Chapitre 12 : Mesure

29 4 0
                                    

Richard et Louise se regardaient en chien de faïence. Mal à l'aise, cette dernière resserra d'autant plus l'emprise qu'elle exerçait déjà sur ses genoux. Timidement, Richard gratta sa gorge et lança un « vous êtes resplendissante, Altesse ». Louise démentit son propos, Attribuant l'effet à la tenue dans laquelle elle se trouvait mais ce dernier n'en démordit pas, assurant que peu importât ce que son Altesse pouvait porter, nul ne pouvait égaler sa beauté. Visiblement gênée par les compliments du chevalier, elle détourna la tête et le galant jugea judicieux de se retirer afin que la dame puisse revêtir une tenue plus convenable. Au vue de la situation, Louise demanda à Camille qui venait de la rejoindre de lui sortir sa robe la plus simple. Elle n'avait personne à impressionner et avait encore moins le cœur à passer des heures à se préparer. Une fois prête, elle sortit rejoindre Richard, toujours fidèle à son poste. Elle voulait se rendre à la bibliothèque pour faire quelques recherches. Alors qu'ils traversaient la galerie des glaces, Louise entreprit la conversation :

- Dites Richard, en savez-vous un peu plus en ce qui concerne les projets face à... eh bien, face à ce problème Olsien ?

- Je ne pense pas en savoir plus que vous, Altesse, étant donné le poste que j'occupe ses derniers temps. Cela étant, peut-être puis-je vous apporter quelques détails. Je sais que le Roi, bien-sûr, fut le premier informé et a immédiatement pris les devants. Un bataillon est parti tôt ce matin établir un camp de base au Nord-Ouest, vers l'endroit où ont été repérés les troupes ennemies. D'autres suivront tout au long de la journée afin de faire un premier front défensif. Les populations ont étés alertées et se sont réfugiées dans les forteresses les plus proches. Le Roi partira rejoindre le bataillon de ce matin une fois sa réunion avec le Prince finie.

- Wow, vous qui disiez ne pas savoir grand-chose ! Sa Majesté ne se met-elle pas en danger en se rendant là-bas ?

- Vous savez, c'est la guerre, tout le monde risque sa vie. On a tendance à penser que dans son château, on est plus en sécurité mais les moyens de venir à bout de son ennemi sont infinis. Ici, il risquerait d'être tué par un assassin envoyé par le Roi Gontran, là-bas il serait tué par un soldat. Il y a plus d'honneur à mourir sur le champs de bataille qu'au chaud dans son lit alors que des gens dehors se battent pour nous...

- Je ne sais pas, Richard. Je ne suis qu'une dame après tout, j'ai bien peur ne de rien entendre à votre logique...

- Vous êtes bien plus qu'une dame : vous êtes une future reine. Une future reine qui sait se battre, m'a-t-on dit !

- Il est vrai que je sais manier l'épée mais mes talents ne rivaliseront jamais avec les vôtres. On loue vos mérites à travers tout le royaume !

- Je ne suis pas si bon que les gens le disent, vous savez. Je ne suis qu'un humble serviteur de son altesse.

Et accompagnant le geste à la parole, il lui fit une révérence si basse qu'il aurait pu lécher le sol.

- Cessez votre comédie ! Donnez moi votre gant !

- Mon gant ?

- Oui Richard !

Il retira un des gants en cuir qu'il avait attaché à sa ceinture et le tendit à Louise qui, après l'avoir pris en main, lui donna un brave soufflet. Richard, aussitôt, couvrit sa joue meurtrie et regarda sa maîtresse, outré.

- Alors ? Ne soyez pas choqué, je vous provoque en duel ! N'est-ce pas ainsi que l'on fait ?

- Heu... en effet altesse.

- Parfait! Alors nous nous battrons cet après-midi !

- Altesse, je ne voudrais pas vous contrarier mais... dans notre beau royaume, les duels ne sont autorisés qu'après 21 ans et interdits entres les différents genres...

Sang bleu: LouiseTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang