30. La Cafétéria

1K 75 76
                                    

Saïd a réussi à réaliser un super tour de magie : celui de figer Olivier telle une statue pendant une poignée de secondes. Lorsque celui-ci reprit ses esprits, il fit lentement quelques pas en arrière. Il était complètement terrifié. Et plus il reculait, plus Saïd avançait vers lui.

-Olivier...c'est moi. Tu n'as pas à avoir peur.

-Non non non ! C'est pas possible...tu...tu...tu es mort.

Saïd avança de nouveau en sa direction. Mais cette fois, Olivier n'osa pas reculer. Il voulait voir de plus près le visage de son ancien petit-ami. Le moment lui faisait peur car il se disait qu'il était en compagnie d'un revenant. Toutefois, et aussi paradoxal que cela puisse paraître, il admirait le visage de cet amour perdu. « Il est devenu encore plus beau » se disait-il intérieurement.

-Olivier, viens avec moi s'il te plaît ! Je te promets que je vais tout t'expliquer.

L'étudiant ne fit rien. Il ne bougea pas d'un poil. Comment pouvait-il suivre quelqu'un dont il avait assisté à la mort ? Il était vraiment perdu. Pendant qu'il doutait, Saïd lui saisit la main pour le rassurer.

-Je ne te ferai aucun mal mon amour.

Olivier ressentit aussitôt des frissons. La chaleur de la main de Saïd additionnée à son «mon amour» ont largement suffi à le charmer. Finalement, sa peur se dissipa quelque peu. Il n'était sûr que d'une seule chose : c'est qu'il s'agissait bel et bien du Saïd qui avait partagé sa vie. Il monta donc dans la voiture de ce dernier.

Durant le trajet, Saïd racontait des petites blagues pour détendre l'atmosphère. Il ne voulait pas entamer les sujets sérieux, préférant en parler dans un endroit beaucoup plus calme.

Ils entrèrent dans une cafétéria qui venait d'ouvrir. L'enseigne avait pris la fête de Noël au sérieux car il y avait des guirlandes, des sapins, des décorations de Noël à chaque endroit. Même dans les toilettes, on pouvait sentir l'esprit de Noël.

-Euh...j'ai déjà pris mon p'tit-déjeuner ce matin, informa Olivier.

-Qui a dit que c'était interdit de prendre deux p'tits-déj ? Allez asseois-toi !

Le jeune homme s'assit juste en face de Saïd. Ils se regardèrent durant un court instant. C'était quelque chose qu'ils faisaient tout le temps quand ils étaient en couple. Ils ne pouvaient pas s'en empêcher. C'était devenu instinctif chez eux.

-Hum...on a déjà repris nos vieilles habitudes, dit Saïd.

Olivier, gêné, fit semblant de toussoter.

-Si je t'ai suivi jusqu'ici, c'est parce que je veux savoir comment ça se fait tu sois toujours en vie. Alors, j'aimerais bien que tu me racontes tout ça !

-Ouais tu as raison ! Tu es prêt ?

-Oui.

-Tu sais, c'est lorsque tu m'as cogné tout à l'heure que tous mes souvenirs sont revenus.

-Quoi ? Tu veux dire que tu avais perdu la mémoire ?

-Exactement ! Je déduis que je l'ai perdue après que ton frère m'ait tiré dessus. En effet, je me suis réveillé dans un endroit bizarre avec lui et ses hommes. Vu que je ne me souvenais de rien, ils m'ont fait croire que mes parents avaient essayé de me tuer et qu'ils avaient réussi à me sauver. Et moi je les ai cru et comme un idiot, je leur étais reconnaissant en accomplissant tout ce qu'ils souhaitaient. Ton frère voulait faire du trafic de drogue ici à Johannesburg parce qu'il avait des amis qui se faisaient beaucoup d'argent grâce à cela. C'est ainsi qu'il m'a envoyé ici. Il a tout fait pour moi. En retour, je devais lui envoyer l'argent que je gagnais dans ces activités illicites. Lorsqu'il est mort, j'avais quand même amassé beaucoup d'argent. J'ai donc décidé d'arrêter cette activité et d'investir avec cet argent sale. C'est comme ça que j'ai ouvert cette cafétéria.

Amoureux d'un Microbe [BxB]Where stories live. Discover now