Déclaration

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IV/Gaëlle et Renard

Acte II

Renard, un jeune valet à la chevelure de flammes, survivait au Clairedelune, un échappatoire aux meurtres régnant à la Cour. Ses conquêtes et ses périples aux côtés des femmes de chambres, mitonnes et sabliers rythmaient sa piètre existence de laquais. C'était une vie simple et chaleureuse. Toutefois, les choses se basculèrent lorsqu'une étrange mécanicienne, répondant au prénom de Gaëlle, dérailla l'armoire à glace qui renfermait son coeur.

Scène 2

RENARD ET GAËLLE

Dans le quartier des domestique, plus précisément au sein des grandes et imposantes chaudières. Les machines font des siennes, causant une pluie de boulons et d'huile. Au milieu de cette agitation, la jeune mécanicienne s'apprête à combattre l'affreux monstre d'argent.

RENARD, essoufflé

Pas commodes ... les machines par ici ...

GAËLLE

Encore toi ! T'en as pas ras des grains de sabliers de t'essuyer mes refus ?

RENARD

Que nenni ! Je préfère les essuyer et que de devoir les laisser pourrir sur ma peau.

Gaëlle s'éloigne vers les chaudières,

clé à molette à la main,

telle une arme de combat.

RENARD, s'accoude à un tuyau

Si un jour, on m'aurait dit que j'aurai craqué pour la mécanicienne, j'aurais sûrement répondu à ces gens d'aller lécher les bottes des petites têtes blonds de la Cour. Je crois savoir que tu les aimes pas non plus, les nobliaux.

Un boulon s'échappe de nouveau de la machine,

atteignant de plein fouet l'oeil droit de Gaëlle.

Un coup de clé à molette retentit

à travers l'immense salle.

GAËLLE

Par les boules de Farouk ! Ces saletés machines c'est comme les clans de la Cour... Quand les aminches s'évertuent à se plier en quatre pour les servir, ils vous traitent comme du bétail ! Il y a des jours on se demande pourquoi on vient travailler ici !

RENARD, lui passe un mouchoir

T'as une sacré dent contre eux, ma petite Gaëlle ! Mais t'as raison de te défendre, ici personne ne parlent d'eux, se montrent francs, parfois on se demande si la Toile n'a pas posté quelques espions dans les quartiers des domestiques.

GAËLLE, énervée

J'aimerais bien voir ça, pour leur foutre mon poing là où je le pense. Au fait, t'es pas obligé de rester ici, à te tourner les pouces, Renold. J'ai pas besoin de l'aide d'un valet !

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