Petit chaton

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Dans un hôtel en Russie

Je suis réveillé par un coup dans mon ventre.

J'allume la lampe de chevet pour voir Ivy s'agiter dans son sommeil.

Ses jambes bougent dans tous les sens.

— Ivy, murmuré-je doucement, en lui caressant le front.

— Non, non, je vous en supplie.

Je comprends qu'elle fait un cauchemar sur son passé.

— Ivy, dis-je plus fort. Tu es en sécurité ici.

Elle finit par ouvrir les yeux. Ses yeux font le tour de la chambre comme pour vérifier qu'elle n'est pas son cauchemar. Je m'approche d'elle mais elle sursaute et sort à toute vitesse du lit.

— Eh, dis-je doucement. Ce n'est que moi, Bucky.

Elle cligne plusieurs fois des yeux avant de s'asseoir au bord du lit.

— Désolée, me murmure-t-elle. J'ai fait un cauchemar.

— Je sais. (Je m'approche doucement d'elle et pose mes mains sur ses épaules. Je la masse doucement). Tu es en sécurité. Je te promets que je ne laisserai personne te faire du mal.

Elle se détend doucement et je sens ses épaules se dénouer.

— Merci. C'est juste qu'on était si proche de l'avoir. J'ai quitté la marine car le fait de rater des missions, ça me faisait du mal. J'ai préféré continuer en tant qu'infirmière en pédiatrie. Je voulais aider des enfants. Cette mission, elle me permettait de sauver des enfants et d'arrêter un monstre. Le fait de ne pas avoir réussi, ça fait remonter des souvenirs.

— Je comprends. On va l'arrêter, je t'en fais la promesse.

Elle se tourne pour être face à moi. Je glisse ma main sur sa joue. Je caresse doucement ses deux cicatrices. Je suis le seul à les connaître. Elles sont masquées jours et nuits. Ce n'est pas qu'elle a honte, elle n'aime juste pas le regard des autres sur elle. Je la comprends, je fais la même chose avec mon bras en métal. Je le cache sous des manches longues et avec des gants. Les cicatrices font partis de nous. Les accepter est une chose mais le regard des autres est plus dur.

— Il est quelle heure ? me demande-t-elle.

Je me tourne pour attraper ma montre.

— Il est quatre heure du matin.

— Oh, fait-elle doucement. Je ne vais sûrement pas réussir à me rendormir.

Elle se lève du lit et se dirige vers sa valise.

— Qu'est-ce que tu fais ?

— Je vais aller courir. Je ne vais pas rester dans cette chambre, à ne rien faire. Autant faire du sport.

Je me lève et me dirige vers elle.

— Je t'accompagne.

Elle me répond par un petit sourire. Elle attrape ses vêtements de sport et se dirige vers la salle de bain. Je fais pareil sauf que je m'habille dans la chambre. En quelques minutes, on est près tous les deux.

Je lui tends ma main et elle attrape, on sort ensemble de la chambre.

A l'extérieur, je constate que le temps est froid. Même en février, il fait glaciale en Russie. Ivy se met à ma hauteur.

—Je ne vais pas courir trop vite pour que tu puisses me suivre, dis-je avec un sourire narquois.

Elle me regarde avec un grand sourire tout en secouant négativement la tête. Elle ne me laisse pas le temps de réagir qu'elle commence à courir. Elle se tourne vers moi et court à reculon.

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