Voyage temporel

Le Jeu des Noms

   D'un hochement de tête commun, les professeurs le laissent avec Pomfresh, allant exécuter la demande tandis que, dans les lits, certains corps semblent remuer...

   Plusieurs jours sont passés depuis l'incident dans la grande salle et depuis, des rumeurs se sont propagées, certaines totalement farfelues et d'autres plutôt intelligentes. Au début, tout le monde cru à un avertissement de la part de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom avant que les différentes analyses dévoilées par madame Pomfresh ne les rassurent. Il ne s'agit que d'adolescents victimes d'un mauvais sort mais leur vie est sauve et ils devraient se remettre bientôt.

   Et cela ne manqua pas. En effet, un matin, alors que tous les élèves se rejoignaient comme d'ordinaire dans la grande salle pour se sustenter, ils virent les professeurs installés et le directeur face à son pupitre avec, à sa gauche, une jeune femme et, à sa droite, un jeune garçon. Ces derniers attendent patiemment comme si leur présence était normale et, une fois tout le monde installé, le vieil homme à la barbe grise se mit à parler :

   « Mes chers enfants, comme vous le savez, il y a de cela une semaine, de jeunes sorciers ont interrompu notre journée avec une apparition des plus... remarquée. Grâce aux soins de madame Pomfresh, ils ont pu reprendre des forces et deux d'entre eux se sont réveillés dans la nuit et sont ici présents avec moi. »

   Des murmures commencèrent à se faire entendre sur les tables, tous détaillant les inconnus. La jeune fille se tenait droite, le menton relevée, sa peau mate faisant ressortir des yeux couleur miel tandis que ses cheveux bruns bouclés descendent jusque dans son dos. Ces vêtements, relativement simples, se composent d'un tee-shirt aux teints sombres accompagné d'un jean et de baskets. Le jeune homme, lui, semble plus intimidé mais également amusé de la situation. Atteignant comme la jeune femme le mètre 70, son teint blafard durcit ses traits, accentués par ses yeux noirs et ses cheveux d'ébène tandis qu'il est vêtu d'une chemise et d'un jean avec des baskets comme son acolyte.

   Remarquant la curiosité des élèves, l'homme au présentoir sourit et continue, utilisant un Sonorus pour être au centre de l'attention et ne pas être dérangé :

   « Comme je le disais, ces jeunes personnes se sont réveillés et vont reprendre les cours tout comme vous. Cependant, ils ont accepté de se plier à un jeu qui sera réalisé, si cette dernière l'accepte, par mademoiselle Granger. »

   Immédiatement, tous les regards se tournent vers la concernée qui dévisage l'homme sans comprendre tandis que le nouveau couple d'élèves la dévisagent avec amusement pour l'un et d'un air hautain pour l'autre.

   « Permettez de m'expliquer. Ces deux personnes, suite au sort jeté, se retrouve avec leur identité inscrite sur leur bras droit. J'ai donc utilisé un sortilège afin de les cacher et j'aimerais donc, miss Granger, que vous essayez de deviner leur nom d'ici la semaine prochaine. Sachez également que ce ne sont pas leur véritable apparence car sinon, vous sauriez presque immédiatement qui ils sont.»

   Des exclamations et des indignations se firent entendre juste après l'annonce tandis que d'autres ricanent ou la regardent avec compassion. Quel vieux fou ! Comment allait-elle trouver les noms de familles de ces étudiants ? Il y en a tellement à Poudlard et si peu de temps pour tous les vérifier... ! Et en plus ils ne ressemblent pas à ça ?! C'est encore pire pour essayer de deviner les noms du couple ! Face à ces réactions, Dumbledore se met légèrement à rire avant de continuer comme si de rien n'était :

   « Si je vous le demande, c'est parce que tout le monde connait leur nom ici, même à notre époque et car certains indices pourront, j'en suis sûr, vous guider. Pour commencer, je vous présente Elena, élève en 6e année à Poudlard et Enrick, également en 6e année ici. Leurs maisons ne seront dévoilées qu'au moment des aveux concernant leurs noms mais vous êtes libres, exceptionnellement, de lancer des paris pour essayer de deviner. Par ailleurs, ils seront libres de rejoindre n'importe quelle maison pour les repas afin de ne pas donner de pistes trop rapidement tandis qu'ils suivront les cours des griffondors et des serpentards, étant les classes ayant encore des places pour les recevoir. Vous serez libres, miss Granger comme vous tous, à venir discuter avec eux. Cependant, aucune question sur le futur, de quelque nature que ce soit, n'est autorisée et se verra immédiatement sanctionnée. Maintenant, j'aimerais savoir si vous acceptez ce défi, mademoiselle Granger. » finit par demander l'homme en lui souriant tendrement, ses yeux brillant de malice et pétillant d'excitation.