Louis' Song [OS]

Louis' Song

Lorsque Harry a cinq ans, une famille emménagea dans la maison d'en face, là où Mary Sue et Oncle Chris habitaient. Trois enfants sortirent du mini-van le premier jour - une petite fille (et trois autres qui arrivèrent plus tard: deux petites filles qui se ressemblaient tellement que c'était presque drôle et une autre, un peu plus âgée, qui finira par toujours être dans les pattes de Harry lorsqu'il était dans les environs) et un garçon avec des yeux bleus qui s'illuminaient lorsqu'il rigolait et un sourire qui prenait tout son visage.
Il observa le garçon pendant une semaine avant de finalement aller lui parler, il fit des petits pas hésitants en traversant la rue calme dans des baskets trop petites pour lui et se cacha derrière des buissons et des arbres dès que le garçon regardait curieusement autour de lui. Puis il se tint devant lui avec un grand sourire et des yeux écarquillés en regardant le garçon relever doucement le regard vers lui à travers de longs cils qui le rendaient beaucoup trop beau pour lui.
A cinq ans, ça ne voulait pas encore dire grand chose. Le garçon s'avança vers Harry et lui dit, "Je m'appelle Louis et j'ai sept ans," presque comme si c'était un secret. Ça ne voulait pas dire grand chose, mais les choses changent et les gens grandissent.
Deux ans plus tard, ce n'était pas si différent. Harry suivait Louis partout, voulait apercevoir ces yeux qui rappelaient à Harry les étoiles qu'il pouvait seulement voir lorsqu'il était à la campagne, loin des lumières de la ville, et entendre ce rire qui semblait sans fin.
Leurs parents s'entendaient presque trop bien, ils s'invitaient toujours à des repas lorsque la météo le permettait et allumaient l'arroseur automatique pour que les enfants puissent courir à travers jusqu'à ce qu'il fasse assez nuit pour faire un feu de camp. Les pères de Harry et Louis faisaient toujours des blagues qui passaient souvent au dessus de la tête de Harry; sur le futur mariage des garçons et à quel point ils étaient sincèrement, follement et profondément amoureux, et leurs mères rigolaient et échangeaient des sourires avant de frotter les cheveux de leur fils et de les renvoyer jouer, loin des blagues de leurs pères.
Lorsqu'ils furent un peu plus grands, ils convinrent leurs mères de leur acheter une cabane qui fut installée dans le jardin de Louis, assez haute dans le plus grand arbre pour qu'ils puissent utiliser une échelle pour y aller, assez éloignée du sol pour donner l'impression à Harry qu'il était le roi du monde. Il s'asseyait sur le rebord avec les jambes qui pendaient dans le vide pendant que Louis parlait et parlait et parlait jusqu'à décider qu'il était fâché contre Harry et lui ordonne de partir, le menaçant de le taper car "Je suis plus grand que toi, Haz, oublie jamais ça, ok ?" Mais il ne le fit jamais car Harry commença à grandir. A dix ans, il était presque aussi grand que Louis et était sur le point de le dépasser.
Et un jour, alors qu'ils étaient assis sur le trottoir et mangeaient de la pastèque qui avait plus d'eau que de goût, Harry fut pris d'un élan de confiance (il portait le t-shirt que sa mère et Gemma lui avaient acheté, trop grand même avec les manches retroussées, celui qui le faisait se sentir plus grand et sophistiqué) et lança un défi à Louis. Pour voir qui pouvait cracher le plus loin, ils essayaient de projeter les pépins noirs plus loin que l'autre, mais cela ne dura que cinq minutes avant que Louis soupire et se rassoit sur le bord du trottoir, le nez plissé de façon beaucoup trop mignonne pour être autre chose qu'adorable.
"C'est pas juste, tu gagnes tout le temps," se plaignit-il en enfonçant ses doigts dans la poussière et jouant avec. Harry se sentit soudainement coupable, il voulait reprendre ses projectiles et laisser Louis gagner, il ferait tout pour enlever cette expression de son visage. Mais avant que Harry ne puisse parler, Louis continua. "C'est tes lèvres - elles sont-" il se coupa et ses oreilles rougirent immédiatement. Louis ne finit pas sa phrase, continuant simplement de manger son fruit en ignorant le regard de Harry.
"Elles sont quoi ?" Il les toucha, inquiet, sentant le jus collant qui les recouvrait couler sur son menton et sur le t-shirt qu'il aimait tant.
Louis le regarda du coin de l'œil. "Rien ! Elles sont... mieux. Que les miennes."

Harry avait dix ans et il ne savait pas grand chose sur les sentiments qu'on pouvait ressentir lorsqu'on aimait bien quelqu'un. La seule personne à qui il avait réellement prêté attention était Louis. Mais il savait comment c'était décrit par ces filles à la télé, ces petits papillons dans le ventre, et il savait aussi ce qu'ils faisaient après ça, la même chose que papa et maman faisaient lorsqu'un des deux partait au travail le matin ou quand il rentrait à la maison. Ce n'était cependant jamais comme ça entre deux garçons, mais est-ce que c'était vraiment important ? Après tout, c'était LouisetHarry. "Embrasse-moi." C'était une demande innocente mais Louis se glaça avant de s'avancer un tout petit peu, les sourcils froncés pour se concentrer. Ça fit rire Harry, son expression mélangée à la respiration de Louis qu'il sentait sur son nez, donc il couina et s'en alla, courant jusqu'à la maison de Louis jusqu'à tomber dans son canapé en rigolant.