Chapitre 42

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Me voilà dans un magasin de jouet bondé avec des parents stressés à la mort.
Noël c'est fait pour être heureux au départ... et accessoirement se faire un maximum d'argent pour les entreprises.

Je fais parti du système, même si ça me déprime.
Je critique le système mais je suis incapable de m'en défaire car c'est tout bonnement impossible.
Alors je fais avec et j'essaye de pas trop me faire baiser.

J'arpente les rayons à la recherche de cadeaux.
Je ne suis pas blindée mais je compte offrir des jeux à ma petite sœur.

Elle n'a jamais été très jouet. Elle a 5 ans. C'est passé si rapidement tout de même.
Je ne sais même pas quoi lui offrir. Un vendeur a l'air d'apercevoir ma difficulté à faire un choix et vient à mon secours.

- Je peux vous orienter Mademoiselle ?

- Je cherche des cadeaux pour une petite fille de 5 ans.

- La rayon pour filles est par là bas, m'indique-t-il d'un geste de la main.

- Oui mais je ne compte pas la forcer à jouer avec des jeux pour filles si elle préfère les camions de pompier...

Il hoche la tête mais je comprends tout de même qu'il ne partage pas mon avis.

C'est fou qu'en 2015 les gens donnent encore un sexe à un jouet. Les mentalités n'évolueront jamais.

Je me décide sur quelques jouets en sachant pertinemment qu'elle ne jouera que très peu avec et qu'elle me dira que le père Noël ne peut pas exister et que je devrai arrêter d'acheter des jouets qui coûtent chers.

Ouais, à 4 ou 5 ans j'étais pas si intelligente moi.

Je sors donc de la boutique quand je reçois un appel de Moh.

- Je te dérange ma belle ?

- Nan nan, dis moi...

Je me dirige vers les gens chargés de faire les papiers cadeaux et m'installe dans la file d'attente.

- Même si on est musulman pour la plus part, on aurait bien aimé faire un repas pour Noël ou un bail comme ça.

- Chez qui ?

- Mekra sûrement. Comme personne part autant faire un truc et puis c'est cool de tous se retrouver, ça arrive pas souvent.

- Vous devriez peut être rester entre vous...

- T'es notre pote sale folle ! On te supporte et même si les gars te le disent pas tous ils t'aiment vraiment bien.

Je secoue la tête. Putain mais qu'est ce qui me prend à dire ça moi.

- Je suis fatiguée, je dis de la merde. Je viens mais à condition que j'ai pas à cuisiner.

- Tu sais pas cuisiner Mel.

- Quand même.

C'est à mon tour de faire emballer mes paquets. Je dépose sur la table les jeux qu'une jeune femme emporte.

- Je sais pas si je devrai te parler de ça mais...

- M'en parle pas alors, le coupais je.

- T'es chiante quand tu fais ça.

- Je fais quoi ?

- Quand tu fais chier.

Il reprend directement.

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