Le portrait

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Bonsoir !!!!

Pour ce tout nouveau thème, il fallait donc réinterpréter une œuvre d'art. Après pas mal de recherches et après avoir sacrifié mes œuvres favorites qui ne rentraient pas dans ce que je voulais faire (comment caser le sacre de Napoléon ?), j'ai trouvé !

Je suis donc parti sur le portrait de Miss Leicester du peintre Philip Alexius de Lazlo. Je suis tombée dessus par hasard et j'ai été subjuguée par la douceur des traits et les couleurs.

J'ai pris beaucoup de plaisir à écrire ceci et j'espère que vous prendrez autant de plaisir à le lire!

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À la cours, quand rien d'extraordinaire comme une énième disparition ou un coup de sang de Farouk ne se passait, Ophélie se prenait à errer. Elle évitait soigneusement les hordes de courtisans, la vieille Cunégonde, mais plus encore, Thorn. Ophélie était bien consciente que sa présence ici ne lui plaisait pas et il ne se gardait pas de le lui faire savoir dés que c'était possible.

Son cabinet de lecture venait tout juste de voir ses vitres posées. Il n'ouvrirait pas avant un long moment, aussi la liseuse cherchait à s'occuper le plus discrètement. Elle marchait sur la plage, admirait l'illusoire beauté du paysage, se demandait comment allait sa famille, mais le plus souvent Ophélie se cantonnait à rester aux côtés de Bérénilde et de sa tante.

Ce jour-là, elle était assise à côté de Bérénilde dans l'un des nombreux salons du Clairedelune. La tante Roseline était occupée à rafistoler un vieux livre qui traînait tout en vérifiant que Bérénilde ne boive pas une goûte d'alcool. Ophélie, elle, attendait que le temps passe.

-Trouve-toi quelque chose à faire nom d'un porte manteau. Lui glissa sa tante.
-Je ne trouve rien à faire. J'ai l'impression d'avoir lu tous les livres de la pièce, en dehors des livres érotiques qui peuplent 80 % des étagères. J'ai lustré du regard tous les meubles, et même les vitres. Souffla Ophélie en s'affalant au fond de la banquette.
-Il est vrai que si on n'aime pas le style de vie ici, il est difficile de s'occuper, surtout quand on ne fouine pas dans ce qui ne nous regarde pas. Répondit la tante Roseline avec aplomb.
-C'était presque vexant, mais je suppose que je le mérite.
-Tu le mérites. Essai de rester calme pendant quelque temps, ça fera des vacances à mon pauvre cœur.
-Ophélie ? Venez me voir.

Bérénilde à moitié allongée sur une luxueuse banquette lui faisait signe d'approcher. Ophélie laissa sa tante et rejoignit Bérénilde.

-Je vous présente monsieur Alexius. Il est peintre et il n'ose pas vous le demander, mais il souhaiterait faire votre portrait ! Ma Chère Enfant, ce serait divin ! Et ce portrait ira dans la chambre de mon bébé.

Debout juste à côté de Bérénilde se tenait un homme qui devait avoir l'âge de Thorn. Elle l'avait aperçu de temps en temps à la cours, mais il était si discret qu'elle se demanda si c'était bien lui. Il marchait toujours rapidement, portait des costumes sombres et faisait toujours de son mieux pour éviter toute interaction que ce soit. Il était grand, le visage lunaire, de grands yeux verts et de longs cheveux noirs. Ophélie s'attarda un instant sur les fossettes qui creusaient ses joues, puis elle le salua. Il ne parlait pas et de prime abord, il avait l'air d'être encore plus timide qu'elle.

-Bonjour, mademoiselle, parvint il enfin à dire.

Il avait la voix douce, claire mais légèrement tremblante.
-Alors qu'en dîtes vous ? Demanda Bérénilde qui semblait trouver l'idée fabuleuse.
-Sachez que je ne souhaite pas vous forcer la main. Si votre réponse est négative, je ne le prendrai pas mal. Assura Alexius.

Les lunettes d'Ophélie virèrent au bleu.


-Pourquoi mon portrait ? Demanda t elle.
-Vous n'êtes pas si disgracieuse que vous semblez le penser. Répondit Bérénilde.

Alexius sourit. C'était comme si la question d'Ophélie était stupide et inutile tant la réponse était logique.

-Vous êtes... Et bien vous avez de très jolis traits. J'aimerais les immortaliser. Mon atelier se trouve à quelques couloirs d'ici. Réfléchissez à ma proposition s'il vous plaît.

La voix d'Alexius était teintée de quelque chose qui mit Ophélie en confiance, mais elle devait réfléchir. Alexius les salua, elle et Bérénilde avant de s'éclipser. La tante Roseline qui avait écouté de loin les rejoignit.

-C'est une drôle de proposition. Ophélie, seule dans l'atelier de ce soi-disant peintre qu'on ne voit jamais ? Et s'il lui voulait autre chose ?!
-Ne vous en faites pas Roseline. Alexius a toute ma confiance. C'est à lui que je dois les tableaux de mon manoir. Se venta Bérénilde. Ophélie, ma chère enfant, vous pouvez y aller les yeux fermés. Alexius n'est pas malhonnête, il est juste timide dés qu'il quitte son atelier. Il a la cour, et même les couloirs du Clairedelune en horreur. Allez au moins visiter son atelier. C'est un autre monde !

Bérénilde expliqua à Ophélie comment se rendre à l'atelier d'Alexius et manqua de la pousser dehors. Elle devait s'occuper et visiblement rester immobile en sachant son corps examiné au millimètre près par un total inconnu qui reporte tout sur une toile, était une bonne occupation.

Ophélie quitta le salon de Bérénilde et suivit les indications de cette dernière. L'atelier d'Alexius se trouvait à plusieurs portes et couloirs de là. Au bout d'un couloir peu emprunté se présenta à Ophélie une épaisse porte de bois ornée de gravures florales qu'Ophélie trouva ravissantes. Après un moment d'hésitation, elle frappa et la porte s'ouvrit sur Alexius.

-Je ne savais pas si je devais ou non vous attendre mademoiselle. Entrez.

Ophélie entra dans l'atelier et rejoignit Bérénilde. C'était un autre monde. L'atelier était immense, éclairé par de grandes portes vitrées qui donnaient sur les jardins. Le plafond haut et les murs couverts de tableaux de toutes les tailles. La plupart des toiles représentaient des paysages, des plantes plus ou moins exotiques. La nature dominait les tableaux et parfois, on croisait un portrait. Ophélie admira les traits fins, les couleurs douces et les détails pendant un moment. Alexus ne parla pas et la laissa observer l'environnement. Des toiles vierges posées contre les murs, des chevalets de toutes les tailles, des bibliothèques remplies à ra-bord de livres, des coffres ouverts et remplis de croquis roulés sur eux-mêmes. Les pots et palettes de peintures se perdaient sur le sol, les tables et les étagères qui meublaient la pièce. Il y avait tellement à voir qu'Ophélie s'y serait perdue.

C'est lorsqu'elle manqua de buter sur le chevalet posé au centre de l'atelier qu'elle se tourna enfin vers Alexius. Il n'avait pas bougé et se trouvait toujours près de la porte. Il avait troqué son costume contre un vieux pantalon, une chemise sombre et un tablier couvert de peinture. Son expression semblait plus sereine. Il devait se sentir aussi à l'aise dans son atelier qu'elle dans son vieux musée.

-Comment... Comment trouvez-vous ce lieu ? Demanda Alexius.
-C'est assez indescriptible à vrai dire. Déclara Ophélie, hésitante.

Challenge A Fanart's Promise,Where stories live. Discover now