Partie 34

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Décidément mes vieux démons reprennent le contrôle,
Je croyais avoir oublié, ou du moins guéri . J'ai refait le même rêve , ce garçon sans visage qui me tend les bras en répétant "maman " sans cesse me hante à nouveau.
Peut-être que c'est ma punition pour avoir eu un autre bébé et de lui avoir laisser la chance de vivre , de l'aimer contrairement à l'autre.
J'ai demandé pardon, je m'en repens et j'essaie de me rattraper avec Yasmina, j'ai posé rien que  pour elle des congés de six mois pour être là pour. Une vengeance un peu plus comment dire "marqué" pour ce qui m'ont poussé à cet avortement se dessine des fois dans mon esprit.
De Binta je n'ai presque plus de nouvelles, apparemment elle a quitté son boulot pour s'occuper de son ménage et ne voit presque plus personne.
Mais elle a rien compris cette pauvre fille, Ali veut l'isoler pour mieux l'asservir car c'est un sociopathe, en tout cas moi Camara de nom, je ne laisserai pas un homme qui plus est un salaud pareil m'imposer de rester à la maison pour lui faire à manger ou le ménage alors que mes parents autant que moi aient sué à sang pour mes études.
N'importe quoi ce mec encouragée par cette mentalité sénégalaise qui croit que le mariage c'est une prison et qu'à ce titre désormais c'est le mari qui a le droit de vie et de mort sur sa femme. Le mariage doit être un épanouissement pour deux, à quel titre l'homme aurait-il le droit de continuer  de voir ses amis et la femme non? On ne se marie pas pour souffrir  OK.
Mais ce ne sont pas mes affaires, me tenir loin de lui c'est le mieux que je puisse faire. Il s'est installé au Sénégal et a magouillé pour y ouvrir un cabinet médical comme ici il ne peut plus exercer comme médecin, il sait que je sait et que je peux le dénoncer et c'est pour ça qu'il ne dit rien contre moi.
Mais wait and see, on sait tous les deux bien que je ne le laisserai pas l'emporter au paradis. Cette rage sourde je la porte toujours en moi mais j'essaye de la canalisé car ma grand-mère me dit que toutes mes émotions se transmettent à ma fille par le lait alors je ne veux rien de négatif pour elle mais dès fois quand j'y pense toute cette rage me prends à la gorge.

Bref voilà je compte aller au Sénégal pour me remonter le moral, voir mes amis et leurs présenter ma fille. La seule chose qui me fait un peu peur c'est de lire le jugement dans les yeux des gens, en fait pour moi peu importe ce qu'ils disent ça me fout au pôle Nord mais qu'ils essayent de dénigrer ma fille alors je les ramasserai comme jamais .
Khalai ak mak lassi yamalai.

