☆ 𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚝𝚛𝚎𝚒𝚣𝚎

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– Qu'est-ce que tu fais là ? je demande après quelques secondes.

– Honnêtement, je sais pas, elle rigole nerveusement. Je suis venue sur un coup de têt-

– Chéri, c'est qui ? crie ma femme depuis la cuisine.

– A- Personne, je lui réponds, gêné qu'Anais ait entendu cela.

– J'aurais dû y penser... elle souffle.

Elle se retourne et part.

– S'il te plaît, je murmure une fois qu'elle est trop loin pour m'entendre.

Elle monte dans l'ascenseur à la fin du couloir et quand les portes se referment, je sais que c'est fini.

C'est comme une deuxième rupture. Six ans que je ne l'ai pas vu. Neuf ans que je pense sans arrêt à elle. Six ans que j'espère qu'elle revienne. Et quand elle est là, près de moi, je la laisse partir, je ne la retiens même pas.

– Chéri ? intervient ma femme. C'était qui ?

– Rien, une erreur, je réponds vaguement.

Une erreur de ne pas l'avoir retenue.

Je referme la porte et monte dans la chambre prétextant un appel à passer.

Je m'allonge dans le lit et regarde le plafond. Quel con de pas l'avoir rattrapée.

*

– Papa ? Papa ! crie quelqu'un en sautant sur le lit.

– Oui ? je demande en me réveillant.

– Maman a dit que le repas était prêt ! Elle a préparé des lasagnes, mon plat préféré, s'extasie ma fille.

– J'arrive, je lui dis en embrassant son front.

Elle me fait un rapide câlin et descend en courant jusqu'à la salle à manger.

Je me lève du lit et me change rapidement. Je descends ensuite.

– Tu vas quelque part ? me demande ma femme.

– Oui, Thomas m'a appelé en panique. Je risque de dormir chez lui, je mens.

– Ok, bonne soirée.

Je fais un bisou de loin à toute ma famille et me précipite vers ma voiture. Je roule jusqu'à chez mon ami, gare ma voiture puis vais toquer chez lui.

– Salut, je dis dès qu'il a ouvert la porte.

– Qu'est-ce que tu fais là ?

– Ça te dit on va boire un coup dans un bar ?

– Une dispute avec ta femme ? il me demande.

Je me pointe rarement chez lui sans l'avoir prévenu, il sait alors que ça ne va pas. Il m'arrive encore moins de lui dire que je veux sortir pour qu'on aille boire un verre tous les deux en l'obligeant à sortir, moi qui préfère plutôt rester tranquillement chez moi.

– C'est ça, j'ai besoin de me bourré la gueule un peu, je dis.

Il ne se fait pas prier et prend sans tarder ses affaires. Nous descendons ensuite dans le bar qui est dans la même rue. On s'installe sur une petite table et commandons chacun un verre de whisky.

– Alors, il s'est passé quoi ? il me demande.

– Oh, rien. Comme d'hab...

– Aller raconte, insiste-il.

– Rien, je te dis. Pour un truc de merde.

– Ok, ok, calme-toi.

Pour toute réponse je bois le fond de mon verre. D'habitude quand je me dispute avec Émilie, je vais tout le temps le voir et on sort boire un verre, je lui raconte à peu près pourquoi on se dispute même si principalement c'est pour des choses de merde, mais là je n'ai pas envie de parler. Je veux seulement lui parler, à elle.

Après encore quelques verres de plusieurs cocktails différents, je me lève et rejoins la petite piste de danse. Plusieurs jeunes femmes sont en train de danser plutôt agicheusement autour de moi. Une d'entre elle pose ses bras autour de mon cou et se colle à moi pour danser. Je ne dis rien et danse avec elle. Plusieurs secondes, minutes ou même heures passent et je danse toujours avec cette fille.

Elle porte une robe qui moule ses formes assez généreuses, ses cheveux sont relevés en queue de cheval blonde et bouclée. Elle est tellement maquillée que je crois qu'une partie de son fond de teint est sur ma chemise mais honnêtement je m'en fou. Je lui prends le poignet et l'emmène vers le bar pour commander quelques shoots. On en boit quelques uns et nous retournons sur la piste de danse. Et par je ne sais quel moyen je me décide à l'embrasser. Malheureusement je suis interrompu par quelqu'un qui me tire vers l'arrière, bien sûr c'est Thomas. Pourquoi il me dérange ? Jamais je le dérange quand il est avec ses conquêtes...

– T'as bien bu toi. On rentre maintenant.

– Mais non ! je râle.

– Mec, tu viens de tromper ta femme là ? il crie tellement fort que je suis sûr que la fille que j'ai embrassé a entendu.

– Et alors ?

Il dit des choses incompréhensibles et quand nous arrivons chez lui, je m'écroule dans son canapé.

Six Years LaterWhere stories live. Discover now