Chapitre III : Meredith

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18 Décembre 1981

Ce soir là, à Cleveland, les quelques voitures qui peinaient difficilement à se frayer un chemin sur les routes glacées se dissipèrent, et le brouhaha des habitans du quartier se tu.Sur le sol, la neige recouvre les traces de pas au fur et à mesure. Devant une jolie maison, jaune pâle avec un jardin particulierement grand, se trouve une boite au lettres. Sur celle ci sont inscrits les noms de Colin et Mena Finhok, les propriétaires. Colin rentre du travail en ce début de soirée, il quitte son poste de policier en général à des heures très irrégulières, mais ce soir, ce n'est pas le cas.Il vérifie le courrier seules quelques pubs et lettres d'impôts, rien de très interressant.A l'intérieur lorsqu'il rentre, le séjour n'est pas éclairé, à croire qu'il n'y a personne si ce n'est la télé qui est allumée. Colin prend soin de poser son manteau couvert de neige et avance pour l'éteindre, il se baisse, se plaint du mal qui lui procurent ses lombaires par le biais de quelques grognements et alors qu'il est baissé à ras du sol, sur le coté du canapé, tapis dans l'ombre, Bridget.Cet ange au cheveux blonds, à la frimousse maligne et aux yeux bleus est assis en tailleur la tête entre les genoux. Rien de normal selon Colin, de nature, l'enfant de huit ans est débordante de gaité et d'énergie et ne s'empêche pas d'en faire profiter ses parents tout le temps. Colin s'avance doucement en chuchotant à l'enfant, elle semble contrariée, et lorsqu'il lui remonte le visage, celui ci est marqué d'une tâche bleutée sous l'œil, et d'une griffure digne d'un lion sur l'avant bras. Pris de panique, Colin lui demande ce qui ne va pas, l'enfant ne répond pas et se met à pleurer, il se lève, souffle, tremble et lorsque qu'il se met à la recherche de sa femme pour comprendre le fin mot de l'histoire, elle se tient droite, derrière lui dans l'ombre.

Présent

La nuit à été courte pour Colin, le jour se lève et il a l'impression de ne pas avoir dormis. Le lit est vide, Dakota est partie travailler dans la nuit et devrait arrivée dans deux heures, comme à son habitude. Un café chaud, un peu de bière qui traine, le déjeuner typique ici, Dakota a prit soin de lui laisser le numéro du docteur Edward Ling, un psychanalyste réputé dans la région, qui s'est déjà occupé, sans succès, de Colin dans le passé. Sous l'eau brulante de la douche, Colin murmure son excès de violence de la veille.

On aurait dit qu'un feu me rongeait de l'intérieur, comme si un souffle de feu émanait du plus profond de ma gorge et qu'un autre, givré et glacé s'échappait de mes narines. Cette rage est difficile à atténuée, elle me prend de court, lorsqu'elle déchire mes entrailles telle une lame tranchante, c'est comme arroser une flamme avec de l'essence.

Quelques rayons de lumière traversent les fenêtres, le ciel semble dégagé, Colin presque somnolant sur la table du salon est surpris par quelqu'un qui frappe à la porte. Elon se dit-il, ou un scélérat de vendeur insistant, il se dirige vers la porte et en ouvrant il reste sans voix devant une personne qu'il n'avait jamais vu auparavant. Une femme, un silence pesant s'installe ce qui permet à Colin d'examiner celle qui se tient devant lui. Celle-ci a quelque chose de spécial, il se dégage d'elle une grande richesse ainsi qu'une certaine sévérité. Elle est vêtue d'un grand manteau en cuir noir orné de différentes pièces cousues, particulièrement élégantes, mais ce qui marque le plus Colin c'est la taille de cette femme, elle est immense, probablement plus d'un mètre quatre-vingts. Son visage, est d'une blancheur cadavérique, son expression avide ne transmet aucune émotions visibles, ses yeux sont clairs et ses cheveux blonds presque blancs sont coiffés au millimètre près, tirés vers l'arrière du crâne pour former un impeccable et gracieux chignon.

Impossible de lui donner un âge précis, elle pourrait avoir quarante-cinq ans mais peut être bien plus, ses lèvres sont fines, ses mains sont translucides et parsemées de veines bleutées.Elle se nomme Meredith, rien de plus et après un bref échange Colin se décale d'un pas pour la laisser rentrer chez lui. Sa voix est robotique et résonnante, lorsqu'elle parle il sent comme un souffle froid sortir de sa bouche. Il lui propose une boisson, mais celle ci refuse d'un geste de la main, Colin lui demande la raison de sa mystérieuse venue.

CulteWhere stories live. Discover now