Il n'est pas question d'imbécilité

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RACHELLE

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RACHELLE

Caméra cachée.







- Tu vas enfin m'expliquer pourquoi diable as-tu séché ton premier jour de cours ?

Je me range nerveusement les ongles, histoire de ne pas tomber dans les pâmes.

Il y a des jours où, je me demande si je suis réelle. Cela m'intrigue tellement qu'une fois, j'ai mis le feu autour de moi, afin de quitter ce monde cruel. Encore des sornettes, allez-vous sûrement penser.

Quarante huit heures de coma et des mois de blâmes entiers, voilà ce que j'en avais tiré. Là encore, ce n'est pas tout.

- Ta mère était tellement heureuse lorsque je lui ai dit pour ton école. C'était comme si son rêve venait enfin de se réaliser. Poursuit mon oncle, une touche de colère dans la voix.

Voyant que je ne réponds toujours pas, il continue à me rebattre les oreilles avec sa calembredaine.

- Tu veux te retrouver un jour, dans la rue, affamée et négligée par tous ? Dit-il en désignant un sans domicile fixe, dehors. J'ai placé plus de deux millions de dollars pour que tu aies accès aux cours, putain.

Pour la première fois, je lève les yeux pour lui faire face, pendant une poignée de secondes.

Il soutient mon regard durant une myriade de secondes puis, rebiffe. Je suis bien évidemment, la première à baisser les yeux.

- Ta mère m'avait prévenue. Elle m'avait dit que tu étais bonne à rien, comme toujours, j'ai cru qu'elle exagérait. Mais après seulement une journée passée ici, je me demande bien si Franck était bien ton père.

Là, je me relève net. Irritée et choquée par ses propos, j'attends impatiemment le moment où il me présente ses excuses les plus profondes. Mais à la place, c'est un vrai glaçon que je reçois en plein poumon.

- Elle aurait dû avorter, avant qu'il ne soit trop tard. Grince celui-ci en balançant le contrat d'inscription sur la tablette, envahies par les bouteilles de whisky.

Mon regard devient tout bleu. J'ai l'impression que mon corps va s'écrouler sous le poids de mon affliction.

Cette parole m'a éjecté au fond d'un trou noir. Bien trop noir pour que je survive.

La tristesse est inhérente à ma vie.

- Vous êtes cruel ! Fais-je avant de jurer, un peu plus tard, que je ne ferais plus jamais cette erreur.

- Imbécile ! Crie-t-il colérique en levant sa main, afin de me gifler.

Je me penche légèrement, ferme les yeux et n'attends plus que le bruit abominable, accompagné de l'immense douleur.

ScénarioWhere stories live. Discover now