Aller Simple pour Destiny City 1

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Les oreilles bouchées, la vue du ciel de Paris et le fauteuil de voisin de devant dans les genoux, pas de doute,je suis dans l'avion. Ça y est, j'ai fait le premier pas vers toutes les nouvelles aventures auxquelles j'aspire. J'ai pris ma décision il y a quelques mois maintenant, après quelques échecs professionnels et personnels, ainsi que des dizaines de papiers à remplir pour les démarches, il était temps pour moi de prendre une décision pour avancer ou je savais que je stagnerais et regretterais toutes les choses que je n'aurais jamais vues. Si tenté qu'on puisse regretter quelque chose que l'on n'ait jamais fait, ou jamais vu...Quoiqu'il en soit, maintenant, à moins que le pilote de ce vol TS498 ne puisse pas ou refuse d'atterrir, dans 6h et 45 minutes, je poserai le pied à Montréal, et à pas moins de 6500km de ma zone de confort.Je regarde autour de moi, des familles, des couples,des Français, des Québécois, des Canadiens, et quelques personnes seules, comme moi, qui elles aussi regardent autour d'elles, comme pour noter tous les détails de cette première étape. Moi, Liv, 24 ans, originaire d'une ville en plein milieu de la France et dans un avion en direction de Montréal, je suis bien décidée à prendre ma vie en main et en faire quelque chose de grand. Je dis bien prendre, et non reprendre, ma vie en main, parce qu'on ne peut pas dire qu'elle ait été catastrophique ou qu'il s'y soit passé quelque chose de grave. Voire quelque chose, tout court, d'ailleurs.Et c'est justement ça mon problème. Je suis ce qu'on pourrait qualifier de fille « normale », ayant une vie « banale ». Vous me direz qu'à mon âge, c'est, encore une fois, normal. Mais j'ai du mal à croire qu'aujourd'hui on puisse se contenter de cela quand je vois toutes les séries et tous les films dans lesquels on nous expose les vies d'hommes et femmes aux destins hors du commun, prêts à accomplir de grandes choses en ne partant de rien. Alors j'ai décidé de partir de rien, moi aussi, et après de longs aux revoir avec ma famille et mes amis, je me suis assise au siège 50A. L'écran face à moi me montre un petit avion au dessus de l'océan, avec une traînée de pointillés derrière lui, le rattachant à Paris. Comme si la vie qui me rattache àla France devenait floue à mesure que l'on avance sur la carte. Je me mets à penser à mes parents que j'ai laissés à l'aéroport, à moins que ce soit eux qui m'aient laissée partir. Je sens mon cœur grossir et remplir ma gorge et mes yeux. Me voilà à peine partie et loin d'être arrivée que je ressens déjà les effets du mal du pays et du manque familial. Je décide de fermer les yeux pour les empêcher de se gonfler d'eau encore une fois et quand je les rouvre,l'avion qui me narguait avec ses pointillés a disparu pour laisser place à un message indiquant de relever les tablette set les fauteuils en préparation de l'atterrissage.Le douanier prend mon passeport et mes papiers, me regarde suspicieusement comme pour essayer de lire en moi, des fois que j'aurais apporté un saucisson ou un pot de rillettes dans ma valise.Douanier : « - Vous venez pour quoi? », pendant un instant j'hésite à lui répondre que je suis là pour prendre ma vie en main et accomplir de grands projets, mais je doute sérieusement que la réponse l'amuse plus que ça...

- Pour voyager et travailler...

- Vous avez votre justificatif d'assurance?

-Oui, le voilà, dis-je en lui tendant le papier,

- Bien, un coup de tampon et bienvenue au Canada!, dit il avec un sourire.

 »Je respire et souris à mon tour. Une fois ma valise récupérée, je sors de l'aéroport et regarde à quoi ressemble la ville qui occupe mes pensées depuis maintenant plusieurs mois... A pas grand-chose, en fait, mais un aéroport n'est jamais en plein centre-ville ni très représentatif de la ville en elle-même ou du pays. Je ne me formalise pas, et je cherche des yeux un taxi. Je suis un peu perdue et j'entends un jeune homme parler au téléphone à côté de moi :« - Oui, Sarah, je t'appelle quand je suis arrivé à l'appartement, mais je viens juste de sortir de l'aéroport là.Dis a maman qu'elle ne s'inquiète pas, le vol s'est bien passé, a plus tard.- Excuse-moi... Pour prendre un taxi, c'est dans quel sens?- Salut, c'est juste en face, dit-il en pointant l'endroit du doigt, tu es Française et tu viens d'arriver?- Oui, le début de l'aventure on dirait...- Oui, je sais ce que c'est, je suis arrivé ici il y a 6 mois et je reviens de vacances en France. J'allais prendre un taxi pour rejoindre mon appartement, si tu veux on peut le partager histoire que ça nous revienne moins cher, en fonction de l'endroit où tu vas?- Je ne sais pas trop, je pensais peut-être faire un tour pour me faire une idée, mais ce sera surement mieux sans mes valises. Je vais regarder l'adresse de mon hôtel... Mince, je n'ai pas internet ici, je ne peux pas regarderl'adresse! 

- Tu ne l'as pas notée sur un papier? 

- Si... Sûrement au fond de ma valise... Je ne veux pas tefaire patienter, je trouverai toute seule!

 - J'ai le temps, il n'est que 11h et nous sommes en Mai,alors je peux attendre, j'ai encore un ou deux coups detéléphone à passer de toutes façons! 

 Je me mets à ouvrir ma valise et chercher l'adresse dema destination, je me demande comment je n'ai pas pupenser plus tôt que je n'aurais pas de réseau en arrivant. Ilest clair que la zone de confort dont je parlais plus tôt acomplètement disparu, maintenant que ma valise estouverte sur le trottoir de l'aéroport, mes sous-vêtements ala vue de tout le monde, prête à embarquer dans un taxiavec un inconnu. Je ne sais pas si mon destin à décider deme mettre à l'épreuve dès mon arrivée pour voir de quoi jesuis capable, mais je finis par trouver le morceau avecl'adresse griffonnée dessus. Nous trouvons un taxi, ça fera20$ par personne, j'ai fait du change avant de partir, etnous quittons l'aéroport.

 - Au fait, moi c'est Jude, comme la chanson

 - Et moi c'est Liv- Bienvenue à Montréal, Liv! 

Aller Simple pour Destiny CityOù les histoires vivent. Découvrez maintenant