CHAPITRE 23

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CHAPITRE 23 (BYE BYE)

LA TCHIZA DE MON MARI

Rufin ne s'est plus réveillé, il ne s'est plus jamais réveillé.
J'ai pleuré comme je n'avais jamais pleuré, j'ai crié comme je n'avais jamais crié, j'ai commandé à son corps de se lever et marché comme Jésus l'avait fait pour Lazare mais il ne s'est pas réveillé, il ne s'est jamais levé.
Ses parents étaient effondrés, et ce sont eux qui ont prévenus Manu.
Manu est arrivé le même soir, le vendredi de notre retour de Kribi.
Je n'étais pas prête à le voir, je n'étais pas prête à gérer un autre stress, je me suis faufilée par derrière et je suis repartie dans la maison ou je m'étais rétablie. La il y'avait un vêtement sur le lit, celui de Rufin, je l'avais oublié en faisant ses valises, je l'ai serré contre moi et j'ai pleuré.
Je venais de perdre un grand-frère, un ami, un père, un enfant, tout à la fois, il m'avait sauvé dans beaucoup de situation, il avait sacrifié sa vie pour moi.
J'ai pleuré de toutes mes forces, au point ou je vomissais même.
A une certaine heure, très tard dans la nuit quelqu'un est venu cogner mais j'ai pas répondu, la personne a cogné une seule fois et est repartie.
Je ne pouvais pas supporter l'ambiance du deuil ni quoi que ce soit, je ne voulais pas rester, je ne voulais même pas assister à son enterrement,; rien rien.
Encore moins voir Manu devant qui je me sentais si mal alors je suis rentrée à Yaoundé le lendemain très tôt.
Il y'avait toujours la maison de Rufin, je pouvais m'y réfugier en attendant.
J'ai pris mes affaires, j'ai fermé la porte et j'ai porté mes affaires, ai moment de me retourner j'ai cogné sur la poitrine de quelqu'un, en fait je dis quelqu'un mais j'aurais reconnu ce parfum, cet odeur, cette chaleur des kilomètres à la ronde.
-  Où vas tu?
-  Je vais à Yaoundé
-  Pourquoi?
-  Parce que je ne peux pas supporter cette douleur, je ne peux pas!!!
Oh Mon Dieu
J'ai éclaté en sanglots et j'ai manqué de m'effondrer.
Manu était là, je ne sais pas quel était sa mine, ce qu'il ressentait, car je n'avais même pas la force de me poser cette question, il fallait que la douleur passe, d'abord.
Manu après un instant est venu me soutenir, m'encourageant à garder mes pied forts au sol.
- Tu es très pâle. Allons au lieu du deuil
-  Je ne peux pas
-  Mais si tu dois!!! il n'est pas toujours question de fuir, il n'est pas toujours question de baisser les bras, il est question de faire face aux situations, d'accepter que les gens peuvent te lâcher, te laisser tomber par erreur, par méchanceté, par influence satanique que sais-je? Que les gens peuvent te décevoir, mais que tu dois faire face, que tu peux te battre.
C'était toujours l'affaire du deuil là?
-  On va aller, dans ses dernières volontés Rufin ne voulait pas d'un deuil compliqué mais il a exigé que nous soyons là, et je m'assurerais que tu sois là
-  Je ne peux pas
-  C'est ton problème là-bas!!
Il a porté mes affaires, il est allé les mettre dans la voiture, et il est revenu me tirer.
Je marchais comme un zombie
-  Tu as une tenue pour l'inhumation? On va l'enterrer tout à l'heure
J'avais quelques habits que j'avais trouvé dans un sac à mon réveil, Rufin m'avait fait quelques courses.
- On a tout perdu à la maison, les enfants?
-  Les enfants et moi t'avons pleuré et cherché, jusqu'à ce que je reçoive une lettre de mon frère m'annonçant que tu étais là, que tu avais peur de revenir assumer les conséquences de tes actes, que tu avais été brûlé, que tu voulais me laisser vivre ma vie avec ma nouvelle femme et le laissait la tâche de prendre soin des enfants.
-  J'ai été prise au piège des flammes, mais je n'ai pas choisi de partir
-  Pourquoi as tu allumé le feu sur toi Maïra
-  Non non, le feu a pris seul
-  Haaa je comprends!! la femme de ménage disait avoir laissé une marmite au feu! C'est ca qui a tout brûlé avec ton essence.
-  Les enfants???e ne sais pas quoi dire, j'essaie de mon mieux, comme j'ai un peu de temps maintenant, on se bat dans la nouvelle maison
Nous sommes arrivés à la maison.
Quelques personnes étaient venus soutenir les parents.
On a apprêté un petit repas pendant que Manu et le Colonel gérait les formalité de cercueil, de creuse de tombe et de certificat de décès.
A 14h tout était près et on attendait le pasteur

La tchiza de mon mari Where stories live. Discover now