Chapitre 11 : comme le lait sur le feu

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Prêtant une attention que partielle au téléviseur allumé dans sa chambre d'hôpital, Tony est agréablement surpris de voir le nom de Steve s'afficher sur l'écran de son téléphone.

- ah SUPER beau gosse, alors comme ça, on vient prendre des nouvelles de son patient préféré ?

- t'es encore à l'hôpital ?

- jusqu'à midi. C'est Rhodey qui vient me chercher. Ça me fait plaisir d'entendre ta voix, tu sais.

Sa confidence n'a pas pour but de faire culpabiliser Steve, il dit juste ce qu'il ressent, comme à son habitude.

- t'as l'air d'avoir le moral, c'est bien.

- oh je te cache pas mon p'tit Stevie que j'étais encore au fond du trou hier après-midi quand tu m'as dit que c'était fini mais Rhodey est passé me voir le soir-même pour m'apporter quelques affaires et pour me sauver d'un dîner dégueulasse à l'hosto en commandant chez le chinois. Du coup, on a reçu des biscuits de la chance et devine ce qu'il y avait de marqué dans le mien.

- je sais pas, y avait marqué quoi ?

- « il n'y a pas d'autre remède à l'amour que d'aimer plus encore ». Non mais je te jure, si c'est pas un signe du destin, ça. Je savais plus quoi faire, je ne savais plus où j'en étais dans notre histoire. Si je devais me battre pour sauver notre amour ou alors abandonner. J'étais perdu. J'attendais un signe et je l'ai eu mon biquet, je l'ai eu.

- Tony...

- je sais, je sais, pour l'instant, tu penses que tu es mieux sans moi mais qui sait, peut-être que dans... disons quatre semaines, tu verras les choses différemment et on pourra...

- non, Tony ! Dans quatre semaines, quatre mois, quatre ans ou quarante, on pourra pas !

Tony n'ose plus parler, c'est bien la première fois que son beau blond hausse la voix de la sorte quand il s'adresse à lui.

- on pourra plus jamais... tu comprends ?

Cette fois, Steve lui parle tout en douceur. Comme s'il vient tout juste de se rendre compte qu'il y est allé un peu fort quelques secondes plus tôt.

- même si on est faits pour être ensemble ?

- non, Tony. C'est faux. Je ne suis pas fait pour toi. Et tu n'es pas fait pour moi non plus.

- tu ne veux plus de moi alors ? Tu ne veux vraiment plus de moi ?

Il y a de la vulnérabilité dans sa voix mais il s'en moque. Avant ce coup de fil, il était encore rempli d'espoirs. Steve vient de les réduire à néant.

- je suis désolé. Tout est de ma faute. J'ai fait durer les choses trop longtemps.

C'est le dernier coup de massue pour le brun. Il n'a plus la force de parler. Il doit se guérir de Steve. Pour de bon.

- Tony ? T'es là ?

Il raccroche. Il a besoin d'air frais. Le toit de cet hôpital lui semble être l'endroit idéal pour ça. Ses mains trouvent appui sur le petit muret en face de lui. Il regarde en bas. Il n'a plus le goût de rien. S'il sautait, tout serait fini pour lui. La douleur aussi. Et c'est ce qu'il veut. Juste ne plus rien ressentir.

Il n'y a plus d'intérêt, plus de passion, plus d'envie, le trio s'est fait la malle dès que Steve lui a annoncé que c'était fini. Il a perdu l'envie de se raccrocher à la vie, de se lever le matin, de faire son boulot parce qu'il ne croit plus à rien.

La pression de ses mains se resserrent sur le petit muret. Il n'est même pas encore monté dessus que l'idée le séduit de plus en plus. C'est le bon moment pour se lancer, pour s'abandonner, faire taire définitivement son cœur brisé, il est prêt, il veut combler ce vide qu'il ressent en lui, à tout jamais.

Super CaptainWhere stories live. Discover now