Abdul a acheté les billets, ça sera Air France et en premier place s'il vous plaît.
Je frime parce que c'est ma première fois en first classe mais rien n'est trop beau pour sa princesse. Déjà on vas demain à Paris parce que c'est à Charles de Gaules qu'il y'a les vols de cette compagnie. Il m'a supplié de passé la nuit chez sa mère pour que ça soit l'occasion pour elle de voir sa petite fille, je me suis dit qu'il fallait faire le premier pas alors j'ai accepté.
Deja j'arrive à paris et c'est elle qui avait dit à son fils qu'elle passerai nous chercher à la gare du coup je l'attend et j'appelle mais c'est direct sur boîte vocale. On a poireauté pendant une heure avant qu'elle ne daigne m'appeler arguant qu'elle avait complètement oublié et que je n'avais qu'à prendre les transports.
Elle est sérieuse elle? Avec tous mes bagages et un bébé dans les bras, j'ai rien dit pour éviter des conflits et j'ai appelé un Uber.
A l'arrivée j'ai sonné à l'interphone et vous savez comment elle a répondu, non c'est même pas elle c'est la sœur de Abdul qui réponds. Vous voyez les filles de paris comment elle parle hautainement avec la voix nasillarde et rajoutée pour elle un mépris non dissimulée vous verrez comment elle m'a mal parlé.
- C'est qui qui sonne encore?
- Bonjour Aicha, c'est Sophia . Tu pourrais descendre m'aider s'il te plaît avec les bagages.
- Débrouille-toi
Clic, elle a raccroché.
Au moins elle a ouvert la porte.
- Laissez-moi vous aidez madame à monter vos affaires me propose le chauffeur du Uber.
- Merci c'est très gentil à vous.
Je trouve la porte entrebâillée et les deux assises au salon devant une émission de télé-réalité.
- Bonjour j'essaie de les saluer chaleureusement mais c'est peine perdue elles bougent même pas du canapé. Du coup j'étais debout au milieu du salon comme un piquet, je me sens très conne.
- Maman je vous ai ramené votre petite fille.
- Ramène par là que je vois ça .
Ok "ça" comme si c'était un vulgaire truc, je dis toujours rien et je la lui donne pour qu'elle la regarde.
- Wesh mais elle est moche, dit Aicha
- Golo gnawoul dh baye ba la ndourou
- T'a dit quoi là?
- Ta mère te fera la traduction .
- Fait attention à toi, tu parles trop mal.
- Aicha arrête et vas lui montrer la chambre stp l'interrompt sa mère.
Elle m'y conduis à contre cœur rouspetant que sa mère était bien trop gentille avec moi.
Elle me dit en refermant la porte :
- je te le dit cache, je ne t'aime et c'est pas en faisant un gosse avec mon frère que ça va changer .
Pour moi t'es une pute sinon comment on appelle une femme qui passe du lit du père à celui du fils sans honte? Tu devrais donner à Abdul la garde de sa fille pendant qu'il est encore temps car la puterie n'est jamais fini , ça se transmet.
Elle referme la porte me laissant abasourdie, je savait qu'ils n'allaient pas m'accueillir en fête comme la dernière fois mais quand même ça c'était violent.
Je change ma fille le cœur lourd, et si à cause de moi la famille de son père la rejetait? Mon Dieu c'est de ma faute alors je vous en supplie éloignez la de toute cette haine.
Une heure après j'entends toquer que dis je frapper à grand coup à ma porte.
- Si tu veux bouffer c'est maintenant ou jamais elle braille.
Je laisse ma fille dormir et je vais m'installer à la salle à manger avec eux. C'est du vermicelle au poulet, je me sert et je les attends pour qu'ils prennent la première bouchée, sait on jamais au cas ou elles voudraient m'empoisonner.
Seul le bruit de nos couverts remplissaient le silence pesant de la pièce. C'est le repas le plus gênant de toute ma vie, un supplice car je sentais le regard froid de la mère d'Abdul sur moi, elle retenait son venin.
Je le sentais.
- Sophia dit moi, Deja je n'aime pas la façon dont elle a prononcé mon nom.
- Euh oui
- Tu le vis bien ?
- D'avoir eu ma fille , oui sauf qu'elle n'est pas trop calme et qu'il faut être près d'elle tout le temps
- Je ne parle pas de ça, tu en dort la nuit d'avoir séparé une famille unie, d'avoir créé tous ces problèmes.
- Pardon moi? Je crois que vous oubliez vite madame, c'est vous qui avez laissé votre père vous mariez, vous qui avez laissé votre mari vous manquez de respect et ne pas être là pour ces enfants. Il est allé tranquillement avec votre argent se prendre une femme et fonder sa famille sans se soucier de vous. Ce n'était pas de ma faute car je ne savais pas que c'était son père et c'était trop tard quand ça c'est fait car on s'aimait déjà. Alors désolé mais vous ne passerez pas par moi pour justifier l'ECHEC de votre mariage et de votre famille.
Sa gifle est partie toute seule, je ne l'ai même pas vu venir celle-là,
J'ai bondi de ma chaise
- Mais vous avez craqué vieille folle, j'ai du respect pour votre âge et parce que vous êtes la grand-mère de ma fille sinon vous l'aurez senti passer celle-là, seule la vérité fait mal.
- Lui faire un batard ne te fera pas épousé, ni toi ni ta sale fille n'êtes les bienvenues dans cette famille .
Je bouillonne tellement de colère que je fracasse mon assiette par terre et que je me rapproche d'elle.
- Répétez un peu voir de quoi vous avez traité ma fille?
- T'avises pas de toucher ma mère menace Aicha
- Toi, je pointe mon pouce sur son large front là tship, la retenue que j'ai pour ta mère ne va pas s'appliquer pour toi alors je te préviens tiens toi loin de moi car sinon je te jures que tu vas voir des étoiles volées.

Toi que j'aimais tantWhere stories live. Discover now