Épilogue

20 7 2
                                    

Elle a disparu dans la nuit, le temps d'un passage de quelques demi-secondes par la lumière renaissante. J'ai repensé à ses paroles, mon cœur s'est serré, j'étouffais, je devais rester fort, ne plus verser de larmes, mais j'ai pleuré. J'ai pleuré, et cela faisait bien longtemps que je n'avais pas pleuré ainsi.

En redescendant de cette tour, tout avait perdu son charme. La magie avait disparu dans la brume en même temps que mon cœur, mais, étonnement, les étoiles brillaient, la lune resplendissait et, soudain, elle est apparue, l'étoile filante tant attendue.

J'aurais tant aimé lui dire, avant qu'elle ne s'envole, à quel point elle m'avait aidé, à quel point elle m'avait relevé, à quel point elle m'a libéré. J'aurais aimé lui dire que, la première fois que je l'ai vue, j'ai été émerveillé. Que ses grands yeux verts qui m'ont intensément regardé m'intimidaient. Que ses sourires francs et ses fossettes me faisaient suffoquer. Que son odeur vanille m'obnubilait. Que son rire me transperçait d'une douce chaleur d'été.

Je l'aime, je l'ai aimée, je l'aimerai à jamais.

Le phare dans la nuit guide les bateaux pour que ceux-ci puissent rentrer à bon port. La lumière est blanche comme le soleil qui voudrait nous aveugler. Et, pour encore mieux fonctionner, elle tourne sur elle-même telle une robe qui s'envole. Elle a pour seul objectif de briller de mille feux afin de saisir le monde qui l'entoure.

Elle s'appelait Rose et je m'appelle Paul. Et nous fûmes des adolescents éperdument amoureux.

Les âmes envolées peuvent revenirWhere stories live. Discover now