i'm wrapped around your finger

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Drew prit la main d'Oswald et ne la lâcha pas. Après que le vert ait embrassé le brun, et que celui-ci ait répondu au baiser en sentant les papillons exploser de bonheur, ils s'étaient installés dans le jardin comme si rien d'inhabituel ne s'était produit.

Drew avait la tête posée sur les genoux d'Oswald, qui lui caressait les cheveux distraitement en regardant le ciel. Les étoiles n'étaient pas de sortie, cette nuit, et les nuages semblait sur le point de déverser leur colère, une émotion qui semblait étrangère à Drew.

Il défiait les fantômes de les séparer, maintenant qu'ils étaient liés si étroitement, dans tous les sens du terme. Drew ne voulait plus savoir pourquoi le vert avait arrêté de lui parler, pourquoi il l'avait laissé dans sa peine quand il avait besoin de lui. Il ne voulais pas détruire ce moment qu'il attendait sans le savoir depuis si longtemps.

- Tu ressembles à un ange avec des Vans fluo, fit remarquer Oswald de son ton narquois.

- Et toi, on dirait le géant vert.

- Eh! s'indigna le vert en enlevant sa main. Pour une fois que j'essayais d'être gentil!

- D'accord, je rigole, je rigole. Continue, le supplia Drew.

Oswald recommença à jouer avec ses cheveux bruns et Drew sourit aux rares points lumineux invisibles au-dessus d'eux, comme si c'était grâce aux étoiles que tout ça était arrivé.

- Ça te dit d'aller chasser les fantômes, demain? proposa le brun.

Il sentit Oswald bouger, mal à l'aise.

- À ce propos...

Drew se redressa, le cœur battant la chamade et tout sourire effacé de son visage.

- Quoi?

Oswald pinça les lèvres comme s'il était désolé. La lueur triste dans ses yeux ne plaisait pas du tout à Drew, qui prit sa main en la serrant peut-être un peu trop fort.

- On repart demain, murmura Oswald. On s'en va.

Pendant une folle seconde, Drew cru que « on » les désignait, le vert et lui, avant de comprendre qu'il parlait de sa famille.

Dans un film, l'orage aurait éclaté à ce moment précis. En réalité, seul le cœur de Drew était réduit en miettes.

- Je suis désolé, Drew.

C'était la première fois que le brun voyait son ami pleurer. Alors Drew pleura aussi, parce que c'était comme ça avec lui. Il n'arrivait pas à croire qu'Oswald ait choisi ce jour-là pour lui avouer ses sentiments, en sachant très bien qu'il n'y aurait pas de lendemain. Quel genre de monstre faisait ça? Pourquoi est-ce que le monde s'acharnait sur lui?

- Drew, dit quelque chose, le supplia le vert.

Drew secoua la tête, les yeux pleins de larmes, si bien que tout était flou autour de lui.

Un papillon de nuit virevolta entre les deux garçons, faisant paniquer Oswald qui en avait la phobie. Drew attrapa l'insecte sans même savoir qu'il était capable de faire ça, se leva et alla à l'autre bout du jardin pour le libérer. Le papillon s'envola à tire d'aile, comme les espoirs de Drew.

- Je suis vraiment désolé, souffla Oswald en s'approchant de lui.

Prenant le visage de Drew entre ses mains, il l'embrassa une dernière fois. Ce n'était probablement pas un au revoir pour lui, mais ça l'était aux yeux du brun.

- J'espère que tu trouveras plus de fantômes là où tu vas qu'ici, dit-il avec un demi-sourire. Et, qu'un jour ou l'autre, tu reviendras me chercher. Parce que je n'arrêterais jamais de t'attendre. I'm wrapped around your finger, green boy.

Alors il s'arracha à l'étreinte du vert et rentra dans sa grande maison vide.

WRAPPED AROUND YOUR FINGERWhere stories live. Discover now