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Fantastique - Discord

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Le narrateur à griffes

Bonjour.

Qui je suis ? Cela n'a aucune importance.

Je tenais simplement a vous partager une histoire.

Celle de ma soeur, plus précisément.

A l'été 1850, elle avait treize ans, et était une des plus jolie personnes qu'il m'avait été donné de voir.

Ses cheveux étaient d'un roux chaud, ses yeux d'un vert tendre.

Sur sa nuque, sa tache de naissance formait comme un animal cornu.

On l'avait souvent moquée pour cette tache étrange, mais personne dans la famille n'y prêtait réellement attention.

Après tout, chacun d'entre nous portaient une marque du même acabit.

Le jour ou tout a basculé, il faisait très chaud.

Nous nous reposions sous un arbre, piaillant et bavardant comme seuls nous pouvions le faire.

C'est alors qu'une chèvre s'était approchée de nous.

Derrière elle, son propriétaire courait en lui criant de s'arrêter, le dos tant courbé qu'il manquait de se casser la figure à chaque bosse sur le sol.

Ce jour là, ma soeur rencontra son futur mari.

Leurs noces furent mémorables. Les plus belles depuis bien longtemps.

Leur vie de couple, elle, se dégrada progressivement.

Ce ne furent d'abord que des coups accidentels, de petits coups de coudes que l'on pouvait mettre sur le compte de la maladresse.

Lentement, surement, une relation toxique se mit en place.

La plupart du temps, l'homme était gentil, prévenant, attentif au bonheur de sa femme.

Mais parfois, il entrait dans une colère noire et se mettait a la frapper de toutes ses forces en l'insultant.

Puis il retrouvait sa personnalité habituelle, et s'excusait, l'air réellement contrit.

Évidemment, ma soeur lui pardonnait tout.

Sa plus grosse erreur.

Chaque fois qu'il la frappait, la chèvre était là.

Près de lui, a la regarder de ses yeux étranges.

Ma soeur tua la chèvre, afin que tout s'arrête enfin !

Rien n'y fit. L'homme devint encore plus violent.

Il la traitait de fille du diable, de femme démone.

Un jour, il la tua.

A l'enterrement, il fit le mari éploré, rendu inconsolable par la mort de sa femme.

Moi, je savait la vérité.

Alors, lorsque le prêtre pria pour que son tueur fusse puni.

Je sautai sur la tête de l'homme à la chèvre, et lui crevait les yeux de mes griffes.