Cam'

Chapitre 2 : L'heure est venue.

_ Quand on sera sortis d'ici, tu pourras rencontrer onze ! Elle aussi, elle a des pouvoirs ! Je sens que vous allez bien vous entendre, lança joyeusement Dustin tout en s'approchant d'une espèce de voiturette rouge.
_ Bon Dustin, avant de penser à ce qu'on fera à notre sortie, commence déjà par trouver les clés pour démarrer cet engin ! Vociféra Camila.
_ Ça va ! Ça va ! Il doit bien y avoir un double quelque part.
_ Hé ! Regardez ce que j'ai trouvé ! S'écria Erica, en brandissant une sorte de bâton en ferraille électrique.
_ Aah ! Non mais c'est quoi ça ! Hurla Dustin.
_ Une arme létale. Ça peut toujours être utile.
_ Pfff, comme si ton truc pouvait rivaliser avec les armes superpuissantes des militaires qui sont ici, ricana Dustin.
_ Bon, les enfants, vous grimpez dans cette voiture oui ou non ? S'impatienta Camila, clés à la main. J'ai jamais conduit de ma vie, ça doit pas être si compliqué que ça ! Reprit-elle en fonçant dans un carton.
_ Ouais mais laisse plutôt Dustin s'en charger s'il te plaît, je veux pas mourir jeune, objecta Erica.
_ Quoi ?? Répondit celui-ci.

Pendant ce temps-là, onze cherchait à s'aventurer dans l'esprit de Billy afin d'y trouver la source de l'armée du flagelleur mental : La jeune fille marchait, avait prudence, avant d'apercevoir Billy. Celui-ci était assis sur sont lit. Il semblait totalement vide, perdu. Son regard était fixe et animé d'une lueur étrange. Doucement, onze lui prit la main.

_ Billy ?
_ Est-ce que tu m'entends ?
_ Je veux voir.
_ Je veux voir ce qu'il c'est passé.

Soudain, le jeune homme leva les yeux pour les plonger dans ceux de onze. Puis, violemment, il lui agrippa le bras. Paniquée, la jeune fille essaya de se débattre, mais elle tomba. Elle tomba dans la mémoire de Billy. Elle atterrit avec fracas sur une plage ensoleillée. Trempée, couverte de sable et totalement déboussolée, elle tenta de se relever, puis elle entendit la voix de Mike :

_ Elfe, ça va ?
_ Je vais bien, repondit-elle avec difficulté.
_Qu'est-ce qui ce passe ?
_ Je suis sur une plage.
_ Attendez...aux dernières nouvelles, il n'y a pas de plage à Hawkins, murmura Lucas.
_ Qu'est-ce que tu vois d'autre ? Demanda Max.
_ Je vois, une femme, elle est jolie, j'ai l'impression qu'elle me regarde.
_ Il y a...un petit garçon, c'est Billy.
_ C'est en Californie. C'est un souvenir, déclara Max.
_ Je crois que je la vois, la source.

Et onze se dirigea vers l'extrémité droite le plage, vers un orage, un ouragan, une tempête. À travers le vent et la brume, la jeune fille distingua Billy lorsqu'il était encore enfant. Il était avec son père, en tenue de base-ball :

_ Billy, arrête !!
_ Ça va pas ? Qu'est-ce qu'on avait dit ? Il faut glisser ! S'énervait son père.
_ Je sais, répondit Billy.
_ Attend, tu as peur de te blesser ??
_ Non.
_ Alors quoi ? Quoi ? Hurla le père de Billy, tout en le secouant.
_ Mon fils est une mauviette ?
_ Laisse-moi ! Cria Billy avant de s'enfuir.
_ C'est ça, fuis, comme d'habitude.

Sans perdre de temps, onze s'empressa de suivre le petit garçon. Mais presque instantanément, elle fut prise dans un tourbillon de souvenir, tous plus violents les uns que les autres, et dont elle était la spectatrice : Elle voyait les parents de Billy se disputer, s'insulter, se frapper. Tout ça sous les yeux de leur enfant qui essayait de prendre La Défense de sa maman. Puis, elle vit Billy, qui téléphonait à cette dernière. Mais elle semblait l'abandonner. Plus loin, elle aperçu le petit garçon, si doux et heureux jadis, se battre brutalement avec un autre enfant. Et, c'est dans un dernier souvenir d'enfance, qu'elle vit le père de Billy, présenter à son fils sa nouvelle petite sœur, Maxine. Enfin, elle perçut la source, au cœur de la tempête qui siégeait dans l'esprit de Billy : l'aciérie Brimborn:

_ Je l'ai trouvé, dit-elle, c'est l'aciérie Brimborn. Aussitôt, Nancy et Jonathan s'emparèrent d'un annuaire pour rechercher l'adresse de ladite aciérie.
_ Trouvé ! 6522 Cherry Oak Drive, indica Jonathan.
_ C'est près d'ici, fit remarquer Nancy.
_ On a trouvé, Elfe. C'est bon reviens, s'inquiéta Mike.

Mais lorsque la jeune fille enleva son bandeau, elle trouva la pièce vide:

_ Mike ?
_ Mike ?! Hurla-telle.
_ Il ne t'entends pas, lança Billy en entrant dans la pièce.
_ Tu n'aurais pas du me chercher. Je te vois maintenant, dit-il tout en écrasant sa cigarette dans le cendrier qui était posé sur la commode. Puis il s'avança vers onze.
_ À présent, on te vois tous.
À l'entente de ces mots, la jeune fille recula, apeurée.

Au même instant, Heather Holloway, sa mère, et tous les autres flagellés, avançaient en direction de l'aciérie.

_ Tu...nous a laissé entrer. Et maintenant, tu vas devoir nous laisser rester.
_ Tu ne vois pas ? Depuis tout ce temps...on le construit...pour toi. Tout ce travail, toute cette souffrance, tout ça, pour toi.
_ L'heure est venue. C'est le moment d'en finir. On va en finir avec toi. Et quand tu seras morte, on s'occupera de tes amis.
Cette dernière phrase procura à onze l'effet d'un éléctro-choc.
_ Non !!
_ Puis on en finira...avec tout le monde. Une larme coulait sur la joue de Billy, il ne voulait pas tout ce qui ce passait. Il n'arrivait pas à lutter. Le flagelleur mental l'avait totalement possédé.
_ DÉGAGE !!! Hurla onze avant de propulser Billy hors de la pièce.
Puis elle enleva son bandeau et se réfugia, tremblante, dans les bras de Mike.

Non loin de là, les flagellés se dissolvèrent, un à un pour former le corps du flagelleur mental.