sept. 20.1990

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À Fleur,

J'ai reçu ton dessin hier,
Tu me fascines.
J'ai cette impression d'être dénuée de talent quand je regarde tes œuvres, ce petit sentiment d'être ridicule face à ton art.
Mais je sais que tu aimes lire mon écriture et comme j'ai envie de te rendre heureuse de toutes les manières possibles, je t'écris encore aujourd'hui.

Le manque m'abat au fur et à mesure des jours, il m'attrape le cœur et le tord jusqu'à ce que tout mon esprit soit desséché de ta présence.
J'en oublie presque ton odeur, la texture de ta peau, le son de ta voix et la douceur de tes cheveux.

Plus les jours passent, plus je trépasse d'envie de voir ton visage, te dire des mots doux comme "ton sourire fais battre mon cœur", ou "tes cheveux m'évoque le soleil" ou encore "le son de ta voix sonne comme une mélodie, douce, tendre, apaisante, à mes oreilles" ou même, si je dois dire le fond de ma pensée "ton toucher m'électrifie, me recharge, me donne l'impression de m'envoler quelque part entre le sol et le soleil", je pourrais continuer, mais j'en garde en réserve pour la prochaine lettre. 

Tu es divine, tu es ma muse.

J'ai rêvé de toi hier soir, tu dansais, tes longs cheveux virevoltais, ton rire était d'une harmonie parfaite, tes pas de souris contre le sol sonnait comme tes coups de crayon.

En parlant de ça, ton dessin, celui que tu m'as fait parvenir, il est brillant, tu es brillante, il scintille de jaune, d'orange, de rose, j'ai l'impression que tu te souviens de cette vue qu'on avait, tu sais au bord du canal, quand on était toutes les deux, dans notre tendre bulle.  

Je ne m'attendais pas à ce que tu m'écrive si vite, penses-tu que tu pourrais revenir en ville pour qu'on se revoit ? Tu me manques, toi, toi entière, ta joie de vivre, tes goûts musicaux (Pixies resteront mes préférés parmi tes cassettes), ta façon de remonter tes lunettes avec ton auriculaire, ta façon de me regarder comme si j'étais jolie, ton sens de l'humour, mon dieu qu'est-ce que tu es drôle, ton savoir infini, sur les étoiles, les films, la musique, les mathématiques, la littérature (et non je ne lirais pas "l'assommoir"), ta fascination pour la couleur orange, les oiseaux, les chaussures à semelles compensés, ton don pour la peinture, le dessin, la photographie, les doux baiser, les classes scientifiques tout autant que les classes littéraires, la musique (je rêve aussi de cette fois-là où tu m'as joué du Vivaldi sur le vieux piano de la gare. Tu es inspirante, tu es ma muse. 

J'attends de tes nouvelles, je t'aime 

Merci pour ce dessin, il sera afficher fièrement sur le mur de ma chambre. 


ta Pau'



à Fleur de Pau' Where stories live. Discover now