Chapitre 19

53 11 5
                                    

Je tic sur le « essayer » mais ne réplique pas. Nous redescendons et trouvons le beau gosse avachie sur le canapé.

-Votre monde est bizarre, déclare-t-il de but en blanc.

-Ton accent aussi, riposte Betty en riant.

Je remarque que ses joues rosissent légèrement. Aïe, ça ne présage rien de bon.

-Alors tu as aimé ?

Rayen m'adresse un sourire éclatant.

-C'était trop bien. J'ai adoré. Les gens d'ici sont très différents physiquement des Aélïdiens. Il y a plusieurs filles qui m'ont demandé mon : numéro ?

Il me charrie, veut que je sois jalouse. Je lève les yeux au ciel.

-Tu t'attendais à quoi ? Nous sommes beaucoup moins beaux que vous, c'est une évidence.

Il prend un air pensif.

-Moi je pense que si on prenait une femme de votre monde elle se ferait très courtiser par les nôtres. Les opposés s'attirent.

Je ne sais pas s'il essaye de me faire passer un message ou s'il réfléchit tout haut.

-Mais dans les deux mondes, continue-t-il, nous sommes sensibles à la beauté.

-Très belle réflexion, je maugrée.

-Dis juste que t'es incapable de sortir des trucs comme ça ! Crie-t-il.

Je prends un coussin et lui jette à la figure, il le rattrape d'une main.

-Bien ess...

Un autre oreiller le coupe en l'atteignant aux côtes. Je lève un pouce en l'air à Betty.

-Je vais me venger ! Hurle le jeune homme en l'attrapant et la jetant sur le divan.

Puis il me prend en sac à patate et me trimballe comme ça dans toute la maison pendant que je crie à l'aide en le frappant de mes poings qui ne doivent pas lui faire très mal. Au bout d'un moment, il me lâche et je n'arrive pas à m'arrêter de glousser. Ma meilleure amie de même, ses longues mèches sont toutes emmêlées. Cette vue m'hilare encore plus et mon ventre commence à me faire mal.

-Pourquoi est-ce qu'on rit déjà ? Halète Betty.

-Je sais pas !

Rayen nous observe, un rictus moqueur plaqué sur le visage, les bras croisés.

-Je n'aurais jamais crû que tant de son pourrait s'échapper des ces deux petits corps, déclare-t-il dés que la joie est retombée.

-Tu dis ça parce que tu es jaloux ! Je clame.

Betty continue.

-Et encore, tu n'as rien vu !

19h43. Je sais que c'est le moment de partir, Rayen me fixe plus intensément chaque seconde. Il ne le formule pas à voix haute mais son regard se fait toujours plus insistant.

-Je suppose qu'il est l'heure, fais-je.

-Oui.

-Okay, dans une heure et demie, Betty, mets Tornade dans le porte bébé. Quand je vous dis go, vous vous accrochez à moi, en attendant, vous ne vous éloignez pas trop.

La rousse parait stressée, j'ai envie de lui dire : qu'est-ce que ça doit être pour moi alors ? J'appréhende la douleur insupportable tellement fort que tous mes muscles sont crispés. Rayen libère le pouvoir de l'Obscur. Aussitôt, je sens des griffes se refermer sur mon cœur et les ténèbres me ronger. Le jeune homme me caresse doucement le dos, ce qui m'apaise un peu. Quand la première nausée me vient, Betty a soudainement des larmes de sang qui lui coulent des yeux.

KrisWhere stories live. Discover now