Salut à toi qui me lis, si tu as ce carnet entre les mains, c'est certainement parce que ça s'est mal fini pour moi, mais il n'est pas trop tard pour les autres. Je suis 2486. L'un des sujets d'expérience du CEMH, le centre d'études de monstres humanoïdes. Ceci est en quelque sorte mon journal de bord, je l'écris à la fois en espérant qu'il sorte un jour de ces murs, à la fois pour ne pas perdre la raison.
59ème jour depuis mon réveil dans cette pièce blanche, sans mémoire et sans repère. Je le sais car je les ai comptés. Aujourd'hui encore, on m'a fait 3 piqûres. Je commence à en avoir assez de ces infirmiers qui refusent de me dire ce qu'ils m'injectent.
60ème jour. Encore 3 piqûres. Je passe une journée de plus à me demander ce que signifie « montre humanoïde » et je ne trouve toujours pas de réponse. J'en viens à me demander si mes souvenirs du monde extérieur ne sont pas trafiqués.
61ème jour. Aujourd'hui il n'y a pas eu de piqûres, au lieu de ça, un homme en combinaison intégrale de laboratoire est venu me parler. Il m'a dit qu'il était chargé de s'occuper de moi a présent, et qu'il avait décidé d'en finir avec les piqûres. J'aimerais en savoir plus.
62ème jour. Aujourd'hui je me suis réveillé avec une horrible douleur à la tête. J'ai passé toute la matinée sur le matelas, refusant de manger le repas insipide qu'on me propose chaque jour. Vers le début de l'après-midi, j'ai perdu connaissance. Quand je me suis réveillé, il devait faire nuit, et je n'étais plus sur le matelas.
63ème jour. L'homme en combinaison est encore venu me voir, il m'a dit que le premier test était intéressant, et il m'a posé des questions sur ce que j'avais vécu hier. J'ai l'impression qu'il essaye de me cacher ce qu'il s'est passé quand j'ai perdu connaissance. Le soir j'ai eu un gâteau comme repas. J'ai refusé d'y toucher, c'était trop suspect.
64 jour. J'ai terriblement faim, ils on arrêté de m'envoyer les repas habituels. Je pense qu'ils veulent vraiment que je mange ce gâteau. Je tiendrai bon.
65 jour. Je me suis à nouveau réveillé avec cette douleur à la tête. J'avais très faim. J'ai de nouveau perdu connaissance, mais cette fois-ci j'ai fait une sorte de rêve étrange, j'étais dans ma cellule mais j'étais une sorte de monstre. Le miroir m'a montré un être grand, pâle, squelettique, avec 6 bras pourvus de griffes noires, un visage uniquement composé d'un œil et un crâne chauve à la peau bleuâtre. Je ne pouvais pas le contrôler et il tentait de s'enfuir. Quand je suis revenu à moi, le gâteau avait disparu.
66ème jour. L'homme en combinaison est encore venu. Il m'a demandé ce qui s'était passé hier. Je lui ait dit que je ne m'en souvenais pas. Il n'a pas semblé satisfait. Je refuse de lui raconter mon cauchemar.
67ème jour. Ce matin, l'homme est revenu, il m'a forcé à boire un verre de liquide semblable à de l'eau, mais je ne suis pas dupe. J'ai fini par lui raconter mon cauchemar malgré moi. Il m'a dit que demain ils allaient m'opérer. J'ai peur de ce que ça signifie.
68ème jour. Ce matin j'ai recommencé à avoir mal à la tête, ils sont venus me chercher et ils m'ont emmené dans une salle d'opération. Ils m'ont forcé à manger un de leurs gâteaux et ils m'ont attaché à une table d'opération. J'ai perdu connaissance à ce moment là, mais j'ai à nouveau fait un « cauchemar ». J'étais à nouveau ce monstre, et je me faisais opérer à vif. La douleur était beaucoup trop réelle. Je me suis réveillé dans ma cellule. Je commence à avoir de sérieux doutes sur ce qui se passe. Je pense que l'on me force à me transformer en monstre. Ou alors, c'est moi qui me transforme en monstre. Les piqûres étaient là pour m'en empêcher. Je veux m'enfuir d'ici.
69ème jour. Je me suis encore réveillé avec une douleur à la tête. J'ai passé quelques heures à taper sur la porte blindée, demandant les piqûres, mais personne n'est venu. Et je me suis transformé en monstre. Je ne pouvais pas me contrôler, j'ai cassé la quasi totalité du mobilier de ma cellule avant de me retransformer. Je veux que ça s'arrête. Je ne sais plus qui je suis, j'ai l'impression de sombrer un peu plus dans la folie chaque jour.
70ème jour. L'homme en combinaison est revenu. Il m'a dit que l'opération avait empiré les choses, qu'on ne pouvait plus rien faire pour arrêter mes crises. J'ai peur de ce qui va se passer. Je veux m'enfuir.
71ème jour. Ils ont arrêté de me nourrir.
72ème jour. Je me suis encore transformé. J'ai réduit le matelas en miettes. J'ai terriblement faim, j'ai peur qu'ils me laissent mourir ici.
73ème jour. Je crois que je deviens fou. J'ai mangé ce qu'il restait du matelas pendant une « crise ». Je suis à bout de force. Je ne pense pas tenir longtemps.
74ème jour. Je semble bel et bien destiné à une mort lente et douloureuse dans cette cellule. Il ne reste que le miroir qui tienne encore debout.
Dernier jour. Je ne veux plus me transformer, je ne veux plus vivre. J'ai cassé le miroir et je me suis tranché les veines avec. Je vais mourir dans quelques minutes. Adieu. Si vous lisez ceci, il est trop tard pour moi, mais peut être encore temps pour les autres si seulement ils peuvent être sauvés.
