Chapitre 1

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Comme tout le monde ne lit pas les messages d'auteur, je dois juste préciser avant que vous commenciez.

Cette histoire est la réécriture de Sweet Crimes. L'histoire est en partie modifiée. C'est comme une toute nouvelle histoire. Mais avec le même fond. Donc je vous laisse la (re)découvrir!

***

Je peux... exaucer votre souhait, effectivement, disait-il d'un ton sournois, marquant une pause pour appuyer sur sa supériorité. Mais je ne fais jamais rien gratuitement, vous savez ?

Mes paupières tremblent et s'ouvrent avec une réticence craintive. Les échos du cauchemar que je fais depuis maintenant des semaines s'estompent lentement dans les dédales de ma conscience. Un soupir, à la fois triste et libérateur, s'échappe de mes lèvres, rompant le silence de la nuit qui se dissipe.

Je pouvais apercevoir la pâleur délicate de l'aube qui se faufile à travers mes rideaux, enveloppant ma chambre d'une lumière chaude. Les premiers rayons du soleil filtrent timidement dans ma chambre, comme s'ils hésitaient à déranger le calme fragile de mon réveil.

Mes doigts, fins et tremblants, parcourent mon visage, cherchant à effacer les stigmates d'une terreur récente. Une fine couche de sueur perlante atteste de la lutte acharnée entre le sommeil et le rêve qui m'a retenue prisonnière.

Je suis fatiguée de me torturer à ce point l'esprit pour une chose aussi insignifiante. La vision de cet homme dans mes souvenirs me tétanisait sur place. Il était si froid et si écrasant. Je ne me souviens que de ses iris rouges qui me transpercent chaque fois que je posais le regard sur lui.

Mon corps est épris d'un saut incontrôlé lorsque mon téléphone se met à faire retentir une musique stridente qui m'en perce les tympans. Mon réveil. Je bascule ma tête sur le côté, lève mon bras lentement pour atteindre cet objet bruyant. Je le débranche de son secteur pour enfin arrêter ce chant horrible.

Six heures et demie. Je n'ai vraiment pas le courage de me lever pour aller en cours. Mon mental tout comme mon corps sont bien trop faibles actuellement. Je veux procrastiner dans mon lit pour le reste de la journée, mais je ne pouvais pas me le permettre. Si je suis autant stressée, c'est parce qu'aujourd'hui, nous recevons nos réponses concernant nos demandes de stage.


***


─ Ji-yeon !

Entendre mon propre nom me fait peur. Je me retourne lentement, serrant la hanse de mon sac dans ma main droite, si fort que j'enfonce mes ongles abîmés dans le tissu rugueux de celle-ci. Je vois mon meilleur ami s'approcher à pas légers, visiblement de bonne humeur.

─ Oh ! T'es terrifiante, s'exclame-t-il.

J'arque un sourcil à ses mots; sa franchise me fera toujours mal. Ce n'est pas comme si j'avais passé un temps interminable dans la salle de bain à cacher mes misérables cernes de dix kilomètres de long. J'en ai trop mis, c'est ça ?

─ Merci Jimin... réponds-je dans un souffle.

─ Tu as encore fait ton cauchemar ?

Je hoche la tête, le laissant enlacer mes épaules de son bras gauche pour me conduire vers notre salle de classe. Je n'ai pas lâché ma bretelle de sac depuis. Je suis angoissée. C'est durant cette heure que je vais savoir pour mon stage. J'ai postulé dans différentes entreprises internationales en pensant avoir le niveau. Et j'ai peur de m'être fait recaler par toutes et de finir sans stage pour la fin d'année puisque je n'ai pas pris de roue de secours.

Le stress s'infiltre, serrant mon corps dans un étau invisible. Mes épaules se crispent comme si quelqu'un s'en emparait sauvagement pour me faire peur. Mon estomac se noue douloureusement, me donnant la nausée. Et mon cœur bat fortement, si fort que je l'entends bourdonner dans mes oreilles, me rendant sourde. Chaque pensée semble tisser une corde supplémentaire, créant un nœud d'angoisse insurmontable.

