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jeongin dormait depuis un petit moment, et moi,
je le fixai depuis le rétroviseur.

dans son sommeil, il semblait tellement imperturbable, tranquille, et surtout reposé.

les soucis du monde extérieur ne le perturbait plus.
on aurait dit un ange, un vrai.

j'ai vécu plus de 200 ans sans ressentir quoi que ce soit, mais aujourd'hui j'étais perturbé par un lycéen, par ce lycéen.

il me perturbait.

étrange n'est-ce pas ?

mais étrangement, c'était agréable de ressentir après tout ce temps.

que c'est agréable de ressentir.

j'avais abandonné le volant, je savais qu'il se chargerait du reste pour nous conduire au terminus.

je m'étais levé, et je me rapprochais doucement de lui, sans précipitation pour éviter de le réveiller.

j'avais pris place sur une chaise qui se trouvait devant la sienne, j'avais une proximité respectable pour ne pas pénétrer dans sa bulle.

je me contentais de le regarder dormir, sagement, sa faible respiration se fondait à mes oreilles comme une mélodie agréable.

ses paupières s'ouvraient petit à petit jusqu'à s'ouvrir complètement.
son regard s'était immédiatement posé sur moi, et je me sentais honteux de me trouver à cette position à cet instant.

qu'allait il penser de moi ? comment allais-je lui expliquer que je me trouvais ici et pas au volant ?

ses yeux sondaient les miens, ainsi que tout mon être, je le regardai silencieusement, sans laisser d'émotion transparaître, mais c'était tellement difficile pour moi.
j'allais craquer d'ici peu.

_ vous êtes spécial, tout comme ce bus l'est n'est-ce pas ?

_ en effet, mais sache que tu l'es aussi, et jamais personne ne devrait affirmer le contraire à ton sujet, crois-moi.

_ vous dites ça pour me réconforter ?

_ non, pas du tout.. c'est juste que je me souviens avoir été comme toi un jour, un jeune perdu à qui la vie n'a pas fait de cadeau...

_ et qu'est-ce qui s'est passé ensuite ?

_ j'ai finis par perdre les pédales, et j'ai fait une chose irréparable que je regrette tant à chaque instant.. j'aurai tellement aimé que quelqu'un vienne me parler comme je suis en train de le faire avec toi maintenant, qui sait peut être que je n'aurai pas perdu la tête ?

_ moi, je veux juste en finir.

_ pourquoi choisir la mort ?

_ c'est la fin et le début de tout, je peux peut-être finir heureux en quittant ce monde ? et puis, peut-être que mon bonheur ne se trouve pas ici sur la terre ?

_ et qui te dit que ton bonheur se trouve dans l'au delà ?

_ parce que vous y êtes, vous le passeur.

terminus " hn "Where stories live. Discover now