Alien Super Héros

ALIEN SUPER HEROS

Je trimbale un sac vert pomme en coton recyclé. A l'intérieur, mon flingue à air comprimé et un t-shirt de rechange. J'en ai toujours un avec moi pour me sentir frais après avoir échappé aux combis. Je n'ai pas besoin de grand-chose en plus. Le monde est facile à sauver. Le monde s'est pratiquement autodétruit. Je suis parmi vous. A la superette, j'achète ma soupe en poudre, mon thé glacé à la menthe, mon papier cul, mes tranches de salami. Je rencontre des prostituées au comptoir. J'écoute leurs histoires. Langues coupées, piqûres d'héroïne dans le blanc des yeux. Je les venge et je tue leurs macs. Un par un, je les bute le soir. J'extrais du béton le pourri, la moisissure de l'homme. Je suis vite devenu un super héros pour les filles. Tout est parti de là en fait. J'ai trouvé ça primordial, génial, alors j'ai continué, accentué, globalisé ma démarche. A présent, j'exécute mes désirs de justice et les ordres de l'Un. Je n'ai peur de rien. Je suis la vérité, je suis la pureté, un mix de poussière étoilée et de tarmac. Quand je veux me sentir libre, je zone sur des parkings vides et je casse des voitures. J'en désintègre beaucoup aussi et j'en envoie dans le passé avant les dinosaures. Je maîtrise les vortex, les dimensions, la corde à sauter. Je crée des portails vers des univers où les biches ne sont plus écrasées par des camions trois tonnes. Je pourrais changer l'espace-temps et le rendre meilleur. A vrai dire, j'essaie un max. Mes tentatives sont fructueuses et infructueuses. Je parviens parfois à des trucs sensass. Les trous entre les nuages, si tu les vois, c'est moi, ce n'est ni dieu, ni son fils, encore moins un phénomène météo dépressionnaire ou un typhon généré par le HAARP. Je crois que je suis là car il te faut une nouvelle icône sur laquelle te calquer. Tu n'as plus besoin de bibles, pas plus de comics, de barbus célestes ou de gars en collant, plus de Batman, ni de tapettes du Green Lantern. T'as besoin de moi. Un alien conscient en pantalon de travailleur. Je vais renverser le complot mondial avec toi.

D'abord, il faut flinguer l'intégralité du corps de police, l'inspecteur, les sous-chefs, les adjudants-chefs, et réimplanter des caboches de chiens de berger aux clebs de la brigade canine. Ensuite, il faut piquer l'arsenal d'armes des QG dans les montagnes suisses, les Kalachnikovs qu'ils ont saisis aux mercenaires, et se mettre en route vers les plaines, vers l'insurrection. Bloquer les entrées de garages des commissariats avec les clous les plus épais et pointus du magasin de bricolage et se fournir en gros cadenas, en acier inoxydable. Il ne faut plus les craindre. Crée ta combinaison de combat. Protège-toi avec des cartons de Tetra Pak, colle-les autour de tes jambes, de tes hanches et espère au plus profond de toi détruire le monde. Cet équipement de fortune amortira les coups de matraques et déviera le courant des Taser. Puis, normalement, dans ces cas-là, une symphonie magistrale doit surgir en toi. La musique thème de Zelda correspond bien à la quête que revêt notre soulèvement. Trouve-la sur Youtube ou sur un émulateur Gameboy. Entonne-la et redresse-toi. Nique les autorités. L'Homme n'a pas attendu dix mille ans pour se convaincre d'être supérieur aux puissants et mourir dans des émeutes globales. On nous a violé, on nous a fisté. Renverse une poubelle, brûle du pétrole, détruis des vitrines, ne suis plus de formations, ne travaille plus. Il faudra tuer des soldats, même si ce sont des amis. Il faudra tuer ton agent de quartier, même si il a été cool et t'as protégé des cambriolages. Il faudra tous les lyncher tant qu'ils ne seront pas dans notre camp. Le clan des héros, des filles et des gars qui se contiennent ça et là, tremblant des migraines qu'ils ne veulent plus soigner. Arrêtez de prendre des placebos et des Aspro 500 effervescents. Si vous avez mal à la tête, subissez-le, pour encore plus avoir la hargne. Oui, vous, les flics, vous allez vous pisser dessus tellement vous allez avoir peur, vous mouillerez d'urine syphilis vos gilets pare-balles...