je ne cesserai jamais de penser à vous. Je vous aime.