Chapitre 5

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Je ne peux pas laisser son attitude me faire douter. Je dois partir. C'est la seule pensée raisonnable qui résonne dans ma tête. La tension dans la pièce est palpable, comme une épaisse brume qui enveloppe chacun de nous. Ça me rend tellement mal à l'aise, je ne me sens pas à ma place, je me sens de trop. Mon patron se tient là, le regard fixé sur moi avec une intensité dérangeante, comme s'il pouvait lire en moi. Je me sens piégée, impuissante, face à son aura intimidante.

Pourtant, malgré la terreur qui me noue l'estomac, je rassemble tout mon courage et plante mon regard dans le sien. J'ai les poings si serrés que je peux sentir mes ongles perforer douloureusement ma peau. Je refuse de lui montrer ma peur, refuse de lui donner la satisfaction de me voir faiblir. Mais même avec toute ma détermination, je ne peux pas ignorer le frisson d'angoisse qui parcourt mon échine.

— Je... je veux démissionner, parviens-je enfin à articuler, ma voix tremblante mais résolue.

Monsieur Kim arque un sourcil, visiblement surpris par ma déclaration. Un sourire narquois étire ses lèvres alors qu'il se redresse, laissant échapper un rire sarcastique qui résonne dans la pièce.

— Démissionner ? Pourquoi voudrais-tu faire une chose pareille, dolce mia ? demande-t-il d'une voix suave, presque séduisante.

Je serre encore plus les poings, luttant contre l'envie irrépressible de reculer. 

— Parce que je ne peux pas travailler dans un environnement dans lequel je ne me sens pas à l'aise...

Mes mots sont à peine audibles, mais je ne m'attarde pas pour voir sa réaction. Mes jambes tremblent sous moi, mais je m'efforce de garder ma dignité alors que je m'éloigne de son bureau. Il me dévisage un instant, son regard sombre traversé d'un éclair d'amusement. Puis, avec un geste brusque, il se rapproche de moi, réduisant la distance entre nous à néant. Son souffle chaud caresse ma peau, me faisant frissonner malgré moi.

— Tu crois vraiment que tu peux partir comme ça ? murmure-t-il, sa voix sinistre s'évapore dans l'air étouffant de la pièce.

Je retiens mon souffle, incapable de détacher mes yeux des siens. Il y a quelque chose de dangereusement hypnotique dans son regard, quelque chose qui me rend vulnérable, exposée.

— Je... je ne sais pas, avoué-je finalement, ma voix à peine plus haute qu'un chuchotement.

J'ai comme l'impression de ne pas avoir eu le contrôle sur ce que j'ai dit. Comme si c'était lui qui avait aligné mes mots dans ma tête et qui avait délié ma langue pour me les faire répéter. Et je peux voir qu'il est satisfait de ma réponse, parce qu'un large sourire prend place sur ses lèvres.

— Alors reste, déclare-t-il d'une voix douce, presque réconfortante. Reste avec moi, et je te promets que tu ne le regretteras pas.

Je déglutis difficilement, sentant mon cœur battre la chamade dans ma poitrine. Peur, confusion, désir, un tourbillon d'émotions tumultueuses m'envahit alors que je lutte pour trouver une réponse adéquate. Mais avant que je puisse dire quoi que ce soit de plus, la sonnerie stridente de l'ascenseur déchire soudainement le silence de la pièce, me faisant sursauter de surprise. Mon patron jure sous son souffle, son expression sombre se transformant en une grimace d'irritation lorsqu'il regarde derrière mon épaule.

— Désolé, mon vieux, annonce soudainement une voix masculine derrière moi.

Je me retourne brusquement pour voir un homme élégamment vêtu se tenir droit dans mon dos, une expression neutre sur son visage. Il avait les cheveux décolorés dans un blond cendré, qui lui donnait un certain charme envoutant bien que tout aussi sinistre. Je ne l'ai jamais vu auparavant, mais il dégage une aura de confiance qui ne laisse aucun doute sur son importance dans cette entreprise ou dans la vie de monsieur Kim. Celui-ci le regarde, un sourire forcé étirant ses lèvres. 

— Qu'est-ce que tu veux Namjoon ? demande-t-il d'une voix acide.

L'homme l'ignore, se tournant plutôt vers moi avec un regard scrutateur.

— Excusez-moi de vous déranger, mademoiselle, commence-t-il poliment, mais il y a quelque chose dans son ton qui me met mal à l'aise. Mais j'ai besoin de lui parler en privé, sa phrase sonne comme une menace voilée.

Il me lance un sourire énigmatique, mais il n'y a aucune chaleur dans ses yeux. Mon patron fronce les sourcils, décidément froissé de sa présence. Il y a quelque chose qui ne me plaît pas. Une nouvelle tension s'installe dans la pièce alors que les deux hommes se mesurent du regard, une bataille silencieuse se déroulant entre eux. Je me sens comme une intruse en étant entre les deux. J'ai envie de partir, mais mes jambes refusent de fonctionner maintenant.

— Je te conseille de partir, t'es pas le bienvenu ici, dit le brun d'une voix glaciale, ses yeux fixés sur l'homme devant moi.

Finalement, l'homme se détourne, semblant désintéressé par le jeu de pouvoir qui se déroule devant lui. Il reporte son attention sur moi, me souriant faiblement.

— Ça ne prendra que cinq minutes, m'annonce-t-il simplement avant de se diriger vers la porte du bureau de mon supérieur, ne lui laissant pas le choix. Taehyung magne-toi.

Je le suis du regard, sentant mon estomac se nouer davantage avec chaque pas qu'il fait. Je ne sais pas qu'il est pour lui mais son audace va le perdre. Il venait de virer quelqu'un sans aucun remord, alors de se faire parler de la sorte, je n'imaginais même pas ce qu'il peut se passer.

Je me tourne vers mon patron, cherchant désespérément des réponses dans son regard. Mais tout ce que je trouve, c'est un sourire sardonique qui me glace le sang. 

— Attends-moi là, commence-t-il, assis toi et n'ose même pas partir d'ici, m'ordonne-t-il.

Je hoche bêtement la tête, venant m'asseoir sur la chaise de bureau qui était maintenant vide. J'ai la sensation étrange de ne rien contrôler de mon corps et de mon esprit, et ce, chaque fois qu'il me regarde dans les yeux. Est-ce que je me prends trop la tête ? Ou bien il y a vraiment quelque chose de pas normal ? Non, il doit vraiment y avoir quelque chose de pas net, il a fait la même chose sur sa secrétaire...

Je ne peux même pas partir parce que mon corps ne me répond plus.

Dans quoi je me suis embarquée encore ? 


𝐈𝐌𝐏𝐄𝐑𝐎 | kth Where stories live. Discover now