Meryl - a Stranger Things story

Chapitre 11 : Tension

Pour être tout à fait honnête, les deux heures suivantes ne furent pas très intéressantes.

Le moment le plus palpitant fut le goûter, Mme Wheeler faisait des cookies à tomber par terre. Le reste du temps, Meryl resta assise sur les marches de l'escalier, à essayer de comprendre les règles d'un jeu de plateau (Donjons & Dragons, quelque chose comme ça ?) qui semblait fasciner Will.
Il y jouait apparemment depuis plusieurs heures avec Mike et Lucas, et ces derniers commençaient à tirer la gueule.

Sur le canapé en cuir, Max et Dustin discutaient de la colonie scientifique pour laquelle il partirait dans deux semaines, pendant que Elfe/Jane regardait un livre d'images.

Meryl lui jetait des coups d'oeil furtifs, sous le regard étrangement hostile de Mike, qui s'était complètement désintéressé du jeu.
Il y a définitivement quelque chose de bizarre avec cette fille, pensait Meryl. Elle en toucherait deux mots à Max.

L'atmosphère de la pièce était pesante. Meryl ne se sentait pas la bienvenue. Tout le monde était mal à l'aise. Les conversations étaient rares, laconiques et chuchotées. La jeune fille n'était pas à sa place dans un groupe d'ados de 14 ans, et réciproquement eux se demandait sûrement ce qu'une fille de 17 ans faisait là.

Les amis de Max n'étaient finalement pas avenants, solidaires et drôles comme elle les avait décrits. Ils avaient l'attitude insupportable de ceux qui cachent un secret.
Arrête la parano, se dit Meryl. Ils ont trois ans de moins que toi, ils sont timides et ils n'assument pas de jouer à des jeux de geeks. La meilleure chose à faire était de partir et d'arrêter cette humiliation.

- Hum hum.

Toutes les têtes se levèrent vers Meryl.

- Euh, Max, dit-elle en se raclant la gorge. Je... Je vais y aller, je vais aider Maman pour le dîner. Tu rentres pas trop tard, OK ?

Max hocha la tête. Meryl marmonna un "Salut.", et remonta l'escalier.

- Sibyl ! s'écria Mme Wheeler en la voyant apparaître. Tu nous quittes déjà ?

Dieu que son brushing était laid.

- Euh, oui, répondit l'intéressée. C'est Meryl, en fait.

- Pardon ?

- Je m'appelle Meryl !

- Seigneur, excuse-moi. Tu rentres chez toi ? Maxine reste ici ?

- Max connaît le chemin, et elle est assez grande pour rentrer toute seule. Mais il faut que je prépare le dîner...

- Bien sûr, Mary. Salue ta mère de ma part, et ton beau-père. Et embrasse Billy pour moi.

Plutôt crever !

Mme Wheeler rougit en prononçant ces mots.

- Enfin, euh, je veux dire, bafouilla-t-elle, salue-le aussi...

- J'avais compris.

Attends une minute.

- Bonne fin de journée, Mary ! s'exclama Mme Wheeler en virant hystérique. Et couvre-toi bien, il pleut des cordes !

Meryl jeta un oeil à Ted Wheeler, qui, surprise, dormait devant la TV.

- Bonne journée, Mme Wheeler.

Celle-ci claqua la porte derrière Meryl.

La jeune fille grimaça et murmura :

- Il se fout de la gueule du monde.

Billy, bien sûr.

À suivre...