Macchiato Caramel

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.Il était presque midi lorsque Zenitsu sortit de l'hôpital, baillant aux corneilles. Il fallait dire qu'il n'avait pas beaucoup dormi la nuit dernière. Son grand-père l'avait d'ailleurs sermonné pour ça, avant d'être étouffé par une quinte de toux qui raviva l'inquiétude du blond. Le vieillard avait beau dire qu'il ne devait pas se faire du mouron et de profiter de sa jeunesse, le concerné craignait que la vieillesse l'emporte trop tôt. Il était si malade qu'il avait dû être hospitalisé si bien que son petit-fils, d'habitude si assidu en cours, avait séché presque toute cette dernière semaine pour s'occuper de lui. Son grand-père serait furieux s'il l'apprenait, une raison de plus pour rester près de lui, bien qu'au final, c'était le jeune homme qui avait plus besoin de lui.

Il leva ses mains et les claqua si fort sur ses joues qu'il en gémit de douleur. Mais au moins, ses idées sombres l'avaient quitté. Pour l'heure, il n'était pas question de se laisser submerger par tout ça. Il n'avait pas très faim, mais il promit à son grand-père de se mettre quelque chose sous la dent. Et il reviendrait vite.

A pas de course, il se dirigea vers le kiosque chez qui il avait pris l'habitude de chercher un casse-croute depuis quelques jours. Mais, lorsqu'il arriva au parc, il vit qu'il était fermé, pour une raison qui lui était pourtant inconnue. Il hésita à rebrousser chemin, les bras ballants. Peut-être trouverait-il un Starbucks un peu plus loin, mais il était sûrement plein de monde à cette heure. Distraitement, il observa les alentours jusqu'à ce que ses yeux se posent sur un banc occupé par une jeune femme, à peine plus jeune que lui, qui le regardait. Leur échange de regard ne dura cependant qu'un court instant, l'inconnue étant la première à baisser le regard. Lui, continuait de l'observer, laissant par la même occasion un drôle de sentiment germer en lui.

Elle me regardait ? Se disait-il. Est-ce qu'elle serait tombée amoureuse de moi ?

Pour peu dire, Zenitsu Amatsuga était un grand romantique ou, en d'autres mots, une personne qui s'emportait beaucoup trop rapidement. Il lui arrivait souvent d'interpréter, même le plus innocent des signes, comme une demande en mariage. Là où il en voyait une qualité, ses proches assuraient que c'était là le trait le plus insupportable de sa personnalité. Il ne comptait plus le nombre de fois où ils avaient tenté d'empêcher sa passion de s'exprimer. Zenitsu n'y pouvait rien, c'était un grand amoureux des femmes.

Or là, il sentit quelque chose de plus fort. Bien qu'elle se trouvait à une dizaine de mètres, il fut comme foudroyé par sa beauté. Ses longs cheveux noirs de jais ondulaient parfaitement dans son dos faisant ressortir la couleur orangée dont elle avait vernie les pointes. Deux mèches encadraient son visage fin et angélique, dégageant une telle pureté qu'il en fut comme hypnotisé. Cette fantastique apparition ne le laissait pas de marbre, si bien qu'il sentit ses joues s'empourprer. Il détourna le regard en se grattant l'arrière de la nuque. Devait-il l'aborder ? Bien sûr. Mais comment ? Il avait étrangement peur du ridicule, alors qu'il venait à peine de la rencontrer.

- Excuse-moi...

Il sursauta et laissa malencontreusement échapper un cri très peu viril. Il s'en voulu lorsqu'il découvrit la jeune fille qui hantait ses pensées, dorénavant à moins d'un mètre de lui. Il se reprit à la vitesse de l'éclair, comme si de rien n'était, et afficha un sourire de bienséance.

- O...Oui ?

- Ça fait un moment que je te vois debout, au milieu du parc, fit-elle d'une voix qu'il ne put s'empêcher de trouver absolument divine. Je suppose que c'est le kiosque que tu recherches. Ils étaient là ce matin mais ils ont fermé il y a quelques minutes. Apparemment, un client ce serait plein de l'hygiène.

Il l'avait raté de peu alors.

- Mince, souffla-t-il déçu. Dans ce cas... Merci mais...

Macchiato CaramelWhere stories live. Discover now