Chapitre 11

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à 14h quand les filles arrivèrent, Jackie se jette sur moi.

- alors???

- alors, je suis étonnée que les gens en couple sortent de chez eux...

- oh, vous vous êtes éclatés?

- oui, ça oui, de mon coté en tout cas ... parce que... enfin...ça a quand même fini bizarrement.

Jackie a droit au récit complet de la nuit, enfin, sans les détails ... intimes mais le revirement d'ambiance au réveil et les cicatrices lui donnent à réfléchir.

- vous vous êtes bien trouvés tous les deux, aussi démolis l'un que l'autre...

- arrête, on s'est pas trouvé, on s'est croisé, c'était chouette mais y a pas de raison de renouveler le truc, on va jamais se revoir...

- tu sais où il habite...

- oui mais clairement, il ne tient pas à m'y voir traîner... et puis, il a l'air tellement riche...

- c'est ton Bruce Wayne...

- c'est mon 'rien du tout'...

Je reste muette...

«Non, c'est faux, Benjamin est et restera le premier homme à m'avoir embrassée, à m'avoir fait danser, à m'avoir fait l'amour... celui qui m'aura fait découvrir le plaisir... ce n'est pas rien du tout... c'est tellement...»

- si, il a été, hier, la clé de ma délivrance... de ma renaissance!

- et c'est déjà beaucoup...

- oui, tu as raison...

- oh, ce joli regard... vendredi, tu viens avec nous, on y retourne, et tu danses avec un autre, tu profites de ta liberté...

- je sais pas...

- c'est tout vu.

Hervé appelle tout le monde, Jason lui emboîte le pas, la mine basse. Il se fige devant moi, un malaise me prend...

- ne sois pas mal à l'aise, j'ai gardé mon boulot grâce à toi... tu es définitivement une fille bien... respectable... je suis désolé de ne pas t'avoir respectée... et encore plus, d'avoir voulu me venger en te faisant perdre ton emploi... tu vaux vraiment mieux que moi. Je t'admire beaucoup, mais, je ne t'embêterai plus jamais... tu as bien fait de ne pas te laisser faire... pardonne moi.

Jackie le regarde s'éloigner vers la salle de réunion.

- Jason en pince pour toi??? raconte!!

- tu sauras tout, Hervé doit tout vous expliquer.

Effectivement, les filles apprennent, de la bouche même de notre manager, son comportement déplacé et ma 'gentillesse'. Mon poste de meneuse suppléante n'est pas volé, les copines applaudissent, puis Hervé envoie tout le monde en répétition.

- tu bouges différemment, me souffla Jackie, comme une reine... Bruce te réussit...

Effectivement, j'ai eu l'impression d'avoir des portes ouvertes tout autour de moi toute la journée, la répétition et le show, furent une révélation...

Le Crasy voyait un papillon sortir d'une chrysalide qui l'avait tenu enfermé trop longtemps!!

« ET CE PAPILLON S'EST MOI!!!»

Le soir, de retour à mon appart, je me traîne longuement sous la douche... pour finir devant mon miroir à examiner mes cicatrices... comment un type aussi musclé que Benjamin avait pu se laisser prendre et torturé... ou bien, il a subi ça enfant... une fois de plus, je vais me coucher mes propres bras refermés autour de moi... cherchant misérablement la sensation de ceux de Benjamin sur mon corps...

De nuit en nuit, le manque de lui devient plus oppressant, plus douloureux... Le vendredi, j'ai bien réfléchi et je refuse de retourner danser... je sais bien que je ne saurais pas gérer une vanne de 'connard' ni de le voir donner 100 dollars pour qu'un taxi lui livre quelqu'un d'autre...

La troupe part donc faire la fête sans moi, comme tous les autres vendredi à part celui de la semaine dernière...

Mais Jackie, associée à Marco, en avait décidé autrement. Ils m'ont cassé les pieds toute la journée, argumentant, en entendant mes pauvres raisons, qu'il fallait justement que je me sorte Bruce de la tête et rapidement, sinon, je ne serais toujours pas libre. Mais j'ai tenu bon, je suis partie sous les insultes de mes amis et je suis allé chez mes parents... mon bébé me saute dans les bras...

Une fois de plus, elle soigne mes misères...

Nous sortons toutes les deux, ce soir... fast food et dessin animé au cinéma... Émilie est ravie, elle a demandé à sa grand mère de lui faire des mignonnes petites nattes avec des perles bariolées... ma fille ressemble à un feu d'artifice de bonheur... Bruce Wayne sort de ma tête... Nous mangeons avec les doigts, puis je m'infuse un dessin animé mièvre...une fille séquestrée s'échappe grâce à ses longs cheveux... ouais, Raiponce ne vit pas dans notre univers!!!

Benjamin me tombe dessus par surprise quand le prince embrasse Raiponce... je suis grave!! Surtout que je finis par imaginer le prince nu et conclure qu'il était sûrement moins...viril que mon amant de la semaine dernière...

«Qui imagine les princes Disney à poil???? je me traîne!!»

Émilie a adoré, elle a craqué sur le caméléon qui sert de confident à cette cruche à cheveux longs... à la boutique, il le vendent en peluche... ma récente augmentation me sert à en acheter un... me prouvant ainsi mon immense sens des responsabilités et des priorités!!!

Alors que nous dégustons la glace de fin de soirée parfaite mère-fille, un type vient me parler, me dire que je suis jolie.

- mon mari est parti chercher la voiture, il arrive, laissez nous.

Alors qu'il se barre, je suis en apnée, mon cerveau m'envoie des flashs d'une autre vie, de Benjamin qui franchirait la porte après avoir été chercher la voiture, de ma fille qui lui ferai coucou en lui montrant la peluche que nous aurions achetée en l'attendant... il prendrait ma main et celle de ma fille et nous rentrerions au loft...

- c'est qui ton mari, maman?

- c'est personne, j'ai dit ça pour qu'il nous fiche la paix...

Je répond machinalement en sortant à regret de mes pensées... j'ai envie de pleurer... je ne suis pas en train de renaître, je suis en train de sombrer... différemment...

Je me force à imaginer 'connard' chez lui avec une autre fille... j'espère que Micia va la griffer!!

SURVIVRE APRÈS MON ENLEVEMENT  Spin off M.A.P.L.V.Where stories live. Discover now