Poèmes D'une Fille Solitaire

Les rideaux rouges

Les volets sont fermés

Les rideaux rouges sont tirés 

Envie d'écrire, écrire je ne sais quoi 

Une nuit, une vie toute entière à te voir en fermant les yeux 

Une voix que j'entends malgré le silence

Une voix sans appartenance

Les volets sont fermés

Les rideaux rouges sont tirés 

Combien de médicaments ai-je pris pour dormir 

Dans l'espoir que ton image ne s'impose plus à moi ?

Peut-être est-ce moi qui t'appelle ? 

Je n'ai jamais prévu rien de tel 

Ta bouche qui prononce mon prénom 

Me donne toujours les mêmes frissons 

Et pourtant seul mon esprit me joue des tours 

Tu n'es pas là quand je te crois au moindre détour 

Les volets sont fermés

Les rideaux rouges sont tirés

Même la télévision ne saurait frôler mon attention

Quand je crois sentir tes yeux sur moi, souvenir d'exception 

Et je cours dans le couloir sans lumière

Il fait trop sombre pour que je t'atteigne 

Sais-tu que les vivants nous hantent plus que les défunts ? 

Quand une fleur qu'hier encore je ne connaissais pas 

Me murmure à l'oreille que tu as le même parfum 

Quand à chaque fois que je vois un enfant je nous vois main dans la main 

Les volets sont fermés 

Les rideaux rouges sont tirés 

Une bouteille de rosé sur le bord de la table en verre du salon 

Que pourrais-je fêter quand tu vis avec une autre ? 

Je désinfecterai ma blessure avec de l'alcool

Celle qui ne se referme jamais 

Coutures et pansements n'y font rien 

Il n'existe aucun remède à l'amour 

Quand l'on est épris l'on est condamné 

Les volets sont fermés

Les rideaux rouges sont tirés

Mes yeux sont clos 

Et mes mots sont mes maux