Cette Fille ne sourit plus

Sortez couverts !

  Solène était un amour, je le savais depuis toute petite. Alors quant elle m'a dit qu'il fallait que nous nous entretenions seule à seule avant que je ne rentre chez moi, j'ai pensé que c'était sûrement pour me dire de prendre soin de son petit-fils. Jennifer, je la trouvais drôle. Elle voulait préserver son fils, et c'était ça qui provoquait sa maladresse envers son fils. Roger, le mari de Solène, ne voulait pas se mêler de ce genre d'histoire, pour lui, c'était des histoires de femme beaucoup trop complexes et il aimait se moquer de sa fille, c'était même le premier à la taquiner dès que l'occasion se présentait, selon les dires de sa femme.

  _ Je vais chercher des affaires dans ma chambre, me prévint Jason.

  _ Pas de soucis Jay'.

  Il m'embrassa la joue rapidement et enjamba les marches de l'escalier trois par trois. Lui et ses grandes pattes alors...

  _ Ma chère petite, viens avec moi, m'appella Solène. Et Jennifer je t'interdis de venir écouter !

  _ Pourquoi viendrais - je ? Ça concerne mon fils ? Si ce n'est pas le cas, pas besoin de t'inquiéter de ça maman.

  _ Merci mon ange.

  La vieille femme sortie dehors, et je la suivis, jusqu'à ce qu'on soit vers la grange qui servait de garage et de cabane à outils de Roger. L'expression de cette femme que j'admirais était doux et son regard était brillant.

  _ Je suis contente que toi et mon petit-fils êtes aussi proches.

  _ J'en suis ravie, d'autant plus si vous approuvé notre relation Solène.

  Elle fouilla dans la poche de son tablier, à la recherche d'un objet, mais je ne savais pas lequel.

  _ Tu veux bien tendre la main, s'il te plaît ?

  J'acquiesçai et tendai ma paume. D'une main tremblante, elle déposa un collier. Il était doré, la chaîne était simple et le pendentif avait la forme d'une petite fée qui tenait une pierre des deux mains.

  _ Solène, c'est magnifique. Mais je...

  _ Tu es obligé d'accepter. Tu sais, je t'ai toujours aimé comme si tu étais ma petite fille, voire ma fille. Alors je tiens à te laisser quelque chose.

  _ Pourquoi maintenant ?

  _ Il faut que je t'avoue que... Ta mère m'a confié ceci pour toi.

  J'eus un hoquet de surprise. Je n'étais pas sûre d'avoir compris.

  _ Expliquez moi...

  _ Ta mère est venue ici, un soir où tu avais fugué. Elle était persuadée que tu étais ici, elle a retourné la maison en hurlant ton prénom. Elle a fini par s'effondrer, en larmes et à bout de nerfs. Je savais où tu te trouvais, mais je savais également que tu avais besoin d'être seule. Du coup, pour me rattraper envers elle, je l'ai écouté. Son histoire était triste. Elle ne savait plus parler à sa fille, ni la regarder. Elle n'était plus sûre d'être une mère, d'être une femme, ou même d'être vivante. Elle était désemparée, une semaine avant ton anniversaire. Elle m'a avouée que pour tous les anniversaires qui suivraient, ton père et elle ne seraient pas à la maison. Je n'avais pas compris à l'époque. Et donc, elle m'a confié ceci, pour que je te le remette le jours où je verrai que tu étais heureuse. Mot pour mot, elle a dit : je veux que ma fille soit heureuse. Notre départ va sûrement l'anéantir mais je veux que vous soyez là pour elle, comme maintenant. Et je veux que vous lui remettiez ceci le jour où elle aura le plus beau sourire que vous n'ayez jamais vu sur son visage d'ange.

  J'étais sous le choc. Je ne croyais pas cette histoire. Ça ne pouvait pas être possible.

  _ Et voilà ce jour enfin arrivé. Oh et elle m'a remit autre chose, mais ça sera pour plus tard.