Chapitre I : La brume

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- Dépèche du journal The Plain Dealer, 8 Juin 1982.

<< Les recherches sont toujours en cours pour retrouver la petite Andrea Finnhok, un an, disparue il y a plus de deux semaines.L'enquète semble au point mort, et la piste du tueur en série semble écartée, rapellons que la police du comté a lancé un appel à temoins pour les évenements qui se sont déroulés dans la nuit du 21 Mai, où Mena Finnhok, femme au foyer de trente-deux ans a trouvé la mort à son domicile, massacrée, et sa fille Bridget Finnhok, huit ans elle aussi retrouvée sans vie dans une forêt non loin. La petite Andrea n'a quant à elle pas été retrouvée et bien que plusieurs autorités songent à penser qu'elle à souffert du même sort, les équipes aidées par un nombre important de bénévoles n'abandonnent pas les recherches et scrutent tous les recoins des environs de la région pour retrouver l'enfant. Le père, Colin Finnhok, non présent le soir des évènements a été prit en charge par une équipe psychologique. L'affaire a fait le tour des médias et s'est vu attribuer le triste nom de << L'horreur de Cleveland >>.Le shérif du comté, a tenu à prendre parole au nom de la police chargée de l'enquête déclarant un évènement d'une tristesse sans pareil, un acte de cruauté sans nom, et a ajouté que les recherches continueront tant qu'Andrea ne serait pas retrouvée. >>

Mars 1997

Lorsque la brume épaisse et dense se dissipe enfin, les rues inondées laissent entrevoir de longues trainées lumineuses jaunâtres sur les façade de la maison, une Chevrolet Malibu d'un bordeaux terne et maculée par la rouille se gare devant le portail.Les quelques gosses du quartier qui déambulent encore dans les rues se hâtent pour rejoindre l'école sans être en retard en prenant soin de ne pas finir tremper par la pluie qui martèle le sol depuis la nuit dernière.La porte de la bagnole s'ouvre et une jeune femme en sort, Dakota. Elle s'empresse de rejoindre le porche essayant tant bien que mal de rester au sec avec un sac à main qu'elle tient fermement au dessus de sa tête en guise de parapluie de fortune. Dakota, c'est le genre de femme sur qui on se retourne quand on la croise dans la rue, peu épaisse, un galbe somptueux, de soyeux et souples cheveux ondulés qui tombent sur ses épaules, des lèvres charnues, et de grands yeux noisette marqués par un regard doux et profond. Quand les autres se lèvent et commencent leurs journées, elle part se coucher, son travail de nuit dans une station service lui confère une constante vie décalée, vie qu'elle tente par tous les moyens de s'octroyée avec le maigre salaire qui lui est versé.Mais, ce boulot lui plait, elle aime travailler la nuit, le contact avec les routiers qui s'arrêtent boire un café, les œufs, les brioche toastées qu'elle prépare, l'odeur de l'essence, et par dessus tout, les friandises qu'elle ne se prive pas de ramener chez elle en rentrant, des compléments de salaire dit-elle.

Quand elle passe la porte d'entrée, une forte senteur de tabac froid règne dans le séjour et imprègne les murs de la maison recouverts de moquette, au sol, quelques habits, quelques magazines. Elle se dirige dans la cuisine et se sert un café, comme elle l'aime, beaucoup de lait et de sucre. Puis, elle en profite pour préparerdes œufs au plat, un peu de poitrine grillée et un café pour son mari, qui dort encore dans la chambre. Elle déambule dans la maison en essayant d'éviter les quelques linges qui traînent par terre. Elle rentre doucement dans la chambre, pose le plateau sur le chevet, et s'assoit à coté de Colin, son mari.<< Encore ces cauchemars >> s'exclama Dakota, Colin ouvrit péniblement les yeux avec un regard encore quasiment inerte avant de demander << Quelle heure est-il ? >> d'une voix étouffée et rauque. La jeune femme se redressa passa la main dans ses cheveux et répondit << déjà huit heure moins le quart >> d'une voix frêle et réconfortante.Colin s'étire, grogne et d'un bâillement laissant entrevoir le profond de sa gorge commence doucement à reprendre ses esprits en demandant : <<

- Un cauchemar ?

- Oui, encore un, tu te débattais, marmonnais, juste avant que je prenne la route pour allez au travail, dit- elle.

CulteWhere stories live. Discover now