Nous prenons place en salle, je pose mes fesses sur le faux bois de ma chaise, faisant face à mon ordinateur. Chaque déglutition me donnait l'impression d'avaler une gorgée de vinaigre. J'ai l'œsophage qui me brûle, faisant naître des larmes aux coins de mes yeux. Je me sentais si mal.

Mes doigts tremblent lorsque j'appuie sur le bouton power. Le système se met en route, pendant que moi, je meurs sur place. Mon écran s'allume, affichant le logo de l'école puis je suis sur le login.
Une fois connectée, je glisse le pointeur de ma souris sur le moteur de recherche, je rentre StageVision dans la barre de recherche avec une lenteur affreuse. Comment je pouvais être aussi stressée.

Ça va aller Ji-yeon, pourquoi tu ne serais pas prise ? Tu as de bonnes notes.

Je clique sur le lien, entre mes coordonnées, le chargement me semble interminable. Est-ce que c'est normal que ça charge autant ? C'est une bonne nouvelle ?

Non retenue.

Non retenue...

Je défile la page, je ne vois que du rouge. Au creux de ma poitrine, une douleur sourde éclate, irradiant à travers chaque fibre de mon être. La colère s'infiltre, écrasant mon cœur sous le poids d'une peine insurmontable. Chaque battement semble une plainte, comme si mon organe vital exprimait la tristesse qui envahit mon âme.

Au milieu de tous ces refus, une petite ligne verte.

Acceptée.

Je n'en reviens pas. J'ai été prise dans une entreprise. Le soulagement se lit maintenant sur mon visage tandis qu'un filet d'air passe entre mes lèvres entrouvertes. Je m'avachis sur ma chaise en sentant tous mes muscles se détendre dans le réconfort de cette nouvelle. Mais mes cils viennent plusieurs fois caresser mes joues quand je lis le nom de celle-ci : Impero. J'ai été acceptée dans l'entreprise la plus influente du pays. Celle qui porte notre nation sur ses épaules. Je n'ai pas eu le profil pour être dans des entreprises moindres, mais pour elle oui ? Ça n'a aucun sens.

─ Alors ? demande Jimin.

Il se penche sur le côté, posant son regard sur mon écran. Je peux deviner ses yeux s'écarquiller en voyant, tout comme moi précédemment, le nom que j'avais lu. C'était vraiment... Surprenant, je n'avais pas d'autre mot pour décrire ça. Mais rien n'est encore joué. Je dois maintenant me présenter là-bas, et faire mes preuves. Si je ne leur conviens pas, ils peuvent très bien me mettre à la porte sans aucun préavis.

Je viens passer mes doigts dans mes cheveux, m'arrachant quelques mèche en me grattant. Je suis si nerveuse, la boule de stress qui avait disparue est réapparue soudainement, me faisant geindre. Je dois extérioriser cette souffrance interne physiquement, et me gratter de cette façon est pour moi la seule solution.

─ Eh... Détends-toi... dit Jimin tout bas.

Je ne peux pas. Et si je foire tout encore une fois ? Je suis incapable de croire en mes capacités, et de la confiance, c'est absolument ce qu'il faut dans ce domaine. Je vais mettre un pied là-bas que ce sera déjà le commencement de ma descente aux enfers. Je ne peux que m'imaginer le pire. Et puis de toute façon, me dit-on pas de ne pas positiver pour ne pas se faire de faux-espoirs ? À moins qu'il n'y a que moi qui dit de telles âneries ? Je réfléchis trop, beaucoup trop, je n'arrive même plus à suivre mes propres pensées. Mais je dois me dire que tout ira bien.

Tout ira bien...

𝐈𝐌𝐏𝐄𝐑𝐎 | kth Où les histoires vivent. Découvrez maintenant